Décidément, les délinquants ne voient que le bout de leur nez et sont prompts à raconter les histoires les plus rocambolesques lorsqu'ils sont surpris en flagrant délit. C'est ce qui s'est passé pour cet individu louche dont l'état d'ivresse prononcé lui a joué un mauvais tour alors qu'il était au volant d'une voiture volée. En effet, alors qu'il circulait de nuit dans la localité de Ben Arous, les auxiliaires de la justice ont remarqué que le véhicule qu'il conduisait roulait à toute allure sur l'avenue principale de la banlieue. Ce n'était pas la seule faute commise puisque les feux étaient allumés sur la position phare et la voiture bringuebalait de droite à gauche. De quoi faire signe au conducteur de stopper. Il obtempéra. Mais contre toute attente, il ouvrit sa portière et s'enfuit à grandes enjambées, ce qui obligea les policiers à se lancer à ses trousses. La course poursuite ne dura pas longtemps et à son arrestation, les agents se rendirent compte qu'il puait l'alcool. Interrogé sur son geste inhabituel, il leur expliqua qu'il a eu peur d'être écroué pour ivresse. C'est pour cela qu'il s'était enfuit, d'autant plus qu'il ne possède pas de permis de conduire et qu'il vient de prendre la voiture de sa sœur pour effectuer une balade nocturne. Du moins, c'est la première version des faits qu'il a avancée aux policiers incrédules. Croyant dur comme fer qu'il y a bien anguille sous roche, ces derniers ont inspecté minutieusement le véhicule pour se rendre finalement compte que la serrure de la portière avant gauche a été bel et bien fracturée. Téléphonant à la salle des opérations, ils ont découvert le pot aux roses : la voiture en question a disparu depuis quatre jours de la cité El Mourouj alors qu'elle était en stationnement devant la villa de son propriétaire. Nouvelle version de l'accusé : il a trouvé le véhicule, le moteur en marche, ce qui l'a incité à sauter à bord pour le conduire dans un endroit retiré où il pensait le démonter pour le vendre en pièces détachées. Entre temps, il a voulu en profiter pour ses libations avec ses compères. C'est ce qu'il a notamment déclaré aux enquêteurs dans sa déposition, tandis que l'heureux propriétaire a été convoqué pour récupérer sa voiture. Devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Ben Arous, l'accusé a imploré la cour de lui accorder les circonstances atténuantes, vu qu'il en est à son premier faux-pas. Il a été condamné à dix-huit mois de prison.