«Nous avons battu le champion. Normal que nous soyons favoris pour la Coupe» * «Moi, à l'Etoile ? Prématuré d'en parler» Pour la première fois de son histoire, l'attachante équipe usémiste parvient au dernier pallier dans la course vers la coupe de Tunisie. Un évènement majeur festoyé déjà grandement par les inconditionnels des bleus. Il ne peut en être autrement quand l'USMO, qualifiée à juste titre par les analystes comme possédant l'un des meilleurs fonds de jeu de toutes les écuries de la ligue (1) et qui à tous les coups cale quelque part volet consécration. Maintenant, c'est chose faite. Encore 90 voire 120' de sacrifices, de sueurs, d'abnégation est l'affaire est dans le sac. Une conviction partagée par le tout Monastir ne jurant que par le trophée passant l'été au frais du coté du Ribat. Un homme est incontestablement derrière la métamorphose spectaculaire des monastiriens ; Lotfi Rhim, un jeune entraîneur très discret, peu volubile mais terriblement efficace, compétent. Nous l'avons approché pour nous entretenir de cette coupe que le destin fait miroiter à ses couleurs. Le Temps : Au départ des éliminatoires de la Coupe, pensiez-vous avoir la latitude d'aller aussi loin, de parvenir à l'ultime tour à Radès ? Lotfi Rhim : Tous les concurrents en abordant cette épreuve cultivent le vœu secret d'y parvenir. C'est une épreuve au charme envoûtant et qui diffère du championnat. Que de surprises enregistrées dans ces éliminatoires où la hiérarchie n'est plus respectée. Sur un match tout est possible. Une préparation spéciale donc pour cette finale ? Absolument pas ! Ce serait le meilleur moyen de mettre la pression sur les garçons. Non, pour nous, c'est un match comme les autres et nous continuons à travailler comme de coutume à raison d'une séance quotidienne. Bien sûr, dans le dessein d'extraire les joueurs de la pression régnant en ville, nous entrerons en stage à partir du mardi à Monastir. Vous ne déplorez pas de blessures, de suspensions dans vos troupes ? Pas du tout, heureusement, tous seront présents et aptes à jouer. Vous oubliez tout de même la suspension de Lotfi Rhim ? Oui c'est vrai, mais j'espère que le CNAS finira par me blanchir car je n'ai rien de répréhensible pour mériter pareille sanction. Tout juste je me suis adressé à mon joueur resté à terre pour qu'il se remette à jouer et l'arbitre a cru que mes gestes lui étaient destinés. Mais vous avez trop gesticulé lors de cette demi finale contre l'Espérance ? C'est vrai, car à 15' de la fin mes poulains ont commencé à sortir du match et à perdre de leur concentration. S'occupant du public avec tendance de commencer prématurément les festivités. On vous reproche également vos consignes de provoquer Korbi pour précipiter sa sortie du terrain, pour un éducateur. Une attitude qui a fait grincer des dents les véritables puristes. Cela fait désordre non ? Je n'ai jamais dit ça, seulement Korbi étant de tempérament nerveux et il l'a prouvé au match retour chez nous à Monastir, il fallait le titiller un peu pour le sortir de sa concentration. En basket on fait ça quand un joueur totalise déjà quatre (4) fautes. Revenons à cette finale, le CSS n'est pas le premier venu est tient fermement à sauver localement sa saison. De plus il est à l'heure qu'il est grandement sur ses gardes et se méfie énormément de vous, notamment après votre performance retentissante contre les champions des Tunisie ? Je n'en disconviens guère. Le CSS est une grande équipe qui force le respect. Mais nous allons tout mettre en œuvre pour la tenir en échec et nous adjuger ce trophée. Ce sera la première finale pour vous tous joueurs et entraîneur. Ne craignez-vous pas d'être limite limite volet expérience de ces grands rendez-vous ? Pour moi j'ai déjà disputé deux coupes et trois finales du championnat au Khalij donc le problème ne se pose pas. Pour les miens, ils ont disputé et remporté tous les matches de qualification à l'extérieur : CSHL, ESHS, ASG et EST. Nous avons commencé par une victoire contre les Hammam-Lifois à Radès et nous terminerons également à Radès sur la même note positive. Nous sentons dans vos propos un zeste de suffisance frisant carrément la prétention ? Absolument pas, je garde les pieds sur terre mais je suis réaliste. J'ai confiance en mes protégés. Par ailleurs quand vous éliminez l'Espérance, le champion de Tunisie et le tenant du titre à El Menzah, cela prouve je pense la qualité de mon groupe. Vous allez adopter une attitude attentiste face aux sudistes, histoire de les assomer par les contre de Hannachi ? Pourquoi attentiste ? Nous allons tout simplement jouer notre jeu habituel avec des variantes tenant compte des spécificités de l'adversaire. Quelles sont selon vous les lacunes des sfaxiens que vous allez exploiter à bon escient ? Vous comprenez que je ne puisse en parler pour l'heure. Mais le jour de la finale, nous mettrons à nu ces carences. Les balles arrêtées sont votre arme de prédilection ; surtout avec un Ali Ben Abdelkader à la cheville magique dans leur exécution ? Vous oubliez la perfection de Hannachi dans cet exercice que nous travaillons, c'est vrai, beaucoup. Justement, Hannachi crève l'écran. On nous dit que vous étiez derrière son recrutement de la Kalaa ? Effectivement, l'année dernière j'ai assisté à une rencontre de Kalaa à la recherche d'un défenseur. J'ai été tout simplement émerveillé par le rendement de ce garçon. Et on l'a recruté. Mais attention, sa marge de progression est encore énorme. Des regrets pour l'exercice écoulé ? Oui, nous avons gaspillé des points bêtement à la maison. Mais nous en avons gagnés en déplacement. Notre classement aurait pu être nettement meilleur croyez-moi. Votre dernier match avec les bleus du moment que Moez Driss compte fermement vous enrôler selon certaines sources proche de l'Etoile ? Pour l'heure je me concentre sur ma finale que je me dois de négocier avec toute le sérieux requis. Donc je ne puis répondre à pareille interrogation qui me parait prématurée et non indiquée vue les circonstances. Un pronostic ? On mettra tout en œuvre pour décrocher le trophée avec tout le respect que nous devons au CSS. Que la fête soit totale à Radès ! Vous allez exigez un arbitrage étranger comme vous l'avez fait avec ce grec en demi finale contre l'Espérance ? Moi, je ne m'occupe que du volet gestion des affaires techniques de mes joueurs. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH