p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Slim BEN YOUSSEF p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Diabolisation méthodique des médecins et tolérance au vandalisme obligent, les services d'urgence dans les hôpitaux sont devenus, au fil des années, une cible privilégiée de représailles et d'intrusions à mains armées, par les familles des patients. Comme au Parlement, violences, agressions, insultes et grossièretés y sont devenus plus que jamais de mise. Comme au Parlement, castagnes, pugilats, grabuges et saccages y sont aussi de rigueur. Dernière sauvagerie en date : une « prise de bec », presque loufoque, doublée d'un échange de « bastonnades », digne d'une comédie moliéresque, qui a éclaté jeudi à l'aube dans les couloirs de l'hôpital d'enfants de Bab Sâadoun, entre le personnel soignant et des membres de la famille d'un bébé-patient. Corona-crise en toile de fond, les hôpitaux publics sont confrontés à une montée inquiétante de la violence et de l'insécurité. Outre le manque d'entretien et de maintenance, le manque de personnel soignant et de matériel médical, les hôpitaux subissent désormais un manque de plus en plus flagrant et décidément « foufou » de sécurité dans les hôpitaux. Janvier dernier, les membres de la famille d'une jeune fille décédée à l'hôpital Mongi Slim à la Marsa ont agressé une équipe médicale et paramédicale. Ils ont détruit plusieurs équipements au service des urgences, et ils ont provoqué un état de chaos au sein de cet établissement. Il n'y a pas très longtemps, le service d'urgences de la Rabta a été littéralement saccagé, suite à la mort d'un Covid positif, par des individus armés de couteaux. Une ambulance a été même braquée en plein milieu d'un couvre-feu, il y a quelques semaines de là... De la baston à hauteur d'enfant A la limite du burlesque, cette dernière « scène de barbarie » à l'hôpital d'enfants de Bab Sâadoun s'ajoute, bien évidemment, à une longue liste de scènes de violences, plus ou moins graves, perpétrées, depuis 2011, dans les établissements sanitaires. Des scènes de violences qui représentent, désormais, un pain quotidien pour le personnel médical et paramédical travaillant dans les hôpitaux publics. Cette fois-ci encore, la victime de la « farce » n'est autre qu'une jeune pédiatre, qui assurait son service de permanence nocturne à l'hôpital d'enfants de Bab Sâadoun. D'après la version de la maman, son bébé n'a pas bénéficié d'une prise en charge « adéquate » par cette jeune pédiatre, censée l'examiner. Laquelle affirme pourtant avoir examiné le bébé et a démenti le « manque de prise en charge » évoqué par la maman. La jeune pédiatre reconnait qu'elle avait seulement demandé très gentiment à la maman de patienter encore un peu avant d'opérer un deuxième diagnostic « plus approfondi » au bébé, dont l'état ne nécessitait même pas, selon elle, une hospitalisation. Suite de l'« histoire » : la maman, qui cherchait des crosses à la jeune pédiatre, n'appréciant pas visiblement son flegme pourtant très « professionnel », en a fait tout un scandale dans les couloirs de l'hôpital. Agressée par toute la famille et complètement terrorisée, la jeune médecin a pu éviter le pire grâce à une intervention « musclée » de quelques collègues venus la « défendre ». Une enquête policière a été ouverte, depuis, pour examiner les accusations échangées, photos et vidéos à l'appui, entre le personnel de l'hôpital d'enfants Béchir Hamza à Bab Sâadoun, d'un côté, et le père et l'oncle d'un bébé-patient, de l'autre. Les « deux parties » n'ont pas manqué de faire la tournée des radios, soit-dit en passant, en vue d'évoquer, tour à tour, leurs versions des faits. Blouses blanches, au-dessus de la mêlée Mais, indépendamment des tenants et aboutissants de cette « bagarre », un fait nouveau sort quand même du lot et mérite donc d'être mentionné : visiblement fatiguées de tirer, toujours en vain, la sonnette d'alarme, à chaque fois qu'elles se font agresser, et faute d'un climat de sécurité dans les hôpitaux, les blouses blanches semblent décidément de plus en plus enclins à « se défendre » et à user de la violence à leur tour. Des blouses blanches qui avaient pourtant pris l'habitude de subir les agressions sans jamais y aller jusqu'à « rendre la pareille ». Des blouses blanches qui avaient toujours su rester au-dessus de toutes les mêlées... L'Organisation tunisienne des jeunes médecins avait dénoncé, maintes et maintes fois, le climat d'insécurité qui règne dans les hôpitaux, et la multiplication des agressions, dont sont victimes la plupart du temps les jeunes médecins résidents. L'organisation avait appelé, à plusieurs reprises, et le gouvernement et le ministère de la Santé à assumer leurs responsabilités, et à sécuriser tous les établissements sanitaires du pays, en vue d'assurer le bon fonctionnement des urgences et de protéger le cadre médical et paramédical contre d'éventuelles agressions. Toujours en vain... Après l'« incident » de l'ascenseur de la mort à Jendouba, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, le mot d'ordre a été lancé entre tous les jeunes médecins : quittons vite ce pays à la première occasion ! En attendant, c'est la fièvre des armes blanches et des volées de coups de bâtons à l'hôpital... p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"