Une nouvelle école de l'ONU bombardée Le Temps-Agences - Israël a l'intention de mettre fin à son agression à Gaza sans accord avec le Hamas, a indiqué un haut responsable hier alors que l'Egypte doit accueillir aujourd'hui un sommet international auquel participeront notamment les présidents français et palestinien. Selon l'agence égyptienne Mena, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a appelé hier le président Hosni Moubarak et lui a fait part de la "réponse positive d'Israël" à l'appel au cessez-le-feu qu'avait lancé Le Caire. Des dirigeants du Hamas ont juré de poursuivre le combat si leurs conditions n'étaient pas satisfaites, mais la plupart des Palestiniens de Gaza, soumis aux bombardements et aux privations depuis trois semaines, aspirent à la fin de leurs épreuves. En Israël, le cabinet de sécurité s'est réuni hier autour du Premier ministre Ehud Olmert, qui devait s'adresser à la nation dans la soirée. "Le but est d'annoncer, si le cabinet l'approuve, une suspension des activités militaires parce que nous pensons que nos objectifs sont atteints", a dit le haut responsable israélien en demandant à conserver l'anonymat. L'armée a lancé le 27 décembre des raids aériens sur la bande de Gaza, où des forces terrestres ont pénétré une semaine après. Faute d'accord avec le Hamas, des diplomates craignent qu'Israël ne laisse entrer qu'un faible volume de fournitures à Gaza, ce qui maintiendrait les habitants dans une situation précaire et ferait obstacle aux travaux de reconstruction. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a dit que si Israël décrétait une trêve unilatérale, il devait l'assortir d'un calendrier de retrait de ses troupes de Gaza. "Il n'y a pas d'accord avec le Hamas et il est évident que si le Hamas ouvre le feu sur des soldats israéliens ou que les tirs de roquettes sur Israël se poursuivent, Israël se réserve le droit d'agir", a souligné le responsable israélien. Un peu plus tôt, un représentant du Hamas à Beyrouth avait affirmé que les militants du mouvement poursuivraient le combat jusqu'à ce qu'Israël réponde à leurs exigences - la principale étant la levée du blocus de la bande de Gaza. Moubarak souhaite accueillir une conférence sur la reconstruction à une date qu'il n'a pas précisée. Le dirigeant égyptien a aussi invité le Français Nicolas Sarkozy et le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à un sommet sur la crise de Gaza aujourd'hui à Charm el Cheikh. Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon et plusieurs dirigeants européens y sont aussi attendus. A Paris, l'Elysée a confirmé la réunion et précisé que Nicolas Sarkozy la coprésiderait, ajoutant que la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Gordon Brown y participeraient aussi. A Londres, Brown a dit que la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne proposaient d'envoyer des navires de guerre dans la région pour empêcher la contrebande d'armes vers Gaza. Les trois pays européens ont adressé une lettre conjointe aux gouvernements israélien et égyptien à ce sujet, a dit Brown, ajoutant qu'ils étaient prêts à participer à la surveillance des passages frontaliers de la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont attaqué 50 objectifs à Gaza durant la nuit. Des tirs de blindés israéliens ont à nouveau visé une école de l'agence de l'Onu pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Beit Lahiya, tuant deux enfants selon un représentant de l'organisation. De Beyrouth, Ban Ki-moon a condamné "dans les termes les plus vigoureux cette attaque scandaleuse". En plus d'un cessez-le-feu unilatéral, Israël devrait conclure un accord avec Le Caire sur un renforcement de la sécurité le long de la frontière Gaza-Egypte, déclarent des responsables israéliens. Aux termes de cet accord, le passage de Rafah serait ouvert conformément à un accord de 2005 avec l'Autorité palestinienne qui confiait le contrôle de la frontière aux forces du président Abbas et sa surveillance à des observateurs européens. Selon des responsables israéliens, les points de passage entre Gaza et Israël ne seraient ouverts initialement qu'aux livraisons humanitaires, et une solution plus durable serait liée à des progrès dans le cadre des négociations sur le sort du soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza par le Hamas. Des négociateurs du Hamas devaient s'entretenir avec des responsables égyptiens de la réponse d'Israël aux conditions de cessez-le-feu du mouvement islamiste. "Soit on nous dit que nos exigences ont été entendues, soit nous poursuivons la confrontation sur le terrain", a affirmé Osama Hamdan, représentant du Hamas à Beyrouth. Au moins 1.206 Palestiniens, dont 410 enfants, ont été tués et 5.300 autres, dont 1.630 enfants, ont été blessés en trois semaines, selon des représentants du Hamas. Dix soldats et trois civils israéliens ont péri durant la même période. Israël semble soucieux de mettre fin aux hostilités avant l'investiture du président américain élu Barack Obama, qui prendra ses fonctions mardi à la Maison blanche, afin de ne pas assombrir un jour historique pour son principal allié.