* Il y a mévente, ces mesures, dit-on, agiront sur l'inflation et stimuleront les secteurs du textile-habillement et de la chaussure. Mais on joue encore au chat et à la souris Evénement économique incontournable aussi bien pour les professionnels que pour les consommateurs, les soldes sont vivement attendus par leurs adeptes. Mais avant ce rendez-vous saisonnier le ministère du Commerce et de l'Artisanat a procédé autrement pour lutter contre l'inflation. Des ventes promotionnelles ont été lancées le 28 mai et se poursuivront jusqu'au 20 du mois en cours et ce dans différents secteurs dont le prêt-à- porter, le textile, les chaussures, l'électroménager, les meubles et autres... En fait, le ministère de tutelle a pris cette décision en concertation avec l'Union Régionale de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat de Tunis dans l'objectif d'exercer plus de pression sur les prix, conférer une dynamique commerciale aux secteurs précités et renforcer le pouvoir d'achat des citoyens. Toutefois, le consommateur reste réticent. Quant aux professionnels, ils n'affichent pas volontairement des baisses des prix pratiqués. Et pour cause ! La saison des soldes démarrera incessamment. Cette initiative aura-t-elle un impact positif ? A un mois de la saison des soldes, le ministère du Commerce et de l'Artisanat a appelé les professionnels dans les domaines du prêt-à-porter, des chaussures, du textile...à pratiquer une baisse des prix allant de 5 à 10 % sur ces articles. Cette initiative est prise pour lutter contre l'inflation qui est de l'ordre de 5,8 % et pour protéger le pouvoir d'achat du consommateur tunisien malmené par la hausse des prix de quelques aliments de base. En dépit de cette mesure, l'activité économique dans les boutiques du prêt-à-porter et des chaussures reste lente et même stagnante. Car, seule une minorité de professionnels a eu recours à ce choix pour activer son commerce. D'ailleurs les promotions sont affichées sur quelques articles démodés ou hors du stock. Ils justifient cette attitude par les soldes qui démarreront bientôt. « Un mois nous sépare de la saison des rabais, je ne vois donc aucun intérêt économique à afficher des promotions sur la totalité de mes articles », témoigne un gérant de boutique de chaussures et de baskets de marque. A l'instar d'autres professionnels ce dernier n'accorde pas beaucoup d'attention à cette initiative. Il ne prend même pas la peine d'exposer les produits en promotion dans un coin explicite ou même d'indiquer qu'ils le sont. En fait l'information circule de bouche à oreille. Ceux qui sont avertis et cherchent à réaliser des économies en profitent. En revanche, il s'agit d'une minorité. Les commerçants laissent entendre que l'activité économique ne s'est pas encore dynamisée, c'est pour cette raison que quelques uns n'ont même pas exposé la nouvelle collection de la saison d'été. « Ca sera pour les prochains jours » répond une vendeuse à une cliente qui cherche vainement une tenue pour sa fillette de 15 ans.
Impact Si le ministère du Commerce a procédé de cette manière c'est pour préserver la capacité d'achat du citoyen et améliorer les indices dans le domaine. A priori, une telle mesure tarde encore avoir un grand impact auprès des consommateurs qui semblent peu disposés par rapport à cette activité. Engagements et dépenses ménagères obligent. La bourse des Tunisiens est touchée par la hausse des prix des produits de base ce qui s'est répercuté négativement sur leur pouvoir d'achat. A cela s'ajoutent d'autres charges devenues fixes en cette période qui coïncide avec les examens de la fin de l'année. Il est question ainsi des frais réservés aux cours particuliers et qui alourdissent le budget des parents. Par ailleurs, la culture des rabais s'enracine peu à peu dans les pratiques des Tunisiens qui réservent tout un budget à ce rendez-vous pour en profiter au maximum. Multitude de choix du moins lors des premiers jours, réductions des prix, qui restent quand même pas assez importantes...tant de facteurs qui encouragent les fidèles aux soldes d'attendre la saison des rabais. Plusieurs questions se posent dans ce cadre, en optant pour cette décision, le ministère de tutelle a-t-il vu juste ? S'agit-t-il là de l'une des meilleures solutions à prendre pour lutter contre l'inflation ? Cette expérience est-elle fructueuse en termes des résultats économiques ? En faisant une simple lecture, les résultats ne seront pas garantis. Il importe ainsi de réviser les modalités d'application de cette initiative qui nécessite incontestablement un engagement collectif de la part des professionnels. Il s'agit là du rôle de la centrale des professionnels qui doit jouer un rôle beaucoup plus important pour réussir cette action.