Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien..., ne cessera de répéter le personnage central de « La haine » de Kassovitch, avant de rencontrer, avec le bitume, sa vérité ultime. Nous n'en sommes pas là heureusement, mais il faut convenir, d'après une récente étude établie par l'Office national de la famille et de la population (ONFP) et le Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (UNICEF) en ce qui concerne, le taux de écondité en Tunisie, le constat n'est pas des plus reluisants. Dans la mesure où il faut toujours se projeter dans l'avenir, et regarder bien plus loin que le bout de son nez. Toujours est-il que pour ce qui a trait à notre sujet, il convient de se poser des questions, au vu des statistiques, sur la manière d'appréhender ce constat -là. À savoir : qu'aujourd'hui en Tunisie, le taux de fécondité équivaudrait à 2,02 enfants par femme, alors que pour assurer le passage du relais, en matière de renouvellement générationnel, il faudrait atteindre les 2,1 enfants par femme. De quoi faut-il s'alarmer ? Jusque-là, en matière de politique familiale, notre pays, bien en avance par rapport à d'autres, a réellement de quoi pavoiser, ayant jugulé la démographie galopante avérée, à une certaine période, de la fécondité dans nos contrées, en adoptant des dispositions sociales particulièrement efficaces, dans le cadre du planning-familial lequel aura contribué, dés après les années d'indépendance, à harmoniser la cellule familiale tunisienne, d'une manière générale. Faut-il donc, au vu de cette dernière étude de l'ONFP et de l'UNICEF, revoir à rebours nos politiques en matière de planning-familial, pour éviter un vieillissement envisageable, de la population sous nos cieux ? Le problème c'est que les statistiques sont toujours à prendre avec des pincettes. Dans la mesure où les chiffres ne peuvent refléter une réalité à visage nu. Ne peuvent rendre compte par exemple, des disparités entre les régions. Ainsi, toujours pour ce qui concerne la baisse de la fécondité intra-muros, il paraîtrait, toujours selon les statistiques, qu'elle serait des plus faibles du côté du Grand Tunis, alors que le taux de fertilité est des plus importants encore, dans le Centre-Ouest, ainsi que dans le Sud du pays. Qu'est-ce à dire ? Et comment maîtriser le problème, s'il en est, à la lumière de ces précisions ? Traiter au cas par cas ? Persévérer dans une même stratégie de sensibilisation, et de conscientisation pour inciter les régions à forte fécondité, à user de contraceptifs, pour harmoniser la donne, tout en encourageant au contraire, dans le district du Grand Tunis, à revoir autrement la conception même de la famille, qui aurait intérêt à s'élargir davantage ? Les temps ont changé. Et s'il faut, comme dirait l'autre : laisser du temps au temps, il importe aussi de cerner les causes réelles de cet état de fait. À savoir qu'aujourd'hui, le problème qui se pose, en amont, ce serait celui du célibat, qui brasse large, et touche surtout la tranche d'âge des 25-34 ans. Lequel taux aurait atteint les 50%. Plus même pour les femmes ayant dépassé les 34 ans, et dont le taux avoisinerait les 64 % en 2006. Et comme tout est lié, d'une manière ou d'une autre, cela a forcément un impact sur la logique de renouvellement de la population. En revanche, pourquoi ne pas se prévaloir d'une autre logique ? Simpliste peut-être mais après tout c'est légitime : ne vaut-il pas mieux avoir très peu d'enfants, pour pouvoir leur assurer une vie digne et épanouissante, plutôt que de vouloir à tout prix, élargir le cercle familial, et s'en mordre les doigts après coup, parce qu'on n'arrive pas à assurer ? Difficile équation, car il est rare, qu'après s'être mis en ménage, par amour ou par commodité selon les cas, l'on pense à la mère-patrie, avant d'agrandir la famille...