Le collectif ambitionne de renforcer les capacités des cinéastes émergents en particulier dans la production, de les intégrer dans des réseaux professionnels, de soutenir les réalisateurs et réalisatrices dans la phase recherche et développement et de promouvoir le documentaire destiné aux enfants et soutenir sa diffusion. «Doc House» est une nouvelle structure qui s'ajoute au paysage cinématographique dédiée au documentaire et qui s'est fixé comme objectifs de promouvoir la production, la distribution et le réseautage professionnel liés à ce genre en Tunisie et en Afrique du Nord. Une conférence de presse s'est tenue, hier à Tunis, pour présenter ce projet qui porte de grandes ambitions. « Doc House » est une organisation indépendante à but non lucratif fondée, en 2018, par un collectif d'artistes et d'opérateurs culturels. Parmi ses initiateurs et autres principaux membres l'on cite le critique d'art et scénariste Naceur Sardi, la réalisatrice et directrice exécutive de «Doc House» Soumaya Bouallagui et l'universitaire Imane Bouallagui qui étaient présents à cette rencontre. «Doc House», comme nous l'explique Soumaya Bouallagui, œuvre à faire du documentaire, ce genre qui colle à la réalité et qui présente les moyens d'expression les plus percutants, un support de sensibilisation, de savoir et de divertissement accessible à tous. Avec des principes bien fixés et qui sont, entre autres, l'indépendances (par rapport aux pouvoirs politiques), la créativité en misant sur de nouveaux chemins de création et de production, la diversité des supports, des thématiques et autres orientations, le collectif ambitionne de renforcer les capacités des cinéastes émergents en particulier dans la production, de les intégrer dans des réseaux professionnels, de soutenir les réalisateurs et réalisatrices dans la phase recherche et développement et de promouvoir le documentaire destiné aux enfants et soutenir sa diffusion. Dans ce sens, un projet de cinémathèque pour enfants est en cours de construction, nous apprend-on. Un projet bien ambitieux qui nécessite de bonnes ressources humaines, financières mais également une solide structure administrative. «Nous bénéficions d'un soutien technique, financier mais également au niveau de la levée de fonds de la part de notre principal bailleur de fonds», explique, dans ce sens, la directrice exécutive de «Doc House», et d'ajouter: «Nous demeurons indépendants quant à nos prises de décisions». Avant le lancement de ce projet, il était impératif de dessiner les traits du paysage du documentaire en Tunisie, comme nous l'affirme Naceur Sardi. Une étude a donc été effectuée, englobant le listing d'un répertoire de films d'une période s'étalant de 2008 à 2017. 178 films ont été ainsi recensés en tenant compte de certains critères (le réalisateur principal ou l'un des réalisateurs doit être tunisien, la présence d'une production, les films ont été projetés au public, les films de propagande qui ont une dimension esthétique). Cela demeure non exhaustif en tenant compte du choix de la période, justifié par les obstacles rencontrés quant à l'exactitude ou l'accès aux informations liées à certains films, la non-disponibilité de certains, etc. Une étude statistique a été également réalisée, qui se base sur différent éléments, dont les productions, les festivals, la répartition géographiques et d'autres encore qui seront spécifiés en détail lors de la diffusion de cette étude sur le site de l'organisation (qui sera opérationnel dans quelques semaines) et sur sa page facebook à partir de janvier 2019.