Le juge d'instruction auprès du procureur de la République de Tunis, chargé de l'affaire du décès à Liège le 14 février dernier du petit Mohamed Amine (Jason) a ordonné samedi l'arrestation pour les besoins de l'enquête de son père, Issam Mergheni. Ce dernier s'est rendu aux autorités judiciaires tunisiennes, le 26 mars dernier dès qu'il a su qu'un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre. Les autorités judiciaires ne l'ont pas arrêté sur le coup parce qu'il n'y avait pas, à ce moment-là, de charges officielles à son encontre pouvant justifier son arrestation. Depuis le 26 mars, le dossier de l'affaire était en cours de constitution. Les autorités judiciaires tunisiennes ont reçu la requête déposée par l'avocat de Issam Mergheni où il expose les péripéties de l'incident. Le parquet de Tunis a contacté par les voies officielles celui de Liège et ils ont arrêté conjointement les moyens de collaborer sur cette affaire. Etant donné que la Tunisie n'extrade pas ses citoyens, le dossier doit, dès lors, être communiqué par le procureur du roi de Liège au procureur général. Ce dernier envoie alors une demande de poursuites aux autorités judiciaires tunisiennes par le truchement du ministère belge de la justice qui le transmet, à son tour, au ministère belge des Affaires étrangères. A destination, le dossier est réceptionné par le ministère des Affaires étrangères tunisiennes qui le transmet aux autorités judiciaires par le biais du ministère de la Justice. Dans une déclaration publique, la procureure du Roi de Liège, Mme Danièle Reynders, a résumé les mesures qui vont être réalisées du côté belge pour l'instruction de l'affaire : « Le juge d'instruction de Liège chargé de l'enquête enverra une commission rogatoire pour terminer son enquête puisqu'il y a une personne qui est déjà arrêté en Belgique. Il s'agit de l'amie belge du père, Philomena Di Giromini qui a orienté les policiers au lieu où Issam Mergheni avait enterré son fils le 16 février dernier. Le juge d'instruction de Liège procèdera également à la dénonciation en envoyant une copie du dossier comprenant les rapports sur l'affaire et, notamment, le rapport d'autopsie aux autorités tunisiennes pour qu'elles puissent engager des poursuites si le parquet tunisien estime qu'il sera jugé. Du côté tunisien, l'avocat de Issam Mergheni estime : « on ne peut spéculer sur l'aboutissement de cette affaire tant qu'on n'a pas vu les différents éléments du dossier d'inculpation et, notamment, le rapport d'autopsie. Tout ce qui circule, actuellement, est constitué de spéculations de médias cherchant à influer sur la marche de la justice. L'arrestation préventive de mon client est dans l'ordre des choses. Mais elle ne veut nullement insinuer sa culpabilité »
Rappel Il est à rappeler que cette affaire a commencé suite à la dénonciation par des citoyens de liège de la disparition du Jeune enfant Jason (alias Mohamed Amine et âgé de 3 ans) et de son père, Issam Mergheni, vers la fin du mois de février. L'enquête de la police a abouti à la piste de l'amie belge de ce père, Philomena Di Giromini. Cette dernière a nié au départ avoir des informations. Mais elle a fini par craquer au bout de cinq interrogatoires. Elle a avoué avoir fait le guet lorsque Issam Mergheni a enterré son fils Jason aux coteaux de la Citadelle à Liège. A l'aide des indications fournies par Philomena, la police belge est parvenue à déterrer le corps, le 19 mars dernier. Une autopsie a été pratiquée et un mandat d'arrêt international a été émis contre le père qui a regagné la Tunisie depuis le 17 février. Issam Mergheni s'est rendu, le 26 mars dernier, aux autorités judiciaires tunisiennes dès qu'il a su qu'un mandat d'arrêt international a été émis contre lui et que son amie belge a été arrêtée. Issam Mergheni nie avoir tué son fils. Il affirme qu'il est décédé accidentellement et qu'il a quitté la Belgique pour éviter les complications de sa situation déjà irrégulière. Depuis, les parquets de Tunis et de Liège collaborent pour étayer les responsabilités dans ce crime.