C'est au cours d'une conférence de presse organisée récemment qu'a été présenté par des membres de son comité directeur le travail, les buts et le programme, d'ailleurs très ambitieux, de la nouvelle organisation indépendante à but non lucratif: «Doc House.» Et qui dit «Doc», utilise un diminutif pour évoquer le film documentaire sous tous ses formats et durées. «Doc House» est une « maison du documentaire», un projet très ambitieux qui a démarré cette année avec la publication d'un livret retraçant particulièrement dix ans de production de films documentaires en Tunisie entre 2008 et 2017 et intitulé: «Observer le réel, Raconter l'Histoire.» Cette organisation qu'on aimerait appeler «association», œuvre à promouvoir la production, la distribution et le réseautage professionnel liés au documentaire en Tunisie et en Afrique du Nord. Et c'est sous les signes de la créativité, de l'indépendance, de la diversité, de l'inclusion, de la liberté d'expression et du respect de l'éthique que travaille le collectif d'artistes et opérateurs culturels qui préside aux destinées de cette nouvelle association. La créativité porte «une attention particulière aux projets, aux artistes et aux opérateurs qui soient preneurs de risques et innovants dans le propos, le support ou le format.» L'indépendance, chez «Doc House» signifie une autonomie dans ses prises de décisions. Quant à la diversité, cette institution « oeuvre pour l'égalité des chances et la tolérance, tout en encourageant des visions multiples et plurielles. » Et du côté de l'inclusion, il s'agit d'encourager le cumul d'expériences et le transfert des savoirs et des valeurs aux jeunes générations. «Doc House» privilégie la liberté d'expression libératrice de la parole des sans paroles, tout en se positionnant contre toutes les formes de censure. Quant au respect de l'éthique, l'association oeuvrera pour une relation tripartite saine entre le réalisateur, le personnage et le public. Comment « Observer le réel, Raconter l'Histoire » ? L'étude sus-indiquée, en l'occurrence « Observer le réel, Raconter l'Histoire » contient les travaux préliminaires ayant servi au lancement de « Doc House. » C'est une présentation des traits du paysage du documentaire en Tunisie avec un rappel historique succinct sur les films documentaires réalisés sous nos cieux avant et après l'indépendance. On y omet le long-métrage documentaire : « Renaissance », réalisé en 1964 par feus Ahmed Harzallah et Noureddine Mechri où Tahar Chériâa en était le conseiller technique et le coscénariste. Autre oubli : les documentaires de feu Hassen Nakâa, comme : « Fêtes sahariennes » dans les années soixante dix du siècle dernier, les films documentaires de Hammadi Essid sur Zoubeir Turki, Ammar Farhat et Sarajevo produits par Cérès Production. Et on y omet encore les documentaires de Hédi Ben Khélifa depuis la fin des années cinquante et jusqu'aux années 70. Cette étude s'intéresse également à l'évolution du documentaire en Tunisie durant les dernières décennies avec une analyse statistique à l'appui. Cette évolution est accompagnée par l'organisation actuellement de nombreux festivals nationaux et internationaux du genre documentaire. De nouvelles générations de cinéastes du documentaire, si on ose les appeler ainsi, contribuent aujourd'hui à la prolifération de cette production.