Le Temps-Agences - Le procès de Mountazar al-Zeidi, le journaliste irakien qui, en décembre dernier, avait lancé sans l'atteindre ses chaussures au visage de George W. Bush, s'est brièvement ouvert hier devant la Cour supérieure judiciaire irakienne avant que le juge ne prononce son ajournement jusqu'au mois de mars. Le juge Abdul-Amir al-Rubaie a ajourné le procès jusqu'au 12 mars, précisant que la cour avait besoin de temps pour demander au gouvernement irakien si la visite de George W. Bush était "formelle ou informelle". Poursuivi pour agression sur un chef d'Etat étranger, le journaliste encourt une peine maximale de 15 années de prison. Des dizaines de supporters se sont rassemblés devant le palais de justice dans l'ouest de la capitale irakienne pour saluer le geste d'al-Zeidi et demander sa libération. Le journaliste âgé de 30 ans est en détention depuis le 14 décembre. Ce jour-là, lors d'une conférence de presse conjointe à Bagdad du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et de George W. Bush, alors président, Mountazar al-Zeidi avait eu le temps de lancer ses deux chaussures, l'une après l'autre, avant d'être violemment plaqué au sol par les services de sécurité. Le procès du jeune homme, devenu un héros en Irak et dans le monde arabe, devait s'ouvrir initialement le 31 décembre mais ses avocats ont obtenu un report: la défense demandait une requalification des poursuites, en injures contre un chef d'Etat étranger. Le lancer de chaussure est devenu un moyen de protestation populaire. Lundi dernier, un manifestant a ainsi jeté, sans l'atteindre, un de ses souliers sur le Premier ministre chinois Wen Jiabao qui prononçait un discours à l'université de Cambridge à l'occasion de sa visite en Grande-Bretagne.