Lors de leur rencontre mensuelle périodique tenue, ce mardi 2 juin, aux Berges du Lac à Tunis, les ingénieurs tunisiens de diverses spécialités regroupés au sein de l'Association des tunisiens des grandes écoles (ATUGE) ont exprimé leur intention d'accroître leur engagement citoyen au service du développement du pays, de manière à être, à travers cette association, ''une force de proposition auprès des pouvoirs publics'', à l'image de la Tunisie moderne. L'initiative répond à une résolution prise par le nouveau conseil d'administration de l'ATUGE, présidée par M. Sami Zaoui, en vue de réhabiliter le sens du devoir et de la citoyenneté positive chez les membres de cette association, constitués d'ingénieurs de haut niveau formés dans les grandes écoles françaises et autres établissements similaires.
Engagement dans l'autonomie Placée sous le thème de '' l'ingénieur citoyen'', la rencontre a permis aux participants de constater, à travers des témoignages et l'expérience de quelques collègues, que '' réussite professionnelle et engagement citoyen sont compatibles et vont de pair.'' Il s'agit notamment de MM. Mohamed Frikha et Badredddine Ouali, tous deux directeurs d'entreprises performantes en ingénierie informatique, tournées vers l'international, avec des filiales actives en Europe, et en même temps acteurs importants de la société civile. Mr Frikha est membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique et de la technologie,tandis que M.Ouali est animateur d'un festival culturel à Gafsa appelé '' festival des arts de mai de Gafsa''. Il a évoqué également une contribution à un projet de création d'un centre d'aide aux malades de l'alzheimer. La clef de la participation est la conviction et la détermination, a souligné M.Mohamed Frikha, alors que M.Badereddine Ouali a relevé '' que chacun de nous peut apporter une contribution sous forme d'accompagnement et de complément, tout en conservant son autonomie et la fidélité à ses principes. Le manque de motivations a été présenté, à ce sujet, comme l'une des causes à l'origine du désintéressement des ingénieurs et autres cadres et cols blancs en général envers les affaires publiques et la politique, en général. Cependant, comme nous l'a confié un participant, le travail absorbe les ingénieurs et ne leur laisse pas le temps nécessaire pour participer activement à la vie de la Cité. D'autant qu'ils exercent principalement dans le secteur privé, à titre d'opérateurs indépendants ou de cadres salariés, avec des perspectives de succès professionnel et social sûr. Aussi, a-t-on souvent reproché aux ingénieurs, aux scientifiques, et autres cadres d'être au service du système en place quelle que soit sa nature, sans se préoccuper de ce qu'il recèle. Mais, plusieurs intervenants étaient d'avis que le contexte tunisien actuel offre assez de motifs convaincants pour un engagement enrichissant et profitable à tous. M. Frikha a insisté, à ce propos, sur l'importance de la diffusion de la technologie, en tant que vecteur de progrès économique et social. De son côté, M. Ouali a appelé l'élite à donner l'exemple aux jeunes générations. L'initiative devrait, enfin, fournir l'occasion et le moyen d'encourager les compétences tunisiennes à l'étranger de revenir au pays et d'adhérer au mouvement.