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« Plus endetté que moi tu meurs »
Renversement de tendance
Publié dans Le Temps le 31 - 08 - 2008

Quel est aujourd'hui le foyer tunisien qui n'a pas eu à contracter un crédit (au moins) ou qui n'est pas redevable à son employeur ou à quelqu'un d'autre d'une certaine somme d'argent. Les plus fortunés de nos concitoyens effectuent eux aussi des emprunts souvent considérables auprès des banques, des sociétés de leasing et d'organismes financiers divers.
Comment perçoit-on de nos jours le phénomène de l'endettement ? Il y a quelques dizaines d'années, les endettés étaient considérés comme des personnes peu recommandables. Nul n'osait révéler, même pas aux plus proches, sa situation de créditaire. Qu'en est-il maintenant ? Le secret entoure-t-il toujours les opérations de prêts ? Les attitudes ont, semble-t-il, évolué vers une acceptation de fait comme une pratique ordinaire surtout que les facilités de crédit accordées notamment durant les années 80 et 90 ont drainé un nombre impressionnant de demandeurs; si bien qu'aujourd'hui, certains projets ne peuvent se concevoir sans le recours préalable à un ou à plusieurs emprunts.
La construction ou l'acquisition d'un logement, l'achat d'une voiture neuve ou d'occasion, la création d'une P.M.E. ou d'une grande entreprise, les préparatifs du mariage, les frais de Ramadan, ceux de la rentrée des classes, tout cela et bien d'autres projets amènent les gens à solliciter des prêts et des avances d'argent conséquents.
Dans la famille, on garde rarement secrète l'affaire de l'emprunt. C'est tant mieux ainsi, selon M. Mahdi El Ounifi : « Les enfants comprendront de la sorte les restrictions que la famille s'est imposée depuis et prendront conscience de la nécessité de consentir quelques sacrifices. ».
Ce n'est pas l'avis de Mme Ben Cheikh qui recommande de tenir les enfants à l'écart des tracas financiers de leurs parents : « En tout cas, ajoute-t-elle, nous tâchons, mon mari et moi de ne rien faire apparaître de nos difficultés. C'est pénible, j'en conviens, mais nous créons par ci par là d'autres sources de revenus qui compensent les manques occasionnés par le prêt. ».
Mme Zeineb, sa sœur, ne cache quant à elle rien à sa fille qui a eu son bac l'année dernière et à laquelle elle a promis à titre de cadeau un ordinateur et une chaîne stéréo : « J'ai emprunté à la banque environ deux millions. C'est rien par rapport aux montants que sollicitent mes collègues de l'hôpital ! A vous dire la vérité, j'ai peur des gros crédits. Je suis divorcée et je n'ai personne pour m'aider à les rembourser. »

Gare à « l'accoutumance » !
Les « accros » de l'emprunt sont pourtant nombreux et leurs astuces pour obtenir des crédits en règle le sont aussi. A les voir courir de banque en banque et d'un particulier à l'autre, vous acquérez la certitude qu'ils n'ont pas le moindre souci quant à la manière dont ils s'acquitteraient de leurs dettes multiples.
Il n'en est rien en fait, si chez eux un prêt en appelle un autre c'est parce qu'ils s'ingénient en permanence à payer une dette par l'autre ; mais il arrive que le jeu se retourne contre eux ; et ils se trouvent dans une impasse qui mène droit devant les juges.
Nos interlocuteurs ont évoqué des cas de parents ou d'amis traduits devant la justice pour des chèques sans soldes et pour des dettes impayées. Le nombre de ce genre de dossiers a atteint depuis quelques années des proportions alarmantes. Des drames et des tragédies familiales ont résulté de ces délits que les autorités cherchent aujourd'hui plutôt à prévenir qu'à sanctionner. Par exemple plusieurs Tunisiens se sont vu interdire l'usage du chéquier et ce pour avoir émis auparavant des chèques en blanc.

Filous effrontés
Mais les gens n'empruntent pas qu'aux banques ou à la Poste. Leurs créanciers peuvent être des parents, des amis, des collègues ou des voisins. Là non plus les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite : en effet, les prêteurs se voient parfois obligés de s'en remettre à la justice pour récupérer leur argent, à la condition bien sûr qu'ils détiennent la pièce à conviction qui pourrait tenir lieu de reconnaissance de dette.
A ce sujet, les personnes que nous avons interrogées sont unanimes pour dire que la confiance ne règne plus entre les gens, justement à cause des problèmes de ce type : « Vous avez beau croire, précise M. El Ounifi, que vous avez affaire à un Monsieur d'une probité irréprochable, vous tombez souvent sur un menteur et un escroc masqué ! ».
Et d'ajouter que cette catégorie de gens compte le plus grand nombre d'effrontés. Vous demandez votre dû ! C'est à peine s'ils ne portent pas plainte contre vous pour... « dérangement de conscience » ! S'ils sont moins culottés, ils choisissent de disparaître de la scène, changent d'adresse et de numéro de téléphone ; ils prennent soin également de communiquer à leur entourage immédiat les précautions à prendre en cas de visite inopinée du créancier.
Mme Zeineb cite néanmoins des exemples de personnes honnêtes qui, pour une raison ou une autre, se sont trouvées incapables d'honorer leurs dettes. Le cas de conscience qui s'en est suivi les a poussées au suicide.
En définitive, l'endettement semble devenir pour beaucoup de gens une fatalité. C'est désormais un passage obligé pour la réalisation des rêves qui vous tiennent le plus à cœur. Ce n'est pas un péché d'emprunter de l'argent, au contraire cela devrait rapprocher les gens et cimenter un peu plus l'édifice social.
Cependant, il faut avoir les moyens de rendre l'argent des créanciers. Ces derniers doivent se montrer compréhensifs et patients quand ils sont en face d'un débiteur de bonne foi.
Belle morale, diriez-vous, qui malheureusement ne fera disparaître ni les filous ni les naïfs !


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