Plusieurs députés ont accusé, vendredi soir, lors d'une séance plénière tenue à l'ARP, le ministre de Technologies de l'information et de l'économie numérique, Mohamed Anouar Maârouf, de mettre le Centre national de l'informatique (CNI), au service des intérêts du parti "Ennahdha". Dans ce cadre, le député Imed Ouled Jibril (Nidaa Tounès) a estimé que "le Centre est infiltré par des partis politiques et des pays étrangers". Le député Nizar Amami (Front populaire) a réitéré que certaines nominations et promotions suspectes ont été enregistrées au sein du CNI, pointant du doigt la domination exercée par le parti Ennahdha sur cette structure. Il a appelé le ministre à donner des explications sur cette affaire. Pour sa part, le député Adnène Hajji (Allégeance à la Patrie), a affirmé que " toutes les données personnelles et administratives sont mises entre les mains d'un parti politique bien déterminé", invitant le ministre à tenir ce Centre, éloigné des tiraillements politiques. Dans le même contexte, il a recommandé de placer le CIN sous la tutelle de la présidence du Gouvernement. Sur un autre registre, les députés ont évoqué le problème de l'absence de couverture du réseau de l'Internet dans un grand nombre de régions intérieures, estimant que ce genre de défaillance entravera le développement de l'industrie numérique en Tunisie. Dans ce cadre, le député Hajji a souligné la hausse des tarifs de l'internet en Tunisie, accusant Tunisie Télecom, "de voler ses clients". Il a appelé l'opérateur téléphonique à renoncer à ces pratiques qu'il a qualifiées de "criminelles". Le ministre n'a pas directement répondu aux accusations des députés concernant la mise du Centre National de l'Informatique (CNI) au service du mouvement Ennahdha. Il a toutefois, affirmé, vendredi soir, lors de la plénière consacrée à la discussion du budget de son ministère, que les structures du ministère sont ouvertes aux députés désireux de prendre connaissance du déroulement de leurs activités. "Les nominations des hauts cadres au sein de ces structures sont soumises à des critères et des conditions bien précis et connus par tous. Le CNI gère des systèmes qui sont la propriété des ministères et des instances publiques et fournit l'assistance technique à ces structures, sous leur propre contrôle", a t-il aussi, affirmé. Le ministre a outre, évoqué la présence en Tunisie, de "plusieurs instances de contrôle qui garantissent la transparence de l'activité des structures publiques", soulignant que le monde numérique offre une grande possibilité de traçabilité. Toujours en rapport avec le CNI, le ministre a rassuré les députés, arguant que ce dernier n'a aucun contrôle sur les prochaines élections, et que le système relatif aux élections et hébergé au niveau du CNI est entièrement contrôlé par l'Instance supérieure indépendantes pour les élections (ISIE). Il a fait savoir que le budget de ce centre s'élève en 2019, à 5 574 millions de dinars, ce qui reflète l'importance donné par le ministère à ce centre. Le ministre s'est longuement arrêté sur les priorités de son ministère à court et long termes. Pour l'année 2019, ces priorités sont au nombre de 5, à savoir la mise en application de la loi sur la promotion des startups "start-up Act", la numérisation l'administration et des services destinés aux citoyens (10 nouveaux services seront numérisés en 2019), la soumission du Code du numérique à l'ARP, l'emploi de nouvelles compétences dans le cadre du projet "Smart Tunisia" ( 5000 postes d'emploi seront créés en 2015) et l'accélération du programme de " decashing ".