Le bonhomme qui se présenta au poste de police en vue de porter plainte contre son agresseur déclara que ce dernier lui porta des coups de couteau au visage et à l'abdomen après l'avoir entraîné dans un lieu isolé, prétextant l'entretenir sur un problème urgent. Il faut dire qu'étant son voisin, il avait l'habitude de le croiser et de discuter avec lui de temps en temps, de choses et d'autres, que ce soit sur le palier ou devant l'immeuble où ils avaient tous les deux, élu domicile. Mais depuis quelque temps, un différend les avait opposés à propos d'une femme aux mœurs douteuses, habitant le quartier, et dont les fréquentes visites dans l'immeuble avaient suscité le mécontentement dans le voisinage. Ce qui incita certains habitants à présenter une requête au procureur de la République à ce sujet. Le voisin était de ce fait furieux d'apprendre que le bonhomme en question figurait parmi les signataires de cette requête. Il décida donc de lui administrer une bonne correction. Armé d'un couteau de cuisine, il lui balafra le visage et le blessa à l'abdomen. Le médecin de service, à l'hôpital où la victime a été transportée, lui prescrit un mois de repos. Telle fut la version des faits, selon la victime qui tint à poursuivre son agresseur. Interpellé par la police, ce dernier en donna une version totalement différente, niant avoir eu préalablement, l'intention d'agresser la victime et encore moins de se venger de lui. Il précisa qu'une rixe avait subitement éclaté entre lui et son voisin et qu'il n'avait fait que se défendre, en arrachant à celui-ci le couteau avec lequel il le menaça de but en blanc. Il était au comble de la colère, déclara-t-il, et porta deux coups à son antagoniste avec ce même couteau, sans pour autant avoir réalisé l'ampleur de son acte. Inculpé de tentative d'homicide volontaire, violences graves et port prohibé d'arme blanche, il comparut devant le juge d'instruction, et réitéra ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire. En attendant de comparaître devant une chambre criminelle, il fit l'objet d'un mandat de dépôt.