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Ethique bafouée de l'exercice du Pouvoir !
Publié dans Le Temps le 08 - 01 - 2021

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Coronavirus ? Nissaf Ben Alaya pourra s'égosiller jusqu'à en perdre la voix, personne ne l'écoute plus. La Tunisie, jadis le grenier de Rome et aujourd'hui poubelle de l'Italie ? C'est bon, on a jeté le ministre de l'Environnement en prison. Au diable les accords de Bamako et de Bâle : on attend ce que décrèteront les instances internationales ! Dialogue byzantin ? Pas de soucis, l'essentiel c'est qu'il soit mis sur pieds, et l'essentiel c'est de na pas contrarier le populisme du Président ! En exclure le gouvernement et une bonne partie des composantes politiques ? Tant pis, dès lors qu'il s'agit de « rectifier » les dérives de la révolution ! Documents top-secret fuités dans les arcanes du ministère régalien le plus sensible (celui de l'Intérieur) et le plus exposé aux tiraillements, le plus infiltré aussi depuis 2011 ? On ouvre une enquête ! L'essentiel c'est que Méchichi se le soit réapproprié...Mais à quel prix !
On voit venir, déjà, les adorateurs de la démocratie tunisienne. «Vous dites que la démocratie tunisienne n'existe que dans une constitution que vous conspuez ? Regardez comment la démocratie américaine, l'une des plus anciennes et des plus solides au monde est transfigurée!». Et il n'est pas indifférent que de tels commentaires n'apparaissent que sur les pages sponsorisées de la secte.
Crise de citoyenneté
et flous institutionnels
Si l'affaire Taoufik Charfeddine a pris une telle ampleur, c'est justement parce que la constitution de 2014 a donné l'illusion d'une rigoureuse séparation des Pouvoirs tels que cogités par le Sieur Montesquieu. Elle a, en effet, prévu que le Pouvoir arrêterait le Pouvoir. Elle ne s'est néanmoins pas avisée de placer des garde-fous contre le chevauchement entre institutions, cette confusion qu'on met sur le compte de la transition démocratique. Transition hypothétique parce qu'elle est à la merci des pesanteurs partisanes et, principalement, par dix ans de gouvernance d'Ennahdha. Finalement qui est dans son rôle, et qui ne l'est pas ? Qui est dans son bon droit (constitutionnel) et qui va outre ? Le droit, on le sait, est la morale de ceux qui n'en ont pas....
Et c'est comme cela, de dépassement en dépassement et de chevauchement en chevauchement entre les trois têtes de la gouvernance du pays, que la morale publique, la morale sociale et la conscience collective sont mises à mal. L'éthique bafouée de l'exercice du Pouvoir n'aura fait que générer une crise de citoyenneté. Un dangereux déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés... Jusqu'à générer d'irrépressibles tensions sociales. Jusqu'à faire tomber la centrale syndicale dans la schizophrénie : elle prône, d'un côté, un Dialogue économique et social pour sauver le pays ; de l'autre, les mouvements sociaux et les grèves générales inscrites dans l'agenda de ce mois de janvier, illustrent parfaitement le contraire de ses propres vœux pieux.
Nous pataugeons ainsi en plein brouillard. Et les artisans des mouvements sectoriels tablent sur la politique de la main tendue de Méchichi : si cela a marché pour Al Kamour, cela marchera par ailleurs. Si, de surcroît, le Chef du gouvernement a trouvé le filon pour accéder aux revendications des magistrats, les autres corps de métier s'apprêteraient à en revendiquer, à leur tour, le mécanisme. Car ce mécanisme prévoit que les augmentations seraient servies par le moyen de réductions drastiques de l'impôt et des retenues à la source.
Pourquoi le consentir à un corps de métier et pas à un autre, au risque de contrevenir à un principe constitutionnel qu'est l'équité et l'égalité fiscale pour tous ? Justement, parce que cette équité fiscale n'existe pas. Parce que les salariés de l'Etat (dont les juges) supportent le plus gros (88%) de l'assiette fiscale. Et, justement aussi puisqu'on parle de Pouvoirs, il s'agissait de redonner toute sa dimension au Pouvoir judiciaire. Entre temps, à la faveur de la paralysie provoquée par la grève des magistrats, les dossiers s'amoncellent, le Palais de justice est assailli de toutes parts et l'on attend encore la publication de circulaires organisationnelles concernant les affaires en suspens au moment de la grève et ce qu'il en sera, au niveau des délais, des moyens de recours, d'appels, de pourvois en cassation ou des oppositions aux jugements prononcés. Casse-tête. Non seulement les mouvements sectoriels et les grèves générales, mais aussi les grognes corporatistes : Méchichi doit se refaire une bonne cuirasse !
Guerre des tranchées
et des égos
Pourquoi, en fait, le ministère de l'Intérieur est-il aux prises avec tant de tiraillements ? Qu'est-ce qui a prédit à Taoufik Charfeddine ce fameux télégramme 715, enclenchant une vaste opération de nomination au sein du corps de la police et celui de la Garde nationale ?
Pour les uns, ce remue-ménage a été dicté par Carthage pour en « éjecter les cadres supposés porter secrètement l'emblème d'Ennahdha ». Et, pourquoi Méchichi a-t-il réagi, limogeant ce ministre avec lequel il n'aurait pas d'atomes crochus ?
Trois interprétations polarisent les commentaires des analystes et l'attention de l'opinion publique.
La première implique directement Kaïs Saïed, au vu de sa proximité avec Taoufik Charfeddine. Le nom de ce magistrat de son état aurait été suggéré (imposé ?) par le Président lui-même à un Méchichi qui était destiné, dans l'esprit du Président, à n'être qu'un premier ministre. Taoufik Charfeddine a été aussi le fer de lance, à Sousse, de la campagne électorale du Président. Il ferait aussi partie de ces neuf ministres tous imposés par le Président.
La deuxième accrédite la thèse selon laquelle le Chef du gouvernement avait Taoufik Charfeddine, déjà depuis un moment, dans son champ de mire. Le côté « vicieux » de cette thèse tiendrait au fait que Hichem Méchichi n'a nulle intention de satisfaire aux désirs du Président au risque de contrarier sa ceinture parlementaire et, particulièrement, Rached Ghannouchi qui en est le concepteur. C'est d'ailleurs le mode opératoire du Chef d'Ennahdha: attirer vers lui ceux sur lesquels s'abattent les foudres de Carthage. Et puis, le match Saïed/ Ghannouchi a commencé trop tôt.
La troisième tient au fait, qu'après avoir réconforté le Pouvoir judiciaire dans sa dimension originelle et constitutionnelle en accédant aux revendications des magistrats, Hichem Méchichi est bien parti pour prendre encore plus de l'épaisseur et que, pour rien au monde, il ne laisserait le ministère de l'Intérieur lui filer entre les doigts. Le fait même qu'il imite Mohamed Mzali qui a cumulé, après le limogeage de Driss Guiga, les fonctions de Premier ministre et de ministre de l'Intérieur après « la Guerre du pain », lui assure une mainmise de fer sur un centre névralgique de la gestion de la sécurité intérieure et sur les rouages de l'Exécutif d'une façon générale, tout en laissant Kaïs Saïed le soin gérer le Défense et les Affaires étrangères à sa guise. Et encore...
Quels que soient les tenants et les aboutissants de ce cumul d'affaires, quelles que soient les raisons ayant fait que les deux têtes de l'Exécutif soient passés de la mésentente cordiale à la guerre larvée, il y a lieu d'établir un constat affligeant : c'est l'éthique bafouée de l'exercice du Pouvoir. Un exercice du Pouvoir fait de guerres des tranchées, d'affirmations lancinantes des égos. Guerre des tranchées ? Il suffirait aussi de regarder le spectacle du côté de l'ARP de Ghannouchi... Nous ne sommes pas au bout de nos illusions, et c'est là le danger pour un pays qui bascule dans le néant. Et nous l'aurons voulu.
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