. Vers la libéralisation totale du secteur et des services. Rationalisation de l'extension des grandes surfaces. A la Maison de l'exportateur et à l'initiative du ministère du Commerce et de l'Artisanat, un débat franc a été engagé et dirigé hier par le ministre M. Mondher Zénaidi, avec des représentants de l'Utica, de l'Utap et autres commerçants. « Des décisions ont été prises lors du Conseil ministériel du 2 février 2007 pour consolider la participation du secteur commercial dans la réalisation des objectifs de développement et lui permettre de valoriser davantage le produit national, tout en améliorant les services fournis au consommateur », a déclaré en substance le ministre qui a précisé que ces décisions présentent une réaction positive aux recommandations des larges consultations nationales organisées durant les trois dernières années aux sujets du commerce, de l'exportation et des services. Un des objectifs tracés est la consolidation de la compétitivité du secteur et sa préparation pour faire face à la concurrence internationale puisque la tendance au niveau mondial s'oriente vers plus de libéralisation du commerce des services. L'amélioration du climat des affaires doit suivre. Une nouvelle dynamique commerciale est visée. Elle permettra de consolider la position du produit tunisien sur le marché intérieur et promouvoir l'exportation indirecte sur place à travers les achats effectués par les touristes. « La mise à niveau du commerce se fait sur la base de constantes fondamentales dont la garantie de l'équilibre entre les différentes composantes du secteur, petit et grand commerce et la sauvegarde des intérêts de toutes les parties concernées », dira le ministre.
Rationaliser l'extension des grandes surfaces La mise à niveau du commerce de distribution englobe plusieurs axes. La rationalisation de l'extension des grandes surfaces est de mise. Ces espaces doivent valoriser le produit national et accélérer la modernisation du secteur tout en sauvegardant les intérêts des petits commerçants. Un bureau d'études a été choisi pour préparer un plan directeur concernant l'extension des grandes et moyennes surfaces. Il devra achever ses travaux au milieu de l'année 2007. Ce plan définira les perspectives de développement de ces espaces et leur répartition géographique à moyen et long termes. Il permettra de clarifier les choses pour les investisseurs. Actuellement, le secteur se compose de deux grandes surfaces, trois moyennes et 129 supermarchés. Les grandes et moyennes surfaces réalisent 15% du chiffre d'affaires du secteur du commerce et emploient 7000 personnes dont 820 diplômés du supérieur. La modernisation du petit commerce est une composante fondamentale dans la mise à niveau du secteur. Il est composé de 22 mille grossistes et 264 mille détaillants dont 67% ont ouvert après 1987. Ce secteur et les services qui lui sont rattachés assurent 420 mille emplois.
Sessions de formation La modernisation du petit commerce passe par la consolidation des capacités propres aux petits commerçants pour pouvoir financer le côté immatériel dans la mise à niveau. La pratique de la franchise est encouragée. Une réglementation de ce mécanisme est en cours à travers la révision de la loi sur le commerce. La modernisation des équipements comme la réfrigération et l'outil informatique est visée. Des programmes de formation à l'intention des petits commerçants sont à introduire. Ils doivent toucher la fonction de vendeur, le responsable de rang, l'achat, la présentation et la comptabilité. La réserve foncière consacrée aux activités commerciales est appelée à se développer dans les plans d'aménagement. Cela permettra de comprimer les loyers et les coûts d'acquisition dans les centres commerciaux et d'éviter d'utiliser des espaces non adaptés au commerce. Les petites activités de services sont à mieux organiser. Les cahiers de charges seront édités, tout en exigeant la condition de qualification professionnelle, avec un régime souple pour l'approbation de cette qualification.
Une plateforme pour les produits frais La modernisation de la législation se poursuivra, surtout la loi sur le commerce de distribution, celle du registre de commerce et celle des circuits de distribution des produits agricoles et de pêche. Des études sont en cours sur la publicité commerciale, les rabais et les soldes. L'unification des textes de lois économiques dans un seul code est à l'étude. Les structures d'appui et de contrôle seront consolidées. Concernant les circuits de distribution des produits agricoles et de pêche, la concrétisation de la mise à niveau de la production doit se poursuivre. Des études de faisabilité pour la mise en place d'une plateforme commerciale pour les produits frais seront faites. Rappelons que les circuits de distribution des produits agricoles et de pêche se composent de près de 1130 marchés, dont 147 marchés de bétail, 241 marchés de détail, 377 marchés hebdomadaires, 148 marchés d'animaux et 218 abattoirs.
Implication de la Banque Tunisienne de Solidarité Le programme de mise à niveau de ces circuits est étalé sur les deux plans, le onzième et le douzième. Il engobe les filières des légumes et fruits, les viandes rouges, les produits de la pêche et la viticulture. La modernisation de l'infrastructure et des équipements, l'accélération de l'utilisation des techniques de paquetage et de calibrage, la traçabilité et la promotion des méthodes de gestion des marchés sont à l'ordre du jour. On s'attend durant la période 2007 - 2011 à la mise à niveau de huit marchés de gros d'intérêt national dont celui de Bir El Kassâa, de 18 marchés régionaux et 65 marchés municipaux. Ces marchés abritent 80% des échanges de produits agricoles. Ce mouvement de modernisation touchera aussi, 11 abattoirs, 23 marchés de bétail, 46 marchés de gros de produits de la pêche et 17 marchés de vente de poissons au détail. Concernant la viticulture, le plan actuel verra l'achèvement du programme de mise à niveau des points de vente au détail, la mise à niveau de 18 abattoirs et l'ouverture d'autres abattoirs pour améliorer les conditions de travail des commerçants de détail dans toutes les régions du pays. Pour impliquer davantage la profession dans ce mouvement général de mise à niveau, la Banque Tunisienne de Solidarité est impliquée. Elle accordera des crédits qui peuvent aller jusqu'à 80 mille dinars. Un partenariat entre l'administration publique et les professionnels est engagé.