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La « mobilomanie » devient incurable !
Notre époque
Publié dans Le Temps le 01 - 09 - 2008

Le portable est de nos jours, et où que vous alliez, un vrai phénomène de société. La « mobilomanie » touche toutes les catégories sociales et tous les âges. Dans un seul foyer, vous pouvez dénombrer autant sinon plus d'appareils que de membres de la famille.
Les jeunes ont, sur ce plan, la part du lion. Grands amateurs de gadgets à la mode et incorrigibles frimeurs, ils aiment collectionner ces produits de la technologie moderne, changent de portable plus d'une fois par an et vous les voyez partout, à toutes les heures de la journée, le portable, collé à leurs oreilles. Si bien que vous vous demandez d'où leur vient l'argent pour appeler autant de gens. Les parents sont-ils les seuls à subvenir à ce nouveau besoin ? Ou bien, les jeunes ont-ils leurs, trucs pour charger et recharger sans trop de soucis leur mobiles ? Ces astuces sont-elles toujours sans risques pour nos adolescents ? Pour se procurer l'argent du portable, le jeune ne peut-il pas recourir à des procédés illicites et tomber dans une forme de délinquance préjudiciable à son avenir et- qui sait ?- à sa vie ? A cause de ce fléau coûteux pour les petits et moyens budgets, ne risque-t-on pas de voir le conflit des générations prendre des tournures plus dramatiques ? Ne faut-il pas dans ce cas, face au phénomène, agir en pédagogue lucide et en fin psychologue ?
C'est facile à dire, peut-être, mais il importe d'adopter l'attitude la moins mauvaise pour préserver l'intérêt des jeunes et ceux de leurs familles. A moins que les adultes, eux-mêmes, ne soient plus dépensiers en matière de frais de communications téléphoniques que leurs descendants. Mais là c'est la catastrophe assurée !
« Ça bouffe énormément, le portable des jeunes »,
c'est ce que nous ont confirmé beaucoup de parents et de commerçants interrogés. Il faut, en effet, tenir en ligne de compte toutes les dépenses qu'il occasionne depuis son achat jusqu'à son remplacement. Un adolescent se satisfait rarement d'un appareil peu sophistiqué et qui ne soit pas de marque. Pour contenter ce caprice, certains parents attendent l'occasion propice pour offrir un appareil neuf, mais la plupart se rabattent sur des appareils d'occasion (volés, peut-être) vendus à des prix raisonnables.
Après, il faut s'attendre à des demandes d'argent répétées pour la recharge ou la réparation ou l'introduction d'options diverses à remettre régulièrement à jour sans quoi le jeune se sentirait inférieur ou / et ridicule.
Un commerçant nous assure que 90 % de ses clients qui demandent ces services ont moins de vingt ans ou un peu plus.
D'autre part, quoi que vous fassiez, l'adolescent épuise toujours en très peu de temps son solde, surtout quand le montant dont il dispose est relativement élevé.
Ses appels durent rarement moins de cinq minutes. Quand il s'agit d'un échange entre amoureux, la durée de la communication, vous vous en doutez bien, ne se mesure plus en minutes !

Les parents, les proches, les amis et la débrouillardise
Pour ne pas manquer de solde, tous les moyens sont bons aux yeux des adolescents : on emprunte d'abord les voies autorisées et l'on sollicite des sommes plutôt raisonnables auprès du père ou de la mère. Il vaut mieux dans ce cas choisir son moment et se faire très câlin avec l'un et avec l'autre. Si la demande n'aboutit pas (ce qui arrive assez fréquemment), il faut se tourner du côté des proches plus prodigues (l'oncle, la tante et surtout les grands-parents). Mais des amis peuvent venir à la rescousse. Un lycéen de 19 ans nous parle des réseaux de solidarité adolescente qui se créent pour parer aux pénuries des soldes : « Il existe un moyen facile pour dépanner un copain, c'est de retirer de son propre solde une certaine somme et de la reporter sur le compte du portable de l'ami.
En règle générale, c'est à charge de revanche : aujourd'hui, c'est mon tour, demain c'est le sien. ». Ce jeune élève reconnaît toutefois qu'il ne s'empêche pas de recourir, dans leurs moments d'inattention, aux téléphones de ses parents, sinon au téléphone fixe au risque de se faire gronder ou punir sévèrement. Ses camarades Wassim et Ziyed, quant à eux ont pris l'habitude de mentir à leurs parents pour leur soutirer l'argent du portable : « Nous inventons toutes sortes de dépenses scolaires et insistons pour que la demande passe pour crédible. Souvent la démarche est payante mais il faut savoir jouer la comédie, à défaut de quoi, on risque d'être privé définitivement d'argent de poche ! »

Les voies tortueuses et les risques de dérive
On raconte dans l'entourage de Wassim, qu'une adolescente de 16 ans a fui le domicile de ses parents parce que ces derniers lui ont toujours refusé le droit de posséder un portable.
M.Abdelkrim rapporte que le fils de ses voisins a violenté sa mère quand elle a exprimé son incapacité de lui acheter un nouveau mobile. « Certains garçons et certaines filles, ajoute-t-il, vont jusqu'à voler ou pour avoir le portable et l'argent que son utilisation exige. ». A propos de vol justement, on enregistre quotidiennement des dizaines de larcins dont les auteurs sont des jeunes en panne de solde ou à la recherche d'un appareil haut de gamme pour s'en servir ou le revendre. Une bonne partie de ces délits a lieu dans un établissement scolaire ou universitaire.
A en croire Mme Souad, les filles sont moins dépensières mais plus exigeantes sur la qualité et la marque de l'appareil. Son aînée à elle vient de recevoir de la part de son oncle un téléphone qu'elle ne sait même pas utiliser mais qu'elle a toujours sur elle pour provoquer les jalouses. « Pourvu qu'on ne le lui subtilise pas en chemin car les femmes et les filles sont les premières victimes de ce type de vol. Demandez les chiffres officiels, ils vous le confirmeront. ».
Mme Fatma, qui suivait notre entretien, ajoute que les filles recourent de nos jours à des procédés peu scrupuleux pour se faire payer une carte ou une recharge « light » : Elles allument un ou plusieurs garçons à qui elle font croire qu'elles les aiment et se font tout sucre tout miel avant de présenter leur demande sur le ton le plus aguichant. ». Mourad (agent de banque) reconnaît à ce sujet qu'il s'est fait piéger plus d'une fois par cette pratique malhonnête.

L'attitude à prendre pour parer aux abus des adolescents
Notre interlocuteur est, cette fois, un éducateur, membre d'une organisation nationale connue pour son action auprès des jeunes et de leurs familles : Pour cet enseignant encore en exercice, les parents doivent s'y prendre très tôt : « Des leçons d'économie et de gestion sont nécessaires dès l'enfance ; il faut que le jeune sache la valeur de l'argent et prenne conscience de la difficulté de se le procurer ».
D'autre part, toute somme offerte doit être d'une manière ou d'une autre méritée. Le problème ne se réduit donc pas à la question des frais du portable ou à celle de l'argent de poche. C'est plus en rapport avec une conception de la vie et de la manière dont il faut gérer l'argent d'une manière générale.
Nous ne pouvons pas préparer une génération de citoyens responsables si on lâche la bride à tous les désirs et caprices des jeunes. Nous ne voulons pas non plus d'une génération de frustrés. Tachons d'être vigilants sans rigueur excessive.
L'Etat doit également prendre ses responsabilités et décréter des augmentations conséquentes au niveau des salaires et des allocations familiales. Il n'y a pas que des bouches à nourrir dans une famille. Chaque jour apporte son lot de dépenses nouvelles qui n'ont rien à voir avec le plat à cuisiner. Je dirai pour terminer que si les jeunes constituent un capital à préserver, l'on doit reconnaître aussi que pour être à la hauteur d'une telle mission, les parents d'adolescents seraient les premiers à se réjouir d'une augmentation substantielle de leur capital!


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