One ne cessera jamais de le répéter… La lutte contre la corruption, les malversations, la spéculation et la contrebande ont été brandi comme slogan, lors de la dernière campagne électorale présidentielle et, même législative. Toutefois, au fil du temps, cette volonté n'est pas apparue, clairement, dans le vécu du citoyen, parce que tout ce beau monde du système parallèle continue à opérer, au vu et au su de tout le monde, sans qu'il soit inquiété outre mesure. Il semble, donc que ces « bonnes gens » font partie de filières indestructibles et qu'ils bénéficient d'un certain pouvoir qui n'est pas prêt d'être démantelé, malgré les cris d'alarme de l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) et le nombre ahurissant de dénonciations qui lui sont parvenues. Du côté des pouvoirs publics, c'est motus et boule de gomme, parce qu'il n'y a pas, actuellement, quelqu'un à l'autre bout du téléphone. L'arrivée de Kaïs Saïed à la présidence de la République et celle de Mohamed Abbou au ministère de la Fonction publique, de la gouvernance et de la Réforme administrative, avaient donné de l'espoir aux Tunisiens qui croyaient qu'un véritable combat contre ces fléaux qui le touchent dans sa vie quotidienne et vident son porte-monnaie. Mais, l'espoir s'est vite estompé et tout le monde est rentré dans les rangs, en attendant des jours meilleurs… surtout que, le nombre d'occasions n'a pas manqué, afin de faire, au moins, un ou deux exemples bien clairs sur cette volonté de sévir contre les corrompus, les spéculateurs et autres contrebandiers qui existent, même, dans les rouages de l'Etat. Mohamed Abbou a trouvé devant lui, déjà, une flopée de personnes malhonnêtes, notamment, un premier délégué, des délégués et des omdas qui représentent l'autorité de l'Etat dans les régions, ainsi que des hommes d'affaires véreux qui vendent des produits périmés au bon peuple. Mais, il ne suffit pas d'évincer ces responsables et de fermer les entrepôts, parce que la situation exige davantage, afin de faire des exemples et de faire respecter la loi et le pouvoir de l'Etat bafoué. Certaines filières sont arrivées même à voler de la semoule du port de Radès. Et, on se demande, alors où sont les structures de contrôle, les services de la douane et des forces sécuritaires ? Parce que celui qui peut faire sortir, impunément, 10 tonnes de semoule du port est capable, aussi, de faire entrer ou sortir des armes et de la drogue, sans être inquiété. Aujourd'hui, le peuple attend une lutte avec une main de fer, contre ces fléau. Mais, nos responsables sont-ils capables de la mener ?