La pandémie de coronavirus progresse fortement en Tunisie. Le nombre de cas confirmés de Covid-19 augmente régulièrement et rien ne permet, pour autant, de prévoir la fin de l'épidémie. Le virus circule.Au fur et à mesure que les vaccins seront déployés, les tests continueront à jouer un rôle essentiel comme l'affirme le directeur général du Centre national de pharmacovigilance et membre de la Commission de lutte contre le coronavirus, Riadh Daghfous, qui révélé que la Tunisie figure parmi les premiers pays à avoir entamé des concertations avec les laboratoires pour acquérir le vaccin anti-Covid, qui sera gratuit pour tous les citoyens. Le Temps : La situation est-elle préoccupante en Tunisie ? Dr Riadh DAGHFOUS : La situation épidémiologique, provoquée par laCovid-19, en Tunisie est très préoccupante, compte-tenu de l'augmentation significative du nombre de patients, notamment dans les hôpitaux, et des décès enregistrés. Cette situation nécessite une vigilance et un renforcement de la mise en place de mesures préventives pour contrôler la propagation du coronavirus. La progression des variantes anglaises, sud-africain et brésilien fait-il planer la menace d'un reconfinement en Tunisie ? Ces nouvelles souches augmentent-elles forcément la dangerosité du virus ? C'est plutôt au niveau des entrées et sorties au niveau des frontières, comme c'est recommandé par l'OMS, qu'il faudrait agir Pour quand l'arrivée du vaccin en Tunisie ? On parle de contacts avec des laboratoires russes et anglais ? On aura une petite quantité dès février. Pour les grandes quantités, probablement à partir de Mars. Oui, on a bien avancé avec ces laboratoires (documents soumis et à l'étude). On espère arriver à vacciner à 50% de la population (environ 6 millions). L'objectif de cette vaccination étant de réduire le risque de contracter la maladie et/ou de limiter ses conséquences, de maintenir les besoins vitaux de fonctionnement du pays sur le plan économique et social et réduire le risque de contracter la maladie Est-ce que les effets indésirables courants du vaccin, tels que la fièvre et les nausées, peuvent contribuer à une évolution plus grave et fatale chez certains patients fragiles, déjà atteints de maladies sévères ? C'est vraiment très rare, mais ça reste possible, c'est pour cela qu'il faut les surveiller de près Faut-il suivre l'exemple norvégien qui recommande désormais une évaluation médicale avant l'administration du vaccin (ou de la seconde dose) à une personne très fragile ? Il y a un minimum d'information à demander avant toute vaccination Le vaccin contre le Covid-19 peut il avoir des effets secondaires graves? Dans toute population il y a régulièrement des décès chez les non vaccinés et les vaccinés. Chez ces derniers, il s'agit généralement d'une «coïncidence», mais ceci dit, il faut être toujours vigilant et bien analyser la relation de causalité pour toutes les atteintes graves chez les vaccinés, d'autant plus qu'il s'agit de nouveaux vaccins. Quelle est la durée de l'immunité permise par ce vaccin ? Il est encore trop tôt pour déterminer la durée de la protection offerte par le vaccin. Que diriez-vous aux personnes anti-vaccins ? Les études qui émanent des laboratoires concernés ainsi que le petit recul qu'on a jusqu'à ce jour, montrent une sécurité des nouveaux vaccins fortement acceptable. Mais, bien entendu, il faut mettre en place une bonne pharmacovigilance pour détecter rapidement d'éventuels effets indésirables graves inconnus ou inattendus qui pourraient survenir, vue la courte période des essais cliniques, imposée par l'urgence de leur utilisation. K.B.