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« Interdit aux moins de 18 ans » !
Jadis elles frustraient, mais aujourd'hui ces affiches nous manquent
Publié dans Le Temps le 24 - 03 - 2009

« Interdit aux moins de 18 ans », dans les années 90, on collait encore ces affichettes pour interdire aux adolescents certains films érotiques ou trop violents. Parfois l'interdiction touchait aussi le public de moins de 15 ou 13 ans. Ce n'est plus le cas aujourd'hui dans nos salles obscures.
On a même le sentiment que les commissions qui naguère censuraient ce genre de productions cinématographiques sont, depuis plus de dix ans, mises au chômage ou « appelées à d'autres fonctions » ! Que voulez-vous qu'elles fassent d'ailleurs, puisque les films qu'elles pourraient interdire aux jeunes sont disponibles ailleurs que dans les circuits ordinaires.
Dans l'arène interdite des « grands »
Ils sont certainement nombreux les cinéphiles à qui l'affichette « interdit aux moins de 18 ans » rappelle le temps révolu où, frustrés de ne pouvoir regarder en gros plan quelques belles jambes ou d'aguichantes cuisses ou la partie dévoilée d'un postérieur féminin, rivalisaient d'astuces pour contourner l'interdiction. On prétendait avoir accompli une semaine plus tôt ses 18 ans, on se glissait entre deux grands adultes pour échapper à la vigilance de l'ouvrier placé à l'entrée de la salle et les « pistonnés » passaient aisément entre les mailles du filet. A cette époque, des policiers faisaient régulièrement leurs rondes à l'intérieur des salles et vérifiaient si la sacro-sainte contre-indication était respectée. Mais, ils fermaient eux-aussi l'œil quand il s'agissait du fils d'une « connaissance ». Comme c'était frustrant de manquer les films de la fraîche Romy Shneider, de la superbe Ornella Muti, de la sculpturale Ursula Andress et de la plantureuse Edwige Fenech ! Parmi les autres actrices érotiques affriolantes, il y avait Laura Antonelli, Stefania Sandrelli, Florinda Bolkan, Agostina Belli, Eva Grimaldi, Dalila di Lazzaro, Jessica Moore et Laura Gemser. Les jeunes de ce temps ne se sentaient vraiment adultes qu'une fois l'interdiction était levée devant eux au cinéma ! Ne plus être dérangé à la porte de la salle et ne plus subir la moindre vérification avant de voir un film « interdit », c'était un privilège et une reconnaissance à la fois. La barbe et les moustaches ne donnaient pas autant fierté au jeune, ni ce sentiment de faire désormais partie du cercle des « grands ».
Coup publicitaire
En fait, les films frappés par ce genre d'interdiction ne donnaient pas toujours lieu à des scènes vraiment osées ni plus violentes que d'autres tolérées par ailleurs. Ils étaient censurés tout juste à cause d'une séquence jugée trop indécente, ou d'une scène d'amour au lit où le coït était à peine suggéré. Quelquefois, les images incriminées ont été déjà coupées sur la bobine et celles qu'on a épargnées n'avaient rien d'outrageant. Pourtant l'affichette accompagnera le film où qu'il passe. Si bien que la censure d'un film devint, à une certaine époque, une excellente publicité auprès du public. Un film interdit rapportait toujours beaucoup d'argent et tenait l'affiche plus longtemps que les autres. La censure s'exerçait au début contre les films occidentaux seulement ; mais petit à petit on l'appliqua à des films égyptiens et indiens. La semaine dernière, Rotana Zaman programma un film des années 70 ou 80, intitulé « Echchaouarea el khalfiyya » qui traite des frasques de certains responsables politiques égyptiens de ce temps-là ! Certes on y mettait quelques décolletés et l'on y dé-couvrait de temps en temps un genou ! Mais rien ne choquait vraiment dans tout cela puisqu'à l'époque, la mode était à la mini et micro-jupe ! Sans doute craignait-on l'effet du prétendu message politique de l'histoire ; Or, si vraiment le film en avait un de réellement subversif, on l'aurait carrément interdit de projection ! C'était tout simplement un coup publicitaire qui initia une mode parmi les réalisateurs et producteurs : celle de courir après l'interdiction ! Il paraît même qu'on payait de généreux pots-de-vin pour l'obtenir !
Verrouiller ou déverrouiller, « that's the question » !
De nos jours, plus besoin de tours de cache-cache pour regarder un film érotique, violent ou même pornographique. Il fut un temps où les vidéothèques louaient licitement ou illicitement toutes sortes d'œuvres naguère interdites aux moins de 18 ans. Le commerçant proposait même à ses clients « fidèles » des cassettes interdites d'entrée sur le territoire. C'est dans l'arrière-boutique, voire dans la partie cachée de son comptoir qu'il conservait la marchandise prohibée. Les films interdits circulent peut-être moins facilement aujourd'hui, mais sur certaines chaînes de télévision, les corps complètement nus sont devenus d'un banal à faire sourire les moins de 10 ans ! Les propos scandaleux proférés par les « actrices » sont désormais aussi familiers qu'un bonjour ou un « bye » entre amis ! Quand, craignant pour la pudeur des vôtres, vous verrouillez une chaîne impudique, il en apparaît une autre ailleurs sur le même satellite. Mais quoi que vous fassiez, les enfants trop curieux des choses de la sexualité, trouveront la parade sur un canal de télé ou sur l'ordinateur ! D'autre part, on constate de plus en plus que l'engouement pour les films interdits n'est plus l'apanage des garçons ni des plus de 18 ans.
Indulgence criminelle
Quant à notre chère télé et contrairement à ce qui est pratiqué sur plusieurs chaînes européennes, elle n'interdit rien à personne. Quand elle passe Poupées d'argile, Un été à La Goulette ou Les Silences du palais, elle n'affiche pas un seul texte pour prévenir ses spectateurs contre les effets choquants de certaines scènes sur les moins de dix ou douze ans. En déroulant sous nos yeux les images effroyables des corps déchiquetés ou calcinés en Palestine, en Irak, au Pakistan ou en Afghanistan, le présentateur ou la présentatrice sont aussi indifférents que s'ils annonçaient les résultats d'une compétition sportive du Burundi! Actuellement, ce qui est scandaleux ce ne sont pas les scènes projetées sur les petits ou grands écrans, c'est la criminelle indulgence de ceux qui banalisent la violence en la tolérant dans les cinémas et les programmes télévisés. Ceux qui, sous le couvert de l'émancipation et l'ouverture, défigurent les choses de l'amour et de la sexualité auprès des jeunes et des moins jeunes, sont également responsables, ne serait-ce qu'en partie, de certaines perversités de plus en plus fréquentes parmi les adultes et les adolescents les plus refoulés ! Autant les affichettes « interdit aux moins de... » nous frustraient autrefois, autant elles nous manquent aujourd'hui ; nous ne les regrettons pas par conservatisme intégriste, mais parce que même si Dieu n'existait pas, on ne devrait pas se passer de certains...interdits !


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