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Trois mariages et un...entêtement
Publié dans Le Temps le 11 - 01 - 2021

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Slaheddine BEN M'BAREK p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Cyrine est une jeune femme de 44 ans. Une bouche sensuelle, un regard pétillant. Son sourire hésitant illumine un visage presque sévère mais doté d'un charme irrésistible auquel les hommes ne peuvent résister. Dans sa vie, Cyrine a connu une existence agitée durant laquelle elle se soumettait au plaisir d'un cœur souvent capricieux pour trouver cet emportement qui en est à la fois la récompense magnifique et la terrible rançon. Elle nous raconte une tranche de sa vie, la plus marquante et la plus douloureuse.
« Je suis un être équilibré doué d'une intelligence un peu plus que la moyenne. Je porte une curiosité à tout ce qui m'entoure et je me rends compte que la vie est belle et qu'elle vaut la peine d'être vécue. Ma plus grande expérience dans la vie fut mon départ à Paris pour continuer mes études. Premières émotions fortes d'une jeune fille qui devait se séparer des gens qu'elle aime et surtout d'un grand père attachant qui m'avait toujours gâté. Je redoutais un peu ce départ mais j'étais heureuse en même temps de découvrir un autre monde, d'autres personnes...bref sortir de cette solitude que je croyais supporter facilement. Dans la ville des lumières je prenais plaisir à croquer la vie comme un fruit exotique en restant déterminée quant à la nécessité de me doter des atouts du savoir pour pouvoir un jour réussir ma vie professionnelle.
Un jour, je fus contactée par mon père qui me recommanda de rentrer le plus tôt possible, maman étant gravement malade. Je rentrais comme une folle. Mais ce n'était pas aussi dramatique qu'on le pensait. L'intention de mon père était claire : Il voulait que je m'installe à Tunis et chercher un job qui me permettrait de vivre comme tout le monde. Quelque temps plus tard je trouvais un travail qui ne m'avait pas enthousiasmé. L'entourage était lourd et mauvais. Je sentais chaque jour accroître mon mal être, me battant comme une rebelle contre les bêtises et les magouilles de mes collaborateurs. Cette placidité me permis de traverser non sans encombre les nombreuses années d'une existence parsemée d'esclandres et d'incompatibilités d'humeur avec ceux qui travaillent avec moi.
Le premier homme à arpenter les marches qui le menèrent jusqu'à mon cœur était une connaissance à ma sœur et c'était à travers elle que je l'avais connue. Je n'avais aucune expérience de l'amour et j'avais toujours évité d'allumer la flamme de mon cœur de peur de me perdre dans cette jungle inextricable de sentiments. L'homme s'imposa à moi comme une fatalité. Je ne l'aimais pas mais je sentais quelque chose pour lui. Je n'avais jamais pu mesurer le potentiel relationnel d'un homme pour la simple raison que j'avais peur de lui faire ressentir que je manquais de confiance en moi. Au fond de moi sortait un cri qui traduisait l'espoir tenace d'une femme qui cherche à trouver son bonheur pour le savourer à sa manière. Malgré le refus de mes parents j'avais consenti le mariage avec lui. Je ne savais pas ce qui m'avait pris pour répondre positivement à sa demande. Je sentais que je devais bousculer mon destin. Avais-je bien fait de laisser entrer un homme dans ma vie ? Pourquoi, alors prendre rapidement une décision que je pourrais regretter ? A la veille de la signature de mon contrat de mariage, je pris conscience de mon « erreur ». Mes parents profitèrent de « cette perche tendue » pour suspendre la cérémonie en arguant mon hospitalisation dans une clinique Mais je refusais ce scénario catastrophe et je me présentais le lendemain dans ma robe de mariée pour signer l'engagement solennel que j'appartenais désormais à l'homme qui m'a choisi pour être sa femme.
La nuit de noce fut épouvantable. Mon homme n'arrivait pas à m'honorer. Il l'avait fait violemment, un mois et demi plus tard. Ma vie tourna très vite au cauchemar. Je n'étais pas préparé pour comprendre ce quotidien de violence, de terreur et d'humiliation qu'il me faisait subir. Une fois j'ai été battue jusqu'à l'évanouissement. Je me taisais pour ne pas donner raison à mes parents. Je me sentais dévalorisée, mais il choisissait ces moments pour me demander de le pardonner et de repartir à zéro.
Quand le médecin m'annonça ma grossesse je croyais que le ciel m'était tombé sur la tête. Je n'arrivais pas à accepter cet embryon qui cherchait la vie en moi. Il représentait le mal de son géniteur et la douleur des nuits blanches. Je tentais plusieurs fois de provoquer une interruption de la grossesse en sautant d'un endroit assez élevé sans calculer les dangers pour ma propre vie. J'avais des hémorragies mais l'embryon résistait et tenait bien à sa place.
Je surprenais un jour mon mari avec une femme dans sa voiture. J'étais hors de moi. Je quittais le domicile conjugal, décidée à ne plus le voir. Mais je fus kidnappée un soir en rentrant chez mes parents par mon propre mari qui me menaça avec une arme blanche. Ce fut la goute qui a fait déborder la vase. Ma décision fut prise avorter immédiatement. Quelques jours plus tard, j'entamais les démarches nécessaires avec un avocat pour divorcer en acceptant de payer les dommages et intérêts qu'exigeait mon époux.
Je tournais rapidement cette page triste de ma vie. J'étais libérée de la culpabilité et de la honte. Je buvais goulûment la vie sans m'attarder aux choses futiles. Je comptais sur l'amitié d'un homme attentionné avec lequel je sortais de temps en temps sans pour autant qu'il soit mon amoureux. Il était correct et attentionné. Notre amitié dura deux années. Jusqu'au jour où il se confia résolument à moi. D'une voix dubitative il m'avoua son amour et me demanda en mariage. Je tombais à la renverse. Je le regardais comme une adolescente prise dans le vertige de l'émotion...Mais alors, toute cette amitié, toutes ces règles et toutes ces exigences que nous avions établies d'un commun accord... ? J'acceptais sa demande sans même y réfléchir. Je fus envahie par un immense bonheur. Mon corps, comme un bourgeon, s'ouvrait à un printemps radieux. Je naissais, de nouveau, à la vie, la vraie, celle-là même qui m'avait blessée au plus profond de mon âme.. Quand je l'avais embrassé pour la première fois, mon cœur bondit dans sa cage et du sang neuf gicla dans toutes mes veines. Je ressentis une honte de tous les anciens baisers qui s'étaient posés sur moi sans que je n'eusse jamais essayé de m'y soustraire. Notre mariage se déroula dans une ambiance humble presque sans chaleur. Nous nous réfugiâmes dans notre petite demeure pauvrement meublée avec la ferme promesse de ne pas nous ennuyer. Nous dûmes remplacer l'absence d'un poste de télévision par les jeux de l'amour. Les murs de la chambre répercutaient chaque nuit nos éclats de rire et les chauds moments de notre passion. La situation précaire dans laquelle nous vivions nous astreignait à faire des économies. C'est ainsi que nous prenions tous les jours nos repas chez mes parents puis, petit à petit il me proposa de déménager carrément auprès de ma famille. Ce qui fut fait avec le consentement de mes parents. Mais l'orage arriva très vite. Mon mari fuyait ses responsabilités et prenait une attitude d'indifférence. Je le voyais, les samedis et dimanches, chez sa mère pour déguster ses plats succulents. Un jour, j'étais passée le prendre de chez ses parents, mais sa maman m'informa, surprise ! qu'elle ne l'avait pas vu depuis plusieurs mois. Je débarquais alors chez un ami commun pour lui exposer mes craintes et appréhensions. Et là, une autre surprise m'attendait. Je le trouvais là en compagnie de deux jeunes femmes. Mensonges, hypocrisie! Des hommes vaniteux et lâches! Six mois à peine de mariage et voilà que je retombais dans la consternation et le désespoir. Je divorçais sans regrets étant convaincue que notre couple était maudit.
Je tournais encore une page sur un mariage sans attrait et surtout sans avenir. Je n'aurais pas, en tout cas, réinventé le divorce. Je marquais une pause, le temps de me familiariser avec mon nouveau statut.
Quelque temps après je fis la connaissance d'un italien, homme d'affaires qui voulait réaliser un grand projet en Tunisie. Il se disait divorcé mais, renseignements pris il était toujours marié. Un piège qu'il utilisait pour harponner les jeunes filles en mal de fréquentation qui cherchaient un male friqué et libre. Quand je l'ai, un jour, surpris attablé dans un restaurant avec des filles qui ne payaient pas de mine, je lui avais vomi toute ma haine et ma rancœur contre tous les hommes. Durant dix ans j'ai fait le deuil de l'amour.
Et puis voilà qu'un jour un homme posa sa main sur la mienne et m'arracha à ma solitude et à mon désespoir des hommes. Un homme droit, cultivé, drôle, passionné et bon. Il était doué d'un talent multiforme, d'une générosité exceptionnelle et d'une plasticité d'esprit incroyable.
Il me donna deux enfants qui sont aujourd'hui ma raison de vivre.
C'est dans ce beau tableau qu'un matin, mon père nous quitta pour un autre monde. J'étais dévastée. Voilà un homme qui avait toujours cherché mon bonheur et avait tant fait pour m'aiguiller sur la réalité, même si celle-ci avait un goût amer.
Je n'oublierai jamais son amour et son affection pour moi. Il demeurera une icône de la sagesse et un exemple de probité. Quand je regarde aujourd'hui dans les yeux de mes enfants je capte leurs sourires merveilleux qui rayonnent comme une belle promesse...
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