«Création d'entreprises» : un solgan qui devient de plus en plus familier dans le paysage économique tunisien. Pourquoi pas surtout que la Tunisie a été classée 37ème sur 181 pays pour la facilité de lancer un projet. Un salon spécialisé baptisé : « salon de la création d'entrepises » est attendu les 17 et 18 octobre courant à Tunis, les mécanismes d'appui à la création d'entreprises ou de micro-entreprises prolifèrent, au moins une entité productive est lancée chaque jour...Mais qu'en est-il au juste de la pérennité des projets, de leur rentabilité et de leur contribution à la création de l'emploi ?. Une enquête élaborée par le ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes (MEIP) avec le concours de la Banque de Solidarité Tunisienne (BST) et en collaboration avec la Banque Mondiale sur les mécanismes de financement de la micro-entreprise, a décelé les principales entraves rencontrées par les promoteurs dans la gestion de leurs projets. Les difficultés financières sont comme d'habitude classées comme le Talon d'Achille du processus de création d'entreprises. A défaut de fonds de roulement conjugué à une concurrence ardue, aux problèmes conjoncturels et parfois à la morosité du marché, bon nombre de projets ont connu l'échec. Sur 23.000 projets financés par la BTS au cours des années 2000, 2002 et 2004, 60% des projets sont en activité (14.000 projets) contre 8.678 projets sont déclarés en arrêt d'activité. La pérennité du projet est aléatoire. Elle est tributaire de la nature du projet, du secteur d'activité, du plan de financement engagé depuis la phase du lancement et jusqu'à la phase de création mais également de l'environnement micro et macro économique de l'entreprise. 70% des promoteurs interrogés ont attribué l'arrêt de leur activité aux difficultés financières. Paradoxalement, les personnes interrogées considèrent qu'il n' y a pas de grandes difficultés dans l'obtention de crédits. Dans ce cas, serait-ce la gestion de fonds ou du capital investi qui pose problème ?. L'insuffisance de fonds de roulement arrive en tête dans la liste des difficultés rencontrées par les promteurs. « 6.200 promoteurs avaient déclaré avoir eu des entraves liées au fonds de roulement », recense l'enquête. Les projets à caractére industriel sont les plus exposés à la carence de fonds de roulement. Il s'agit notamment des secteurs tissage et de l'habillement, du bâtiment et de l'artisanat. Outre les difficultés chroniques liées aux moyens de financement, la concurrence et la morosité du marché font partie des principales causes de l'échec. « Le manque de clients semble être la raison principale qui explique la fermeture des projets ». En effet, 4800 promoteurs ont lié la faillite de leurs micro-projets au manque de clients. Ce qui revient à la mauvaise appréciation du marché, à l'absence d'une étude de marché bien ciblée ou encore d'un business plan. Même si l'on est dans un cadre de micro-projets ou de micro-entreprises, un certain nombre de préalables sont indispensables à la réussite de n'importe quel projet et ce indépendamment de l'enveloppe qui lui a été allouée. Côté emploi, les projets financés par la BTS ont généré 27.000 emplois. Un nombre infime si l'on compte parmi les 27.000 emplois les promoteurs eux-mêmes. Selon les conclusions de l'enquête, les nouvelles créations emploient 1,3 personne par projet. Les industries mécaniques et métalliques, le bâtiment et l'artisanat contribuent relativement à la création d'emplois dans les projets nouvellement entrés en activité. Depuis sa création et jusqu'à la fin de l'année 2006, la BTS a contribué à la création de 100.000 emplois pour une enveloppe estimée à 385 millions de dinars. Moins de 400 MDT investis après 11 ans d'activité : Est-ce suffisant ?. Yosr GUERFEL -------------------------------- Forum des PME A l'initiative du ministère de l'Industrie de l'Energie et des PME, un forum de discussion en ligne a été lancé sur le site Web de l'Agence de Promotion de l'Industrie (API). Un système de questions/réponses est ainsi mis à la disposition des promoteurs qui ont la possibilité de poser directement toutes leurs interrogations et doléances en matière de création d'entreprises et de revoir en temps réel les réponses y afférentes auprès des institutions d'appui. Il est à noter que près de 400 messages ou réactions ont été jusque -là enregistrés sur le net.