Avant la reprise ce week-end du championnat, pour le premier tour du play off, nous entendons nous arrêter quelque peu sur la nouvelle formule qui sera appliqué pour la première fois et qui décidera du champion, version 2006-2007. Huit équipes reprennent la compétition le 3 février pour décrocher une place aux quarts de finale ; l'E.Z.S, L'U.S.M, la D.S.G, l'E.S.R, le C.S.C, l'E.O.G.K, le C.A.B et le S.S.K. Elles s'affronteront comme suit ; la cinquième équipe contre la 12ème (Zahrois-Kasserinois), la sixième face à la 11ème (Monastiriens-Bizertins), la 7ème recevra la 10ème (Grombaliens-Goulettois) et la 8ème se frottera à la 9ème (Radésiens-Cheminots). La formation la mieux classée aura l'avantage d'offrir l'hospitalité à son adversaire en match aller et lors de la belle, si belle il y aura. Cette formule nous paraît magique pour les moins loties au classement dans la mesure où une seconde chance leur est offerte pour jouer le play off. Ainsi certains clubs éviteront de subir très tôt le stress occasionnés par les rencontres du play out et l'angoisse engendrée par le spectre de la relégation. En effet sur deux rencontres les espoirs sont permis et personne n'est à l'abri de surprises quand on connaît la richesse du basket ball. Le hic concerne plutôt les quatre qui occupent le haut du classement à l'issue de la première phase : le S.N, le C.A, l'E.S.S et la J.S.K. Ces derniers auront gagné le droit de se prélasser pendant deux longs mois et de goûter à de mini vacances anticipées. Ils sont pour ainsi dire récompensés pour tous les efforts consentis au cours de la première phase. Leur bonus est la qualification directe aux quarts du play off ainsi que de jouer le match aller sur leur terrain. En attendant, ils seront les spectateurs attentifs mais désœuvrés de ce premier tour. Le petit repos de dix jours, prévu initialement, s'est transformé en vacances prolongées de deux mois. Tout cela pour permettre à l'équipe nationale de se préparer pour ses deux matches qualificatifs contre la Libye. Notre adversaire libyen s'est avéré un monstre sacré de la balle au panier pour requérir une longue période de préparation et de mobilisation ! Pendant ce temps, Nabeuliens, Clubistes, Etoilés et Aghlabides retrouvent la case départ. Leurs entraîneurs se trouvent devant un terrible dilemme ; comment meubler cette longue trêve et maintenir le niveau de motivation de leurs joueurs ? Quand on connaît la mentalité et l'hygiène de vie du joueur tunisien, on peut d'ores et déjà affirmer que cette mission paraît impossible. Toute la préparation est à refaire et pas dans les meilleures conditions puisqu'il s'avère difficile de trouver des sparring-partners durant cette période et surtout d'intéresser les joueurs à conserver leur forme et leur concentration sur les objectifs tracés. Finalement, les prétendants au titre de champion sont les plus lésés dans cette affaire et leur entrée en lice le 10 mars risque d'être pénible. Adel Tlatli l'entraîneur national et importateur de cette formule, copiée sur le modèle français faisait miroiter en la présentant en début de saison de belles perspectives d'amélioration du niveau de notre championnat. Franchement nous ne voyons pas cette progression s'effectuer durant l'actuel exercice. L'avis des techniciens concernés ne différent pas du notre d'après les déclarations qui suivent. AIDA ARAB ACHAB
Sons de cloche
Adel Tlatli : (Entr. E.N) « Donner la priorité à la sélection » « En proposant cette formule, je voulais qu'il y ait un challenge pour toutes les équipes. Elle peut mettre de l'animation dans le championnat et maintenir la motivation des équipes les moins bien classées. Je pensais aussi que celles qui jouent pour le championnat auront un petit répit de dix jours pour se préparer comme il se doit au play off et s'organiser. Les dates des deux rencontres de qualification a tout chamboulé. Il fallait surtout couper avec l'ancienne formule qui ne profitait nullement aux internationaux. Au contraire, elle usait les joueurs qui forment l'effectif de l'équipe nationale. Ils étaient tellement sollicités qu'ils terminaient la saison avec des fractures de fatigue et n'arrivaient pas à hisser leur niveau dans les compétitions internationales. En tout cas ce n'est qu'une première expérience et si elle ne satisfait pas les clubs nous pouvons toujours la changer ou l'améliorer la saison prochaine ».
Alain Gay : (Entr. : S.N) « Nous sommes les plus désavantagés » « Mon équipe est celle qui se trouve la plus désavantagée par ce long repos. Nous possédons cinq joueurs en équipe nationale et trois dans les moins de 20 ans. Je me suis retrouvé à entraîner cinq joueurs, cette semaine. Si au moins j'avais tout mon effectif durant cette période, je pourrai même partir en stage dans un pays européen et prévoir des matches amicaux. Sinon, nous gérons comme nous le pouvons cette situation un peu particulière. Heureusement que nous avons terminé premier lors de la première phase, ce qui nous donne l'occasion d'aller le plus loin possible dans la course au titre puisque nous recevrons tous nos adversaires à domicile et ce jusqu'à la fin ».
Walid Gharbi : (Entr. : J.S.K) « Notre réalité est tout autre » « Au départ de l'équipe nationale en Jordanie, la trêve de dix jours que nous avons observée, nous a déjà nui. A la reprise, nous avons perdu notre rencontre face au C.A.B. Ce repos forcé de dix jours est très pénible à gérer. Il est assimilé aux vacances d'été. Personnellement j'ai tout repris à zéro. J'ai donné à mes joueurs une semaine de repos et nous avons repris la préparation depuis le début. Cette formule calquée sur le modèle français ne convient nullement à notre réalité et à notre environnement sportif. Les Français ne se reposent pas, ils jouent l'Euro Ligue pendant les confrontations des moins bien classés. Ce n'est pas non plus une formule de championnat, mais de coupe. L'élimination directe au cours des prochains tours n'avantage pas les équipes les plus régulières ».
Sami Houssaini : (Entr. : C.A ) « Les quatre premiers lésés » « Je pense que ce repos est des plus inadéquats et va fortement nous désavantager. C'est trop pénible pour nous de refaire notre préparation, les joueurs étant complètement démobilisés. Je ne peux même prévoir de rencontres amicales. Avec qui vais-je pouvoir jouer ? On s'entraîne avec cinq à six joueurs. Quel sera être le niveau mental et physique de l'équipe le jour de la reprise ? Je crois que nous allons affronter de gros problèmes. Peut-être qu'il aurait mieux valu organiser la semaine des As en cette période pour maintenir les joueurs sous pression et les intéresser ».