Tunis-Le Temps : Le sexagénaire tenait un centre de taxiphone, ce qui lui permettait tant soit peu d'arrondir ses fins de mois, et passer une retraite paisible et sans souci matériel. Cependant, le malfaiteur, incité par l'avidité et surtout l'argent facile, et, après avoir épié les mouvements du bonhomme et bien surveillé les lieux et noté les moments où il n'y avait pas la cohue, il décida de procéder à un braquage. Mais le maître de céans était vigilent et risquant d'être dévoilé, il mit au point un plan diabolique consistant à entraîner le sexagénaire chez lui, en faisant mine de l'inviter à boire un café. Ce ne fut pas de refus de la part de ce bonhomme qui n'ayant aucune animosité ni problème avec quiconque, lui fit confiance. Mais dès qu'il entra chez le malfaiteur, celui-ci le surprit, en lui portant un violent coup, à la tête, par une chignole. La victime assommée, et son agresseur voulant en finir, le traîna jusqu'à une cour où il l'incinéra dans un baril, qu'il avait préparé à l'avance en y versant préalablement de l'essence.Il ne lui restait après y avoir placé le cadavre, que de gratter une allumette. Puis il se dirigea au taxiphone, en prenant les clés, après avoir fait les poches de la poche de la victime, afin d'emporter la caisse, où il n'y avait que mille dinars ! Sacrifier une vie humaine, en l'abattant de la manière la plus sauvage et la plus cruelle, pour de l'argent, il faut vraiment être dénué de toute conscience et avoir le cœur d'un animal féroce, à la place de celui d'un être humain, ou alors être totalement déréglé. C'est ce que tenta de soulever la défense, devant le tribunal où l'auteur des faits avait comparu et reconnu son forfait. Cependant, l'expertise psychiatrique à laquelle il fut soumis, révéla qu'il jouissait de toutes ses facultés mentales et qu'il était de ce fait, accessible à une peine pénale. Il fut condamné en première instance à la peine capitale, pour homicide volontaire suivi de vol, au sens de l'article 204 du code pénal. Il interjeta appel, et comparut dernièrement devant la cour, et la défense sollicita une contre-expertise psychiatrique, soutenant qu'il n'était pensable que quelqu'un jouissant de tous ses esprits, puisse agir de façon aussi cruelle. La cour acquiesça à cette demande et renvoya l'affaire au 30 juin prochain à cet effet.