Censées aboutir à la solution à deux Etats, les négociations palestino-israéliennes, en panne, sont, aujourd'hui, menacées d'une mort certaine. L'arrivée au pouvoir en Israël d'un gouvernement largement ancré à droite, douche les espoirs de voir le processus de paix remis sur les rails. A peine installé dans ses fonctions de nouveau ministre des Affaires étrangères, l'extrémiste Avigdor Lieberman a vite renié les engagements pris par Israël à la Conférence d'Annapolis en 2007. Et même si son Premier ministre Benjamin Netanyahu affirme que la paix est son objectif et qu'il négociera avec les Palestiniens, il use de subterfuges pour éluder la création d'un Etat palestinien et l'arrêt de la colonisation. Or, pour les Palestiniens, il s'agit d'une condition sine qua non. Pas de retour à la table des négociations, sans un engagement clair pour endosser les engagements pris par le gouvernement israélien précédent. Ils ont l'appui des Etats-Unis et du président américain Barack Obama qui a pris à son compte le processus d'Annapolis et répète qu'il œuvrerait « vigoureusement » à une solution à deux Etats fondés sur des concessions inévitables des deux parties. Est-ce à dire qu'un bras de fer se dessine entre Washington et Tel-Aviv ? Le quotidien israélien Haaretz fait état d'une campagne de l'administration Obama auprès du Congrès pour contrer à l'avance des pressions du lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Pour beaucoup d'observateurs, les choses n'iraient pas jusqu'à la confrontation diplomatique entre les deux alliés traditionnels. Et puis, Netanyahu, connu pour ses ruses politiques, est encore en train de sonder ses alliés occidentaux et leur réelle volonté à exercer des pressions sur son gouvernement. Il ne manque pas d'atouts et mise, en premier lieu, sur les divisions inter-palestiniennes, faisant prévaloir qu'il n'a pas d'interlocuteur palestinien fiable avec lequel il signerait un accord de paix. Sa stratégie consisterait à gagner du temps jusqu'à la fin de son mandat en perpétuant le statu quo et la main-mise d'Israël sur les territoires palestiniens.