Balance commerciale, déficit budgétaire, déficit courant, chômage : du travail nous attend Nous accueillons aujourd'hui une nouvelle année que nous être espérons pleine de prospérité et de croissance générant davantage d'emplois et de stabilité économique. L'année 2007 s'achève sous le signe de la stabilité des grandeurs économiques et de la maîtrise du taux d'inflation avec pour « ingrédients » : flambée des prix internationaux des matières premières, envolée des cours de l'or noir, évolution des prix à la consommation familiale et élargissement du déficit courant. L'année 2008 marque le démarrage d'une nouvelle étape de développement et déclenche l'instauration effective de la zone de libre-échange avec l'Union Européenne. En dépit de la place respectable occupée par la Tunisie dans le peloton des pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) en matière de compétitivité globale et l'amélioration du climat d'investissements, les défis qui restent à relever sont nombreux et la course de compétitivité est loin d'être gagnée d'avance. En 2007, la Tunisie a été classée 35ème sur 122 pays en matière de compétitivité globale (Forum Economique de Davos), 69ème sur 157 pays en matière de liberté économique ( Heritage Foundation et Wall Street journal), 80ème sur 175 économies en matière de facilité de faire les affaires (Société financière Internationale). La Tunisie a été également classée cette année parmi les premiers pays arabes en matière d'attraction d'IDE. Ces classements corroborent des progrès économiques enregistrés par la Tunisie et l'avancement du processus de réformes engagées sur la voie de l'intégration économique et financière dans l'espace mondial. Les acquis sont certes considérables, mais leur consolidation reste à démontrer. L'acharnement de la concurrence enclenchée par la montée en puissance des dragons jaunes impose une accélération des réformes à savoir : une amélioration de la compétitivité, un allégement de la dette extérieure, un renforcement du secteur bancaire et financier, un rééquilibrage budgétaire, un effort incessant pour la réduction du taux de chômage et bien entendu la préservation du pouvoir d'achat des consommateurs. La rétrospective économique élaborée par la Banque Centrale au terme des douze premiers mois de l'année atteste de l'amélioration des principaux indicateurs économiques. Les autorités tablent sur une évolution de 6,3% de la richesse nationale (à prix constants). Une croissance pour l'essentiel soutenue par la dynamisation de l'activité industrielle, par la reprise du secteur de l'énergie, par l'amélioration du taux de couverture des importations par les exportations, par la consolidation de l'activité bancaire et par la maîtrise du taux d'inflation aux alentours de 3%. Par ailleurs, les flux d'Investissements Directs Etrangers ont poursuivi leur ascension dépassant les prévisions de budget 2007. L'année 2007, a été également marquée par la poursuite de l'envolée des cours de l'or noir et par la flambée des prix des matières de base notamment les céréales. Ces facteurs exogènes à la conjoncture nationale ont eu des impacts directs, indirects et croisés sur l'activité économique du pays tant sur le plan budgétaire, commercial que sur le plan de l'évolution générale des prix à la consommation. L'envolée des cours de l'or noir a été accompagnée par l'ajustement à la hausse des prix des produits pétroliers et par la hausse des subventions de l'Etat qui ont grevé davantage l'équilibre budgétaire. L'envolée des prix de matières de base a été suivie d'une augmentation en volume et en valeur dans l'importation des matières premières, talonnée par un réajustement à la hausse des prix de certains produits alimentaires et par la déviation de la balance commerciale. Du fait, le déficit courant a atteint au terme du mois de novembre 2007, 1.034 MDT soit, 2,3% du PIB (Produit Intérieur Brut) contre 733 MDT ou 1,8% du PIB enregistré une année auparavant. Pour l'année 2008, le budget de l'Etat table essentiellement sur la réalisation d'un taux de croissance de 6,1%, sur l'accroissement des investissements d'une moyenne de 9%, sur la création de 80.700 postes d'emplois additionnels, sur la progression du revenu par tête d'habitant de 4390 MDT en 2007 à 4703 MDT en 2008 et sur l'impulsion des flux des IDE pour atteindre 1800 MDT à la fin de l'année 2008. La réalisation de ces objectifs de croissance établis compte tenu des aléas internes et externes pouvant entraver l'activité économique, est sous-jacente à la poursuite du processus des réformes permettant d'accommoder l'économie tunisienne aux chocs externes, notamment après l'abolition totale des barrières douanières avec les pays de l'Union Européenne. Les institutions internationales affirment que la Tunisie ne doit pas dormir sur ses lauriers. Bien au contraire elle doit intensifier les efforts visant l'assainissement des finances publiques, la restructuration du système bancaire et financier, la réduction du taux de chômage, l'allégement du fléau de la dette extérieure et le renforcement de la compétitivité industrielle.