En concédant la défaite au Wided de Casablanca, les Clubistes de Sfax ne devaient s'en vouloir qu'à eux-mêmes d'avoir raté si près du but l'un de leurs principaux challenges de la saison. Pour la première fois donc en trois participations en Champion's League arabe ils ne parviennent pas à atteindre la finale. Courir plusieurs lièvres à la fois... La demi-finale retour contre le WAC constituait la 49ème rencontre livrée par les Sfaxiens depuis le mois de juillet précédent soit en neuf mois seulement sur les quatre fronts de leurs engagements à la fois sur le plan national (coupe et championnat) que continental (la coupe de la CAF dans sa dernière et présente éditions, et la Champion's League arabe). Cela revient à dire qu'ils ont voulu courir derrière plusieurs lièvres à la fois et ce faisant ils risqueraient gros de rentrer bredouilles. Le CSS, tout le monde le sait est un club d'échéances. Fantasque et irrégulier en championnat il fait montre lors des rendez-vous arabes et africains d'un autre visage souvent reluisant et d'une carrure qui dépasse largement celle entrevue en championnat où il ne fait alterner que le bon et le moins bon. Les Sfaxiens nous ont tellement habitués ces dernières années à de remarquables parcours dans les compétitions internationales qu'il a fini par nous faire croire qu'il s'est forgé une invulnérabilité solidement assise partout où ils voyagent en Afrique et dans le monde arabe. Malheureusement cette idée a volé en éclats à l'issue de la défaite essuyée sur la pelouse du stade Mohamed V. Mais en fait l'on pouvait percevoir les signes annonciateurs de cet échec à travers les petites sorties livrées ici et là par le groupe de Ghazi Ghraïri. Le CSS n'a nullement convaincu en match retour de la coupe de la CAF contre Ahly Benghazi tout comme il fut l'auteur d'une prestation des plus quelconques en demi-finale de la champion's league arabe face à son tombeur, le WAC. Ce jour-là les Casablancais auraient pu aspirer en fin de match à la victoire. La mauvaise passe a été confirmée de nouveau contre la jeunesse d'Abidjan où les clubistes ont énormément cafouillé avant de battre sur un score limite - limite (2-0) un adversaire ivoirien loin de constituer un foudre de guerre et manquant terriblement d'expérience à l'échelle continentale. En somme la sortie des Sfaxiens contre le Wided où ils déplorèrent de nombreuses carences à tous les niveaux du jeu est venue dans la foulée de bien d'autres où le malaise était à chaque fois fort perceptible.
Lassitude physique et mentale A l'évidence le fléchissement des Nafti et ses camarades est dû en grande partie à une pénalisante lassitude sur le double plan physique et mental ayant découlé du rythme marathonien, toutes compétitions confondues, auquel ils sont régulièrement confrontés, rythme devenu plus effréné encore depuis le mois de février avec une moyenne d'un match tous les quatre jours. Les Sfaxiens en mettant, côté ambitions, la barre très haut ont-ils ou non bien calculé les risques de leurs choix. Ils ont peut être espéré que la FTF se déciderait à les aider à négocier les échéances arabe et continentale dans des conditions moins accablantes que celles qu'ils ont endurées jusque-là en réajustant dans le temps quelques-uns de ses matches du championnat. Mais rien n'en fut. Les fédéraux contre toute logique sont demeurés, à cet égard, de glace. La saturation a affecté l'effectif à des degrés variables. Elle a touché surtout le milieu (Naby et Nafti) et l'attaque (Kouassi). Ces joueurs cadres ne sont plus depuis quelques semaines en possession de toutes leurs sensations. Mais il n'y a pas que cela dans la mesure où d'autres éléments ont été d'aucune utilité pour le groupe tel Guemamdia depuis son retour au bercail après une expérience non concluante hors frontières, tel aussi Lotfi Belhadj et Bilal Bechouche qui ne sont pas parvenus à s'imposer depuis leur recrutement. Pire encore au moment où des joueurs ne pouvaient plus donner le plus escompté au rendement de l'ensemble d'autres par contre sont insuffisamment utilisés soit parce qu'ils sont plus ou moins négligés (Ismaïla Baba) ou parce que, pour des raisons que nous ignorons, leurs noms n'ont pas été retenus contre toute logique sur la liste arabe (Da Silva et Jaouahari).
Du pain sur la planche pour le staff technique Maintenant que le mal est fait il appartient au staff technique de mettre les bouchées doubles pour remédier aux carences déplorées afin que le groupe se présente dans de bonnes dispositions au match de la coupe de la CAF contre la Jeunesse d'Abidjan. Et il va sans dire que le gros du travail sera accaparé par la préparation psychologique dans le but de renflouer un moral sévèrement altéré par la désillusion de Casablanca.