A voir la complicité dont font preuve ce couple , rien ne laissait prévoir une telle fin. Personne ne pouvait présager que ce foyer allait sombrer dans les problèmes. Les deux époux s'aimaient bien et la vie les avait gâtés par la naissance d'un joli poupon. Leur situation matérielle était stable. Ils ont acheté une jolie villa et ils possédaient déjà une voiture. Donc, c'était pratiquement la belle vie, du moins aux yeux du commun des Tunisiens de cette classe moyenne dont ils font partie. Pourtant, les surprises de la vie sont nombreuses et le mal pouvait surgir d'où on ne l'attendait guère. En effet, l'ambiance commençait à sombrer le jour où le couple, en vacances, rencontrait dans un club des amis d'enfance de la femme. C'était un jeune homme accompagné de sa femme. Les salutations furent chaleureuses et les deux couples se sont attablés au même endroit. La soirée était animée et tout le monde, à part le mari, était joyeux. Ces airs de complicité ne lui ont pas plu. Le mari ressentait que son épouse était très complice avec son ami d'enfance et il n'a pas beaucoup aimé ça. La présence de l'épouse de ce dernier a, certes, temporisé sa réaction. Mais, sa culture ne tolérait pas ces regards complices, qu'ils s'échangeaient en sa présence. Ses réflexions étaient allés trop loin et il a décidé de couper court à cette soirée en prétextant la fatigue. Malgré l'insistance du deuxième couple, le mari s'était abstenu et la soirée s'était terminée en queue-de-poisson. Sur le chemin du retour, l'épouse a compris qu'il y avait anguille sous roche. Elle était loin de se douter des véritables raisons de son malaise. Elle a cru qu'il avait reçu de mauvaises nouvelles. Mais, en arrivant chez eux, et à travers les questions de son mari, elle avait compris qu'il avait piqué une crise de jalousie. Elle n'a pas voulu le provoquer et elle s'était limitée à répondre dans la limite de la correction. Mais, voilà que les propos du mari devenaient acerbes et qu'il l'accusait d'avoir un petit ami en la personne de cet ami d'enfance. L'épouse ne pouvait accepter une telle offense et qualifiait son mari de tous les attributs arriérés et conservateurs existants. Suite à quoi elle lui a annoncé qu'elle a décidé de quitter le domicile conjugal car elle ne pouvait plus vivre dans une telle ambiance chargée de pression et de doute. Le mari était devenu furieux et a essayé de la brutaliser. Elle s'était cachée dans une chambre et avait téléphoné pour demander du secours auprès de ses parents. Quant au mari, sa crise d'hystérie s'était approfondie et il a annoncé à son épouse qu'il allait brûler la maison. L'épouse ne l'avait pas cru et l'avait même ironisé. Alors, il a ramené du gas-oil qu'il a répondu dans le hall de la demeure et y a mis le feu. Sentant le danger, l'épouse est passée par la porte-fenêtre chez les voisins du palier et était allée chercher du secours. Entre-temps, le mari a été le premier à subir les dégâts de son feu. Il a été atteint par des brûlures graves. La protection civile est intervenue et une enquête a été ouverte. L'épouse a pardonné son mari pour les dégâts matériels mais elle a tenu à obtenir le divorce. Le mari a reconnu les faits qui lui ont été reprochés expliquant ses actions par une dépression nerveuse. L'affaire suit son cours.