Les Palestiniens des camps de Boureij et Nousseirat crient "vengeance" Le Temps-Agences - Plus de 10.000 personnes ont participé hier aux funérailles de 18 Palestiniens tués par l'armée israélienne la veille à Gaza, où le Hamas a appelé à frapper Israël par "tous les moyens". Pour sa part, Israël a menacé le Hamas de lui "faire payer le prix" des violences à Gaza dans lesquelles trois soldats israéliens ont été tués mercredi dans une embuscade du groupe palestinien. Face à cette escalade, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé depuis Moscou à l'organisation "au plus vite" d'une conférence sur le Proche-Orient dans la capitale russe, affirmant que les négociations de paix avec Israël n'avançaient pas suffisamment. M. Abbas a de nouveau appelé à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza aux termes duquel les groupes armés palestiniens mettraient fin aux tirs de roquettes contre Israël et celui-ci arrêterait ses opérations et lèverait le blocus imposé au territoire palestinien. Entretemps, la violence s'est poursuivie avec la mort de deux militants du mouvement Jihad islamique en Cisjordanie et d'un autre du Hamas dans la bande de Gaza. En outre, 13 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza contre Israël, selon l'armée. Traversant les camps de réfugiés de Boureij et Nousseirat, d'où étaient originaires la majorité des 18 morts palestiniens, une immense foule, brandissant les drapeaux du Hamas, du Jihad islamique ou du Fatah, ont crié "vengeance". "O martyrs biens aimés, nous riposterons à Tel Aviv"! ont-ils scandé. "Que Dieu détruise les juifs. Ils ont brisé mon coeur, ils me l'ont arraché. Il était mon plus jeune fils. J'espère qu'il est au paradis et que eux iront en enfer", a affirmé Oum Talha, dont le fils Talha, 13 ans, a été tué dans un raid aérien à Boureij. Dans la maison d'un autre adolescent tué, Islam al-Issawi, 15 ans, sa famille, rongée par la colère, retient ses larmes. "Nous regardions les chars. Des résistants ont tiré des RPG. Les chars et un hélicoptère ont ensuite tiré, touchant Issam", a raconté son frère Mohammed, 14 ans, témoin de l'attaque. L'armée israélienne avait lancé une série d'opérations dans Gaza après la mort de trois de ses soldats. Parmi les 18 Palestiniens tués, figurent une majorité de civils et un journaliste de l'agence britannique Reuters, Fadel Chanaa, 23 ans, selon un dernier bilan de source médicale. Les participants aux funérailles de Fadel Chanaa ont porté son corps, recouvert d'un drapeau palestinien, en quittant l'hôpital Chiffa de Gaza. Ils ont disposé sur un autre brancard sa caméra brisée et son gilet pare-balles encore couvert de sang. Le Hamas a appelé dans un communiqué sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, à "frapper l'ennemi sioniste partout et par tous les moyens possibles en réponse aux crimes de Boureij (car) l'ennemi ne comprend que le langage de la force". Adoptant un ton très ferme, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a de son côté réaffirmé qu'il considérait le Hamas comme le "seul responsable direct de ce qui se passe dans la bande de Gaza. Nous lui en ferons payer le prix".