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Est-on sûr que le CSP interdit toutes les polygamies ?
FAMILLE
Publié dans Le Temps le 29 - 12 - 2008

Pour beaucoup de femmes mariées, le café est pire qu'une maîtresse avec laquelle leurs maris les trompent. Elles en sont parfois franchement jalouses et si elles le pouvaient, certaines porteraient bien volontiers plainte contre cette « mégère » qui retient leurs maris hors de chez eux des heures durant et les soulage quotidiennement d'une partie de leur argent.
Dans certains foyers, il arrive souvent que les enfants et leur mère passent avec le père de la famille moins d'une heure par jour, et que cette durée si courte pourtant donne lieu à des malentendus et à des disputes répétés. Le plus grave dans l'histoire, c'est que la passion des cafés semble se transmettre de père en fils presque comme un héritage génétique ordinaire. Des fois, les pères et leurs garçons fréquentent le même café et c'est bien déjà qu'ils ne jouent pas à la même table.
Les vacances scolaires qui viennent de commencer vont faire le bonheur des cafetiers qui du reste n'attendent pas les congés de ce genre pour enregistrer des bénéfices substantiels. La seule différence avec les autres jours de l'année, c'est cette possibilité de faire le plein de clients du matin jusqu'à l'heure de la fermeture. Certains habitués des lieux craignent même pour leur « place » et se présentent au café plus tôt que d'habitude. Un léger retard de deux minutes peut -hélas !- leur « gâcher » la matinée ou bien toute la journée ! On tient dans les cafés tunisiens un cahier d'appel des plus rigoureux : et c'est heureux qu'on ne vous y demande pas de présenter une pièce justificative quelconque (billet d'entrée, certificat médical, ordre de mission etc.) au lendemain d'une absence non annoncée de votre part.

Le café plus convivial que chez soi
Le café est, pour l'homme tunisien, un lieu de défoulement sans pareil : à chacun sa distraction préférée ! Les amateurs de commérages, « les joueurs », les commentateurs sportifs non professionnels, les analystes économiques et politiques en mal d'espaces d'expression, les retraités désœuvrés nostalgiques du « bon vieux temps » et les « stagiaires » adolescents appelés à parfaire dans cet espace pédagogique d'un genre particulier leur lexique vulgaire et violent, tout ce monde trouve dans le café et les gens qu'il aime et l'occupation qu'il préfère ! C'est de loin plus convivial qu'à la maison où dès l'entrée quelqu'un ou quelque chose vous rappelle toujours vos responsabilités, on vous y fait également des reproches incessants, toujours les mêmes en fait ! Vous y riez moins, parlez moins, polémiquez moins et bien sûr vous vous y contrôlez plus que partout ailleurs !
Sur la terrasse d'un café, vous pouvez vous rincer l'œil, admirer toutes les femmes que vous n'avez pu épouser, sortir tous les éloges flatteurs que vous ne savez formuler qu'en dehors de chez vous, réviser toutes les leçons de drague que vous ne récitez plus à la chère et tendre épouse.

Fatales manies
Curieusement, la routine qui s'installe aussi au bout d'un certain temps passé à fréquenter les cafés affecte moins l'esprit et l'humeur des habitués que la monotonie de la vie conjugale ressentie après seulement quelques mois ou quelques années de mariage. Hanter le café, le même depuis des lustres, devient petit à petit plus qu'une habitude, plus qu'un réflexe, une dépendance pareille à celle des drogués. Ce qui console néanmoins les épouses résignées à la « fatalité » du café, c'est que la manie est moins coûteuse et moins calamiteuse pour le couple et la famille que la fréquentation des bars. Seulement, café et bar font plutôt bon ménage et constituent dans beaucoup de cas un « couple » inséparable ! Ils sont en effet nombreux, les clients qui pointent quotidiennement ici et là (et vice-versa). Pour noyer son chagrin après sa défaite aux jeux de cartes, pour fêter au contraire une victoire sur le rival number one, pour prolonger une discussion orageuse sur le sport, la politique nationale et internationale ou bien pour régler des affaires plus intimes, on passe du café au bistrot presque inconsciemment, surtout si on a les poches encore pleines ! Mais la pénurie d'argent n'empêche rien, on se fera inviter par un ami, un proche et même par un inconnu dont on saura faire le temps d'une beuverie son meilleur copain!

Egalité des sexes !
De retour chez soi, et si l'on sait anticiper les remontrances et les engueulades, on prendra soin d'offrir à l'épouse et à « ses » enfants des gâteaux, des boissons gazeuses, un peu de fruits secs. Sinon, il faut s'armer d'animosité, de mauvaise foi et de velléités belliqueuses inhabituelles pour faire face à la fureur déchaînée de celle qui, à force d'« exploser » tous les soirs, finira par accepter son sort et le vice de son conjoint. Un peu comme les épouses d'autrefois dont les maris leur imposaient la cohabitation avec la deuxième et la troisième femmes ! Le Code du Statut Personnel interdit la polygamie, on le sait, mais pas toutes les polygamies ! Les cafés et les bars sont désormais les deuxième et troisième femmes du Tunisien. Faut-il crier à l'adultère surtout que c'est plus facile à prouver comme tromperie, cette fois ! C'est possible ou alors penser à leur rendre la pareille à ces « infidèles » en revendiquant la création de cafés pour femmes ! Plus question dès lors de « femme au foyer », le statut de « femme au café » conviendrait beaucoup mieux à nos moitiés chéries qui ont toujours rêvé d'être nos égales en tout !


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