René Trabelsi est Tunisien ; est-ce que ce n'est pas suffisant? Le tourisme, c'est justement sa «tasse de thé» ; est-ce que ce n'est pas assez comme garantie? Il semble que non. Etonnant n'est-ce pas? Et pourtant aujourd'hui encore, dans cette Tunisie «plurielle» et trois fois millénaire, qu'un ministre soit de confession juive,cela suffit pour rameuter le concert des «pleu- reuses», qui se gardent bien d' ailleurs, d' invoquer le prétexte de la religion pour contester sa nomination, sachant que lorsqu'un professionnel du secteur est dési- gné comme ministre, l'on devrait plutôt applaudir. Dans la mesure où cela s'avère rassurant, dans la logique des choses, de confier ce portefeuille, à quelqu'un qui a de la visibilité dans cette affaire, ce qui serait autrement rassurant, pour les perspectives à venir. Or, qu'un Yassine Ayari se mêle pour y apporter son «grain de sel», l' on peut comprendre, logé qu' il est à une enseigne, qui ne prête pas à équivoque sur la ques- tion. Mais ne voilà-t-il pas qu'un collectif d'avocats se joigne au cortège, pour appeler à l'annulation de cette nomination, invoquant des prétextes divers, qui ne sont pas de nature à convaincre, sachant que René Trabelsi, a jugé utile de préciser, à l'intention de tous ceux qui s'appuient sur cela pour justifier leur refus, que non, il n' a pas la nationalité israélienne. Et qu' il a pris le temps de réfléchir, et à dit oui, par patriotisme. Et parce qu' il estime qu' il peut être utile à son pays, et qu' il mettra tout en œuvre pour réussir sa mission. Non, il faut que la suspicion et le doute s'installent, d'emblée, pour le démotiver s'il en est, et pour prouver dans la foulée, si besoin est, que la Tunisie qui vient de voter un texte, on ne peut plus explicite, sur la discrimi- nation, de quelque nature qu'elle soit, est toujours à côté de ses pompes. Combien de ministres, de confession hébraïque ont- ils été élus depuis l'indépendance du pays? Ils ne se comptent même pas sur les doigts d'une main. Com- bien de ministres de couleur, ont-ils été nommés égale- ment, depuis l'indépendance? Aucun n'est- ce pas? Pourquoi? Sans doute, juifs et noirs sont moins compé- tents que les autres. Sans blague? Si ce n'est pas de la discrimination, et qui s'étale, de surcroît, sur la durée, cela y ressemble fortement. Décidément, la bêtise a de la longévité. Et de la faconde aussi, puisqu'elle trouve toujours manière à se justifier. Quelle honte! Pourvu que nos enfants ne nous ressemblent pas...