Le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi a réitéré samedi son appel en faveur d'un remaniement ministériel partiel, à travers la formation d'un gouvernement de coalition nationale ouvert à toutes les forces nationales. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la deuxième conférence des cadres du mouvement dans la ville de Hammamet, Rached Ghannouchi a insisté sur l'attachement de son parti au consensus, en tant que "choix stratégique". Le chef du mouvement islamiste a rappelé qu'Ennahdha est pour la stabilité du gouvernement tout en réitérant son attachement au consensus et à son partenariat avec Béji Caïd Essebsi. Sur un tout autre registre, Rached Ghannouchi a confié que le mouvement Ennahdha présentera ses propres propositions concernant l'initiative du président de la République sur l'égalité successorale homme-femme, une fois le projet de loi y afférant est soumis au parlement. «Le consensus n'exclut pas la concurrence et la différence. Nous sommes fiers de toutes les lois qui ont été votées au sein de l'Assemblée et nous voulons que justice soit faite à toutes les victimes dans le cadre d'une réconciliation nationale. Pour sa part, Ennahdha n'a entrepris aucune procédure judiciaire contre ses oppresseurs et s'est toujours opposé aux lois présentées à l'ARP où il y avait de l'exclusion», a-t-il affirmé. Abordant le dossier de la justice transitionnelle, Rached Ghannouchi a proposé d'amnistier les auteurs de violations des droits humains au cas où ces derniers reconnaissent les faits qui leurs sont reprochés en y révélant toute la vérité. Il a réaffirmé l'attachement d'Ennahdha au parachèvement du processus de la justice transitionnelle pour une "réconciliation nationale globale". Evoquant les élections municipales, il a affirmé que leur réussite est due à l'ensemble des efforts consentis des parties prenantes, notamment ceux du président de la République Béji Caïd Essebsi et du chef du gouvernement Youssef Chahed. «Grâce à la confiance des électeurs, Ennahdha a réussi les municipales et doit maintenant s'atteler à l'une des priorités du parti, gouverner localement, être au plus près des citoyens, répondre à leurs besoins et revendications. Il faudra du temps à notre pays pour se familiariser avec le pouvoir local et ses 7.000 nouveaux représentants qui représentent l'essence même de la révolution», a-t-il précisé. Pour ce qui est de la Loi de finances, Ennahdha est pour le renforcement des investissements, l'employabilité des jeunes et du pouvoir d'achat. Le mouvement s'est dit aussi pour la mise en place des réformes nécessaires en ce qui concerne le secteur public et les caisses sociales ainsi que l'intégration du marché parallèle dans celui formel.