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Crise de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme : « Elle se meurt et son agonie ne dérange pas grand monde »
Politique - Société civile
Publié dans Le Temps le 22 - 09 - 2008

* Interview de Salah Zeghidi, membre du comité directeur
Depuis pratiquement trois ans la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LTDH) traverse une crise aigue qui bloquent ses activités et l'empêche de tenir son 6ème congrès La crise a débuté quand des présidents de sections on saisi la justice contre la fusion de leurs section décidée par le comité directeur de la Ligue.
Le tribunal de première instance a donné raison aux plaignants et a ordonné l'arrêt des préparatifs de la tenue du 6ème congrès fixé en septembre 2005.Pour débloquer la situation et trouver une solution à la crise plusieurs initiatives ont été entreprises notamment par des anciens de la Ligue mais aucune n'a abouti la dernière est celle proposée par le comité directeur de la Ligue qui s'est dit à un dialogue ouvert sur toutes les questions avec les « mécontents ».Mais apparemment cette proposition n'a pas eu d'échos favorable. Pour en savoir plus sur cette crise et les éventuelles solutions possibles nous avons invité Salah Zeghidi figure syndicale connue, personnalité indépendante et membre du Comité directeur de la LTDH. Interview.

LeTemps: Il y a un constat que tout le monde admet : La Ligue tunisienne des Droits de l'Homme traverse depuis quelques années une crise qui semble d'une gravité particulière et qui s'éternise de surcroît. On parle aujourd'hui d'un véritable blocage ! En tant que membre du Comité Directeur, comment analysez-vous cette crise et existe -t- il une possibilité d'en sortir et de dépasser le blocage actuel ?
Salah Zeghidi : Je suis membre de la Direction de la Ligue depuis 1994. Et grâce à un amendement que nous avons introduit en 1996 sur les dispositions du Règlement Intérieur, je suis en train d'achever mon ultime mandat ...Et c'est avec une grande amertume que je dis avec force : la situation dans laquelle se trouve la Ligue est véritablement désespérante. Oh, je sais !.Toute l'histoire de La LTDH a été marquée par des crises. Et toutes ces crises, sans exception, ont pour origine les relations avec le pouvoir politique. Mais la crise actuelle est incontestablement la plus grave, la plus pernicieuse, la plus longue aussi. Et l'on sait qu'une crise qui dure, non seulement perdure, mais s'aggrave et se complique et l'on arrive alors à une impasse, à un blocage. Depuis maintenant 8 ans, soit depuis le dernier Congrès d'Octobre 2000, la crise n'a pas cessé de s'aggraver et de se compliquer. Pour ceux qui pensent que la présence, l'audience, la crédibilité et la représentativité de la LTDH se mesurent, non pas dans les couloirs des associations et organisations internationales des droits de l'Homme (où la ligue jouit effectivement d'un grand respect), mais sur le terrain national, dans les villes et localités où sont implantées ses sections régionales, au sein de l'opinion publique et des milieux démocratiques, ils ne peuvent que faire ce constat terrible, qui fait mal au cœur : La LTDH SE MEURT
Mais ce qui est plus terrible encore, c'est que cette agonie ne semble pas déranger grand monde. Tout le monde, ou presque, s'y fait...Mais qui a intérêt à ce que se meure la plus ancienne des ligues arabes et africaines ? Les pouvoirs publics, qui bloquent ses activités ? Se sentent-ils "soulagés" quand disparaît ou se meurt une organisation dont on a répété et écrit plusieurs fois qu'elle constituait "un acquis national qu'il faut sauvegarder" ? C'est d'un véritable sursaut que l'on a besoin, aujourd'hui, en urgence, pour sauver la LTDH...Et il ne sert à rien de tenter de faire croire que la crise et le conflit se réduisent à la solution de la situation de 3 ou 4 sections "contestataires", ou à un ou deux sièges au prochain Comité Directeur qui seraient "octroyés" généreusement aux " Liguistes" appartenant ou proches du Parti du pouvoir. Il faut prendre à bras le corps la question de la nature de la LTDH, de son positionnement nécessairement autonome sur la scène civile et politique, sur la nature de ses relations avec le pouvoir, avec l'Etat et avec les partis et mouvements politiques, y compris et notamment ceux de l'opposition. Il faut, ensuite, réhabiliter une matrice essentielle de la vision, de la démarche et du fonctionnement de la Ligue, je veux dire : le CONSENSUS.. Attachement au caractère non politique et non partisan de la Ligue, autonomie réelle et enfin consensus effectif, voilà les trois bases incontournables sur lesquelles il faut aujourd'hui RECONSTRUIRE la prestigieuse Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l'Homme. C'est là que se situent l'origine et le fond de la crise, celle-là même qui se répète d'une façon cyclique depuis trente ans. Pourquoi donc certains essaient de tourner les gens en bourriques. Qui croirait un seul petit instant que si nous "donnions" aux destouriens 3 ou 4 sections qu'ils revendiquent et assurions au RCD 1 ou 2 sièges au prochain Comité Directeur, la crise serait terminée et "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" ? Allons donc, soyons sérieux !
La crise est politique. Exemplairement politique. Et c'est cette crise- là, et non pas une autre, qu'il s'agit de résoudre. Il s'agit en fait, pour appeler un chat un chat, d'un besoin urgent de changement. La situation requiert en réalité un véritable " aggiornamento" salvateur. Si les pouvoirs publics se ferment à cette voie de la raison en croyant qu'une Ligue moribonde et qui finira par rendre l'âme lui "assurera la paix", ils se trompent lourdement et ils assumeront une très lourde responsabilité. Ceux qui , au sein de la Ligue , refusent aussi cette démarche et se contentent de "gérer la crise" ( ils ne la gèrent pas en fait , ils "font avec" , et se meuvent et se meurent dedans !), en estimant peut-être que l'essentiel est qu'ils tiennent la barre et occupent la position (en monopolisant toutes les responsabilités et donc tout le pouvoir, ou le peu qui en reste !) , ceux-là aussi devraient se rendre à l'évidence : en agissant ainsi , en alimentant la crise ,en multipliant les provocations ,en monopolisant les postes de décision et en phagocytant le Comité Directeur , ils ne démontrent pas seulement leurs limites, mais surtout , ils ne rendent service ni à la Ligue , ni au mouvement des droits de l'Homme , ni au pays ...
Je profite de cette occasion - et je remercie "Le Temps" de me l'avoir donnée- pour lancer un appel ,un appel au secours je dirai ,à tous ceux qui estiment que la Ligue n'est pas une Organisation comme les autres (avec tous mes respects pour celles-ci) , qu'elle a marqué les 30 dernières années de l'histoire de notre pays comme aucune autre Association( je dis bien Association) ne l'a fait , que le paysage politique , culturel et social de la Tunisie serait orphelin de la LTDH si son existence ,sa présence et son audience continuaient à se réduire comme une peau de chagrin au point que , au bout de ce processus d'agonie , le constat de sa "mort clinique" ne surprendrait personne..Il s'agit ni plus ni moins de SAUVER LA LIGUE!
Je lance un Appel aux autorités politiques du pays , afin que tout soit fait pour la renaissance et la reconstruction de la Ligue .J'en appelle à toutes les parties concernées ,et notamment les responsables de la Ligue à tous les niveaux ,à tous les anciens présidents aux anciens secrétaires généraux et à tous les anciens membres des Comités Directeurs successifs. Je rappelle à tous et à toutes que la Ligue est ,depuis 30 ans , la seule Association en Tunisie dans laquelle cohabitent et militent ensemble TOUTES LES SENSIBILITES POLITIQUES ET INTELLECTUELLES du pays , partisanes et non partisanes , et dans laquelle des femmes et des hommes se retrouvent PAR CENTAINES : UNIVERSITAIRES , MEDECINS , AVOCATS , ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE , INSTITUTEURS , CADRES ET INGENIEURS , JOURNALISTES ET HOMMES ET FEMMES DES MEDIA ET DE LA CULTURE ETC.. , dont un nombre non négligeable de syndicalistes et de militants politiques..C'est un exemple unique dans notre pays, dans cette dimension et cette diversité -là au moins..C'est donc d'une richesse qu'il s'agit et c'est donc une sorte de patrimoine commun à nous tou(te)s tunisiens et tunisiennes qu'il s'agit, non plus de sauvegarder (le mal est malheureusement avancé !), mais de SAUVER D'UNE MORT ANNONCEE...

. En fait, c'est un véritable S.O.S. que vous lancez à toutes les parties? Mais comment, et dans quel cadre, ces parties peuvent-elles se rencontrer, débattre ensemble et trouver les réponses et les solutions de nature à sauver la Ligue et à opérer cet "aggiornamento" dont vous parlez ?:
- Bien sûr, les choses sont difficiles..Mais croyez-moi : si la volonté politique existe, si le débat est ouvert entre toutes les parties avec la sérénité, la gravité et l'esprit de responsabilité qui s'imposent, alors tout devient possible...Un Comité National pour la Sauvegarde de la LTDH pourrait se constituer dans le cadre de l'indispensable consensus réhabilité et réinstauré .Il pourrait regrouper : les anciens présidents et les anciens secrétaires généraux de la LIGUE ,ainsi évidemment que l'actuel président. Ce Comité débattrait des conditions dans lesquelles la renaissance de la Ligue et l'aggiornamento dont elle a besoin pourraient être réalisés . La "trilogie" qui constitue le fondement de l'existence et de la pérennité de la Ligue : Nature non politique et non partisane, autonomie réelle et effective, consensus comme démarche et comme mode de fonctionnement, cette trilogie doit être réaffirmée et renforcée..Le Comité National pourra soulever d'autres questions ou aspects, y compris bien entendu ceux ayant trait à la structuration...A la fin de ses travaux, le Comité National pourrait organiser une conférence Nationale qui regrouperait, outre les membres du Comité National, les membres de l'actuel Comité Directeur, les présidents et anciens présidents des Sections, les membres des anciens Comités Directeurs..Cette Conférence Nationale débattrait des propositions présentées par Le Comité National et devrait s'achever par un consensus sur un document final qui constituera une référence commune pour tous les participants. Il devra être présenté par le Comité Directeur au Conseil National de la Ligue pour adoption définitive.
Je crois que cette démarche, cet esprit consensuel et ces propositions peuvent rendre possible une sortie de la crise et une sortie honorable pour toutes les parties concernées.Je crains qu'en dehors de cela, il n'y ait que du bricolage, du rafistolage pour quelques semaines ou quelques mois, un gain de temps pour tel ou tel, mais qui signifie en réalité une perte de temps pour la Ligue et une perte de temps qui risque tout juste de laisser à la Ligue le temps de mourir....

. Changeons complètement de sujet, si vous le voulez bien..Vous avez été l'un des cofondateurs de l'Initiative Démocratique, à quelques mois des élections d'Octobre 2004.Nous sommes à un peu plus d'un an de la prochaine échéance électorale de 2009..Comment analysez vous la situation de ce point de vue et que pensez vous notamment de la constitution de" l'Initiative nationale pour la démocratie et le progrès"?
- Nous changeons effectivement et tout à fait de sujet. Il est inutile donc que je précise que le point de vue que j'exprime sur ces questions politiques est un point de vue tout à fait personnel et qu'il n'a rien à voir avec ma qualité de membre de la direction de la LTDH.
L'expérience vécue en 2004 constitue à mes yeux l'une des rares initiatives politiques importantes de l'opposition démocratique des 20 dernières années. Je n'en ferai pas ici le bilan : il a été fait à chaud en décembre 2004 par une rencontre qui a regroupé plus de 250 militants(te)s. Je rappellerai seulement que les 2 éléments qui ont fait à la fois l'originalité et le succès de cette initiative résident d'une part dans la symbolique de la présentation , pour la 1ère fois depuis près de 50 ans , d'un candidat de l'opposition démocratique, Mohamed Ali Halouani à l'élection présidentielle , et d'autre part dans la capacité de l'initiative de créer ,dès le départ ,une dynamique, tout à fait nouvelle par son ampleur ,de mise en mouvement , à côté des noyaux de Tejdid et des communistes démocrates ,des centaines ,je dis bien des centaines de militant(e)s indépendant(e)s ,dont beaucoup avaient une présence active dans le mouvement associatif et syndical ,ou dans le milieu universitaire ,ou celui de la culture et des médias
Est-ce que cette initiative (qui a pris fin en 2006) aurait pu, en y introduisant des variantes et des adaptations, être reprise ou relancée pour les prochaines élections ? A la vérité, ma réponse est quelque peu hésitante mais elle est négative. Mais, et pour répondre à votre question, je crois que le Front créé récemment entre Tejdid , et d'autres formations politiques, mais qui n'est en rien la continuation ou l'héritier de l'Initiative Démocratique de 2004 , peut être utile pour le rassemblement et l'unité des partis de l'opposition .
Ce qui me semble par contre important à propos des prochaines élections, par-delà les questions qui ne sont pas négligeables de telle ou telle candidature aux présidentielles, ou de rassemblement de l'opposition démocratique autour d'une candidature, c'est à mes yeux, une question préalable .Elle porte sur les élections elles-mêmes. Et elle est très simple, très claire, et elle s'adresse à tout le monde : au pouvoir politique, aux citoyen(e)s, aux militant(e)s politiques, aux Partis. Et elle dit ceci : Pour la 13è fois depuis l'indépendance, pour la 5è fois depuis qu'il a été très officiellement et très solennellement proclamé, il y a bientôt 21 ans, que ""notre peuple est digne d'une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse", le peuple tunisien sera appelé aux urnes en Octobre 2009. Il est appelé à participer à des élections dans le cadre d'un système politico/électoral QUI EST FONDAMENTALEMENT LE MËME DEPUIS PRES DE 50 ANS Notre société a connu des changements fondamentaux aux niveaux économique ,social ,culturel ,une société dans laquelle les élites se comptent par centaines de milliers ,avec une Université qui compte 400.000 étudiants ,dont 56% de filles , et plusieurs milliers d'enseignant(e)s ,des avocats ,des magistrats ,des médecins ,des ingénieurs ,des cadres ,des techniciens supérieurs, qui se comptent par dizaines de milliers. Il est temps donc que notre société soit régie par un système politico/électoral moderne.
Un peu plus d'un an nous sépare de la prochaine échéance électorale .Ce n'est pas beaucoup, mais cela peut être suffisant. Oh, pas pour tout chambarder, mais pour que le lendemain du jour j en 2009 on puisse dire que nous avions véçu des vraies élections.

. Sur un autre volet, pouvez- vous nous dire où en est le projet de constitution de l'Association Culturelle pour la défense de la Laïcité ?
- Il y a plusieurs mois, on a fait parvenir, , le dossier de demande du visa au Gouverneur de Tunis, en totale conformité avec les dispositions de la Loi sur les Associations, Mais le silence sur notre demande demeure.Cinquante six citoyens et citoyennes : universitaires , juristes et avocats , médecins , journalistes et hommes et femmes des médias et de la culture, enseignants , cadres , sont ainsi empêchés d'exercer leur droit , celui de constituer une Association à caractère culturel qui veut faire connaître et mettre en débat la laïcité et les valeurs laïques dans notre pays. Toutes les tentatives que nous avons menées pour expliquer et clarifier la démarche qui est celle des fondateurs et fondatrices de l'Association n'ont apparemment rien donné. Les questions que notre Association voudrait prendre en charge sont essentielles. Tout le monde en parle en catimini, une bonne partie des jeunes, des femmes passent des heures à écouter ou à regarder de prétendus " oulama" qui leur donnent des réponses (vous imaginez lesquelles !) à ces questions : Les rapports entre la religion et l'Etat, la place et le röle des "hommes de religion" , quelle fonction éventuelle de l'Etat en matière de religion et de culte ? Quelle fonction de l'école en matière religieuse ? Comment résoudre la contradiction entre les droits de la femme et la nécessaire égalité entre les sexes d'un côté et les préceptes inégalitaires et discriminatoires de la religion en la matière ?
Notre Association pourra contribuer, dans la clarté et la transparence à la réflexion sur ces questions. Un certain nombre parmi les fondateurs et les fondatrices de notre Association : juristes, historiens, sociologues, philosophes, publicistes, travaillent sur ces questions et certain(e)s sont devenu(e)s des références en la matière au Maghreb, dans le monde arabe et même en Europe..C'est vous dire que l'Association peut, croyez moi, apporter une contribution précieuse et utile aux débats sur ces questions vitales. Au moment où grandit l'inquiétude face à l'islamisation rampante venue de l'extérieur mais malheureusement aussi de l'intérieur ,notre association peut jouer un rôle salvateur. Ce sont les islamistes intégristes qui considèrent que les idées et les valeurs laïques n'ont pas droit de cité en "terre d'Islam". Ce sont eux qui estiment que défendre la Laïcité est une hérésie, et même une apostasie si le "coupable" est musulman. Ils disent cela parce qu'ils le pensent et aussi ...parce que ça les arrange d'éliminer ceux qui contestent leur projet rétrograde. Une fois légalisée notre Association sera en mesure de lutter contre ce danger et c'est dans l'intérêt du pays


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