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Un rien...et c'est un destin qui bascule
Drames de la vie
Publié dans Le Temps le 27 - 01 - 2009

Ils sont nombreux parmi nous à avoir subi ce genre d'accidents qui infléchissent le cours d'une ou de plusieurs vies. C'est parfois un accident tragique de la route qui transforme diversement le destin des proches de la victime. Dans d'autres cas, c'est la victime elle-même qui, sans perdre la vie, paie avant les autres le plus lourd tribut de la catastrophe.
Une maladie grave peut survenir qui chamboule la vie du malade et de sa famille. La perte d'un être cher est susceptible également de laisser des séquelles insurmontables chez ceux qui le chérissaient et modifient complètement leur vision du monde, voire les conduit à la démence. Cependant et tout dramatiques que puissent être ces accidents de la vie, ils peuvent d'un certain point de vue « profiter » à leurs victimes ainsi qu'à leur entourage. Les cas que nous citerons sont tous authentiques mais, parce qu'ils ont eux-même exigé l'anonymat et par pudeur aussi, nous utiliserons de faux prénoms pour désigner les individus que ces accidents concernent.

Jamel vivait paisiblement avec son épouse et ses enfants avant d'éprouver un jour d'atroces douleurs et l'impression de ne plus pouvoir bouger. Transporté d'urgence à l'hôpital, il dut subir une opération chirurgicale pour une hernie discale. L'intervention dura presque trois heures sans réel succès. Quelques jours plus tard, on l'emmena dans une clinique privée où il fut opéré deux fois après quoi il éprouva une amélioration sensible de ses capacités motrices. Mais Jamal ne pouvait pas encore marcher et les douleurs certes moins lancinantes persistaient. Depuis deux ans, ce fonctionnaire est pratiquement paralysé et ne peut de ce fait exercer son métier. Il perçoit encore un salaire décent mais ce n'est pas là que réside le drame pour lui : « je suis croyant et j'accepte mon sort peut-être provisoire, qui sait ? Mais tout a changé dans ma vie depuis cet accident ; je ne sors presque plus, ma vision des choses est beaucoup plus sombre. Quand j'essaie de m'occuper, j'écris des textes noirs de pessimisme. Au sein de ma famille, j'ai le sentiment d'être traité comme un handicapé encombrant ; et c'est ce qui me rend irascible et d'une susceptibilité à fleur de peau. Ma femme fait tout pour me donner l'impression que tout est comme avant entre nous, mais qui peut le croire ?

La blessure inguérissable
Samia travaille dans un pressing connu de la vile de S. Il y a trois ans, elle fut victime d'une agression qui lui défigura considérablement et de façon irrémédiable le visage. Depuis cette date, elle ne porte plus le même regard sur les autres et sur elle-même. Elle a tenté de mettre fin à ses jours par deux fois, et elle fut sauvée in extremis. « J'étais très belle-vous pouvez en avoir la confirmation autour de moi, mes amies m'appelaient « princesse » et les garçons du quartier voulaient tous m'épouser. Avant de travailler ici dans la laverie, j'étais secrétaire chez un jeune avocat follement amoureux de moi. Je ne vous cache pas que l'idée de donner suite à son vœu de m'épouser me tentait plus que tout ! Aujourd'hui, et quoi qu'on me dise pour me consoler, je ne vois que des hypocrites dans mon entourage. La seule personne qui pouvait me redonner de l'espoir n'est plus de ce monde. C'est vrai que je fais des efforts pour arriver à me supporter et pour me faire accepter telle que je suis ; mais croyez-moi, il reste toujours au fond de ma personne une blessure inguérissable et elle est à mon avis pire que celle que j'ai sur le visage ».

Hallucinations
Pour Houda, c'est le décès de son fils unique qui a constitué le tournant de sa vie. Le jour de sa mort, il s'était préparé comme il se doit à une virée en compagnie de ses amis. La veille, il a amusé toute la famille au cours d'une soirée inoubliable chez son oncle. « C'était à l'occasion des fiançailles de sa cousine. Il dansait, riait, racontait des blagues et faisait le pitre à propos de tout. La vedette c'était lui, et il tournait la tête à toutes les filles. Il y en avait même une qui me demanda s'il était marié et que s'il ne l'était pas de lui parler d'elle ! J'étais aux anges, j'avais le plus beau fils qu'une mère puisse avoir ! Le lendemain, je lui ai refilé la somme de 50 dinars et j'étais confiante. Ses amis étaient sages et n'en étaient pas à leur première sortie en voiture. Mais cette fois-là, Dieu en avait voulu autrement et ils eurent ce tragique accident qui coûta la vie à mon fils et à un autre garçon de la bande. Depuis cette date, rien n'est plus comme avant. Son père arrive à surmonter le deuil, pas moi. Je suis un traitement psychiatrique qui n'allège nullement ma douleur profonde et cela fait presqu'une année que je suis en congé de longue durée. J'ai parfois des visions étranges et tous les soirs, je revois mon fils dans mes rêves. A la maison, je ne m'occupe plus de rien ; c'est de moi qu'on s'occupe désormais. »

Compensation
Farida, elle, a perdu son mari dans un autre accident tragique de la circulation. Mais celui-ci n'était pas dans son tort ; c'est pour cela que le tribunal condamna le conducteur fautif à lui verser une importante somme d'argent dont elle a perçu après déduction de plusieurs frais près des deux tiers. Le montant touché lui permit de payer la totalité des dettes contractées pour l'achat de la maison, et de construire un étage aujourd'hui loué à un fonctionnaire. Entre temps, Farida a refait sa vie avec un proche parent du défunt qui, dit-elle, prend soin de mes enfants et les adore comme s'ils étaient les siens ». Un accident semblable « rapporta » à la famille de Béchir la bagatelle de 100 millions de nos millimes. Or, jusque-là, Béchir et les siens vivaient plutôt mal dans un quartier populaire de leur ville natale. Ils ont perdu leur père et leur mère certes, mais aujourd'hui l'argent perçu en dédommagement leur a permis d'ouvrir un commerce rentable et de ne plus souffrir de l'indigence.

La chance au sourire
Après avoir perdu son bébé de quatre ans à peine, Abderrahmane ne pouvait plus supporter de continuer à habiter la même maison. Il alla vivre pour un temps chez ses parents, mais là-bas le souvenir de son fils le poursuivait encore. Il demanda sa mutation dans une autre ville et l'obtint. Mais comme si le destin s'acharnait sur lui et son épouse, celle-ci ne put donner naissance à un autre enfant. Abderrahmane décida alors de quitter la Tunisie et d'aller travailler dans un pays frère. Il y passa quatre années sans rentrer, période au cours de laquelle il eut une fille et deux frères jumeaux. Sa situation sociale s'améliora nettement et aujourd'hui il parle de son premier enfant comme d'une fatalité à laquelle il fallait se résigner : « J'avais tort de me révolter contre cette volonté de Dieu. Mon créateur m'a donné trois enfants à la place et je l'en remercie jour et nuit ! ».Il ne faut donc jamais désespérer en pareille situation et surtout ne jamais oublier qu'à quelque chose malheur est bon. Ce sont les choses de la vie qui font mal certes mais qu'on doit apprendre à accepter. C'est dur au début, mais il faut laisser une chance à l'espoir et au sourire ! Au terme de la plus ténébreuse des nuits, pointera toujours une aube lumineuse et brillera toujours le rayon d'un nouveau soleil !


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