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Le voile levé et Ennahdha sur la sellette
Publié dans Le Temps le 12 - 01 - 2019

Les révélations faites par le collectif de défense dans les affaires des assassinats de Chokri Belaïd et de Haj Mohamed Brahmi ont eu l'effet d'un coup de tonnerre, surtout que les accusations sont étayées de preuves irréfutables, avec la mise en cause directe du juge d'instruction et, surtout, du nouveau ministre de l'Intérieur qui a cherché à escamoter la vérité. Tout cela fait craindre le pire, pour l'opinion publique qui n'a, déjà plus, aucune confiance en ces dirigeants politiques qui font du marchandage avec le sang des martyrs assassinés par des extrémistes religieux, avec l'implication du mouvement Ennahdha.
L'implication du mouvement islamiste Ennahdha, d'une manière ou d'une autre, dans les assassinats des deux martyrs ne demandait pas beaucoup de preuves, puisque, dès leur retour en Tunisie, les partisans de ce mouvement clamaient haut et fort qu'ils veulent instaurer le troisième Khalifat en Tunisie et faire rétrograder le pays vers les étapes les plus obscurantistes.
D'ailleurs, des membres des Frères musulmans, des chantres de l'extrémisme religieux avaient été accueillis en fanfare, entre les années 2011 et 2013, sous le règne de la Troïka et ont même été autorisés à souiller de leurs sales semelles les couloirs du palais de Carthage, à l'invitation du très honorable président provisoire de la République, Mohamed Moncef Marzouki.
Aujourd'hui, le mouvement Ennahdha est aux abois, mais il compte bénéficier, encore, de la complaisance de certains partis politiques et leurs dirigeants, notamment le président de la République Béji Caïd Essebsi qui a accepté de s'allier à ce mouvement, alors qu'il était sûr qu'il est à la base ou, mieux encore, l'instigateur de ces assassinats, alors que, pourtant, il avait promis aux veuves des deux martyrs de faire éclater la vérité sur ces meurtres.
Le passé éclaire le présent
Il n'est aucun doute, même pour le simple citoyen, qu'Ennahdha est à la base de tous les événements qui ont endeuillé la Tunisie et lui ont fait perdre des vies parmi les plus chères. IL suffit de revenir en arrière, pour comprendre que les Frères musulmans n'abandonnent, jamais, leur pêché mignon basé sur la violence, les attentats et les meurtres, si nécessaire.
L'implication dans de multiples affaires n'est plus à prouver, à commencer par ces sportifs qui s'entraînaient au mont Chambi, alors que ce sont des terroristes qui faisaient la reconnaissance du terrain, afin d'installer leurs camps. IL ne faut pas oublier, entre autres, l'envoi des bénéficiaires de l'amnistie législative générale (qui sont des extrémistes religieux, soi-disant répentis), sur les frontières, pour prendre la place de gardes forestiers.
Il y a, aussi, les recrutements en masse de nouveaux agents de sécurité, police et garde nationale, dont le nombre avait atteint environ les 12 mille, après la révolution… pour arriver à l'attaque de l'ambassade des Etats Unis à Tunis et de l'attaque de l'Ecole américaine. Il y a, en plus, la fuite du fameux Abou Iyadh de la mosquée El Fath, après avoir été grassement payés avec des compensations par centaines de milliers de dinars, avec lesquels il est en train, actuellement, de manigancer pour porter des coups durs à la Tunisie.
Cela ne s'est pas arrêté à ce stade et il a fallu que la situation dégénère pour arriver aux assassinats politiques qui avaient coûté la vie à Chokri Belaïd et à Haj Mohamed Brahmi, en plus du lynchage de Naguedh, du meurtre d'un Imam à la cité El Khadhra et d'autres méfaits qui sont demeurés mystérieux.
Il n'y a qu'à se rappeler la mobilisation des islamistes lors des funérailles de Chokri Belaïd et les affrontements qui avaient suivi, pour comprendre quel était le plan, pour s'installer définitivement et pour toujours au pouvoir.
Ennahdha avait cru détenir les clés du pouvoir, après les élections pour l'Assemblée nationale constituante, mais la mobilisation populaire l'avait fait déchanter, parce que son entrée en scène n'avait pas été réussie. Elle avait dû céder le pouvoir à un gouvernement de coalition nationale, avec l'idée de reculer pour mieux sauter.
Le travail de fourmi du collectif
Le collectif de défense de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi a fait un travail de fourmi et tissé sa toile pour obtenir des preuves intangibles, parce que tout citoyen qui se respecte doit penser que les assassinats des deux martyrs ne doivent pas rester impunis, même si les politiciens et la justice à deux vitesses, par la grâce d'Ennahdha qui l'a infiltrée, font obstacle.
Il a donné la preuve que la justice n'était pas pressée d'élucider les mystères de la Chambre noire du ministère de l'Intérieur et de l'organisation secrète du mouvement islamiste
Ce travail et les preuves réunis ont acculé le juge d'instruction du 12e bureau en charge du dossier des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a accuser Mustapha Kheder(le mouton de panurge d'Ennahdha) de meurtre avec préméditation, a révélé Najet Yakoubi,avocate et membre du collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Lors d'une conférence de presse tenue jeudi au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens, Yakoubi a précisé que le juge d'instruction a attribué 22 autres accusations à Kheder, et ce, sur la base de l'examen de certains documents saisis dans la "chambre noire" du ministère de l'intérieur et à la lumière de nouvelles preuves.
"Une partie des documents saisis et examinés par le juge d'instruction sont relatifs à l'organisation secrète du mouvement Ennahdha. D'autres documents compromettant le responsable de la branche armée du groupe terroriste "Ansar Al-Charia", Mohamed Awadi, ont été trouvés. Ces documents font état d'instructions pour escorter Awadi et faciliter sa sortie du territoire tunisien" a révélé l'avocate.
Selon Yakoubi, les documents en question comportent plusieurs listes de délinquants, dont, AmeurBelaâzi qui s'est vu confier la mission de se débarrasser en mer des armes ayant servi dans l'assassinat des deux dirigeants de gauche.
Le juge d'instruction a également pris connaissance des correspondances adressées par Mustapha Kheder au ministère de l'intérieur au sujet des mouvements du terroriste Abou Bakr Al-Hakim accusé de l'assassinat de Mohamed Brahmi.
Le mystère de la Chambre noire
Pour sa part le membre du collectif Ridha Raddaoui a souligné l'importance des aveux présentés, le 3 janvier 2019 par Mustapha Kheder, devant le juge d'instruction du 12e bureau et dans lesquels il dit connaitre AmeurBelâazi.
"Ces aveux ont permis au collectif de découvrir que le sous-fifre qu'utilisait Mustapha Kheder pour perpétrer des agressions contre les personnes, comme ceux commises durant les évènements du 9 avril 2012, n'est autre qu'AmeurBelâazi. Ce dernier est le lien entre Khedher et l'organisation secrète du mouvement Ennahdha, ce qui explique le vol et la disparition de ses procès-verbaux ", a fait savoir Raddaoui.
Selon le membre du collectif de défense, Kheder a également reconnu ses liens avec l'oncle maternel d'Abou Bakr Al-Hakim, lui-même lié au mouvement Ennahdha.
Il a aussi avoué être à l'origine de la descente effectuée, le 17 juillet 2013, par les forces de l'ordre dans la maison de la tante d'Abou Bakr Al-Hakim, suite à une missive anonyme qu'il avait envoyée au ministère de l'Intérieur et qui contenait plusieurs informations sur Al-Hakim.
Pour Raddaoui, l'accusation portée contre Mustapha Kheder, est une première étape pour porter d'autres accusations à certains dirigeants d'Ennahdha liés au principal accusé. "Les procès-verbaux concernant l'organisation secrète du mouvement Ennahdha sont prêts", a-t-il fait observer.
Il a ajouté dans ce sens que le ministre de l'intérieur est impliqué dans le vol de documents concernant le dossier des assassinats, lesquels ont disparu de la "chambre noire".
Le ministère de l'intérieur a toujours nié l'existence de ladite chambre.
Ainsi, en plaçant ses pions dans tous les rouages de l'Etat, le mouvement Ennahdha croyait sortir blanc comme neige après tous ces méfaits… Mais, il oublie que la vérité éclatera, un jour ou l'autre, et que l'Histoire ne pardonnera pas.


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