Impatients de retourner à leurs rythmes de vie habituels, assoiffés de liberté, les gens et notamment les jeunes, haletants, attendent impatiemment la détente et l'amélioration de la situation névrotique par laquelle ils sont passés, pour s'évader, se perdre entre les ruelles de la médina, battre le pavé et badauder du matin au soir à la recherche d'une motivation apte rafraichir, de nouveau, les mémoires et les cœurs, somnolents depuis plus deux mois d'oisiveté et de lassitude. Les couples pourront de nouveau se fixer rendez-vous dans les restaurants et les salons de thé, les artistes retrouveront derechef leurs activités, exalteront leurs talents et la vie, oui, la vie connaitra, une nouvelle fois, sa splendeur et son charme. Néanmoins, il faudra toujours prendre les précautions et les mesures sanitaires nécessaires afin d'épargner à nous-mêmes mais aussi à notre entourage, risques et contamination. Les taux de la maladie ont certes diminué, les états maladifs se rétablissent petit-à-petit mais le Covid 19, cet abominable virus, menace encore nos vies et celles des nôtres. Quitter sa demeure ne signifie point l'évaporation définitive de la maladie, mais console, en revanche, les condamnés qui craquent en silence. Le confinement sanitaire a représenté pour maintes personnes l'occasion pour valoriser davantage le sens de la liberté en tant qu'autonomie et vertu permettant à l'homme de fonder des projets, de mieux appréhender les choses, de concevoir les écueils de la vie de manière rationnelle. « Oui, le confinement m'a appris à savourer les moments de liberté conçus autrefois passivement ; la liberté m'est maintenant équivaut de bénédiction », tel était le témoignage d'une jeune fille ayant retenu une leçon de cette période d'« incarcération générale ». Savoir tirer profit de telles périodes décrites par « un temps perdu », est chose noble. Haïfa, une jeune bachelière relate brièvement son expérience lors du confinement en disant : « Pour être un peu marrante, je remercie ce fléau de m'avoir donné l'opportunité de découvrir un tas de choses enfouies en moi, des dizaines de talents ont été décelés : mis à part la révision, j'ai participé à des formations données gratuitement en ligne. J'ai appris de nouvelles recettes, j'ai pris à plusieurs fois l'initiative de faire partie des associations caritatives et j'ai bouquiné mes livres tant délaissés et dévoré mes revues devenues poussiéreuses… ». Bref, la leçon que l'on tire n'est autre qu'une citation de Nietzsche qui dit que « ce qui ne nous tue pas, nous rend plus forts » : bien qu'on ne nie jamais l'étouffement et l'inquiétude de certains, durant une telle période délicate, on demeure reconnaissant envers Dieu, certes, mais envers les personnes qui nous ont soutenus et chéris pendant un confinement jugé mortel. Reprenons maintenant nos vies avec épanouissement et joie, retrouvons les personnes qui ont témoigné leur solidarité à notre égard, mais, surtout, soyons prudents et préservons les règles sanitaires obligatoires afin de se munir d'une bonne immunité mais d'une agréable humanité apte de transcender les fléaux et d'en faire des miracles !