* Il y a fête, avant-fête et après-fête. Les combines, les arrangements les entourloupettes imaginatives Il paraît qu'il y a fête, avant-fête et après-fête chez nous. Si la loi donne droit à un repos le jour de fête, certains fonctionnaires se permettent de grignoter quelques heures de repos du jour qui précède et de celui qui suit le congé accordé par la loi, soit en quittant le lieu de travail la veille de la fête avant quelques heures de l'heure légale, soit en regagnant leur poste en retardant de quelques heures après la reprise du travail, une fois la fête terminée. L'absence de ces fonctionnaires pendant ces quelques heures précédant ou suivant la fête peut occasionner des problèmes aux citoyens qui se retrouvent ainsi dans l'impossibilité de payer un mandat urgent ou de régler une facture impayée, de verser ou de retirer une somme d'argent ou tout simplement d'accéder à un service administratif d'usage (remise ou retrait d'un document, demande de renseignements, envoi d'une lettre recommandée...). En principe, un fonctionnaire doit partir à l'heure fixée par l'administration à laquelle il appartient sachant que la veille de la fête n'est pas encore la fête : quitter son travail sous prétexte de pouvoir rentrer un peu tôt au bled ou d'aller faire du shopping pour achever les préparatifs de la fête ; ce n'est pas là une bonne excuse ! Le 31 décembre dernier, la veille du jour de l'an, un citoyen, N. C..., s'est présenté vers 16 h15 à une agence d'une compagnie d'assurance de la place pour payer son assurance-auto dont l'échéance tombe à cette date. Mais à sa grande surprise, tous les bureaux étaient déjà fermés. Un agent de sécurité qui montait la garde l'informa sèchement que tous les agents étaient déjà partis. En effet, l'administration était déserte ; tous les fonctionnaires étaient rentrés avant l'heure légale, qui pour aller chez le coiffeur, qui pour acheter sa tarte chez le pâtissier, qui pour prendre la route vers l'hôtel où il allait passer le réveillon... Notre homme qui croyait agir en bon citoyen en venant payer son assurance le jour même de son échéance ne put qu'obtempérer à la dure réalité ! Il n'avait pas le choix sinon rentrer, bien déçu ! Il serait peut-être privé d'une sortie ce jour-là pour aller passer la Saint-Sylvestre chez des parents lointains ou dans un hôtel, du moment que son attestation d'assurance n'est plus valable à partir de minuit et que le jour suivant est un jour férié, il risque donc de ne pas utiliser sa voiture, faute d'assurance ! Il a dû se débrouiller pour ne pas gâcher la fête à ses enfants !
Responsable « consciencieux »! Le 2 janvier 2009, au lendemain de la fête du Jour de l'An, un certain A. T..., s'est présenté vers 9 heures au bureau d'un expert en automobiles pour effectuer un constat sur les dommages subis suite à un accident après avoir fixé un rendez-vous auparavant. Mais il trouva la secrétaire qui lui annonça que son patron n'est pas encore rentré de sa ville natale où il était allé fêter le jour de l'an et qu'il serait là incessamment ! Sans donner l'heure exacte ! Notre citoyen s'est alors mis dans tous ses états, étant donné qu'il avait encore un autre rendez-vous très important avec son banquier et qu'il ne voulait pas rater. Il a dû enfin téléphoner à son banquier pour reporter l'entrevue ! Concernant toujours cette tendance à étendre la durée de la fête dans nos administrations, certains fonctionnaires s'accordent souvent une journée ou une demi-journée supplémentaire de repos surtout quand le jour férié tombe un vendredi ; on risque de ne pas les voir le samedi dans leurs bureaux, s'étant octroyé encore deux jours de repos, samedi et dimanche pour ne reprendre que le lundi ! Si le jour férié tombe un mardi, il est très fréquent de s'accorder un pont entre dimanche et mardi pour jouir d'un congé de trois jours de suite. Les usagers de l'administration se voient ainsi incapables d'être servis à temps parce que le responsable de leurs dossiers est encore en fête, quand bien même ces dossiers pourraient être très urgents ! On doit donc revenir lundi, à moins que ce jour ne soit pas encore chômé par ce responsable « consciencieux »! Cet absentéisme illégal, remarqué soit dans les fêtes religieuses soit dans les fêtes nationales, est de nature à compromettre gravement les intérêts des citoyens pour qui un retard de paiement ou un dossier non remis au temps opportun peuvent lui porter préjudice.
Non respect des délais fixés Ces congés accordés à l'occasion des fêtes ont tendance à s'étendre outre mesure chez certains prestataires de services ou certains artisans de profession libérale, comme les maçons, les plombiers, les peintres, les électriciens, les menuisiers ; bref tous ceux qui interviennent dans le domaine du bâtiment et qui constituent une race à part ! Ils ne respectent jamais les délais fixés d'avance ! Comme la plupart viennent de loin, ils doivent rentrer au bled à l'occasion des fêtes (essentiellement l'Aïd Esseghir et l'Aïd Elkébir). On dirait qu'ils n'ont pas la notion du temps : un maçon ou un entrepreneur en bâtiment, pour ne prendre qu'un seul exemple, rentre en principe pour une semaine mais ne revient qu'après un mois et peut-être plus, peu importe s'il laisse derrière lui un chantier inachevé ou à peine commencé ! C'est le propriétaire qui est victime de ce retard qui peut engendrer des problèmes sérieux : le délai accordé par le permis de construire pourrait ne pas être respecté, le non achèvement d'une étape dans les travaux peut provoquer un retard dans le versement d'une deuxième ou troisième tranche du crédit accordé par la banque, la hausse des prix de certains matériaux de construction pourrait survenir à tout moment et d'autres problèmes peuvent surgir pendant le long congé que le maçon et ses ouvriers se sont accordé de leur plein gré sans jamais se soucier des conséquences de leur acte. Certains citoyens ignorent encore que le temps, c'est de l'argent et que temps de travail et temps de repos ne riment pas ensemble !