La rumeur, qui veut dire en latin bruit qui court, peut avoir des sources diverses, sans qu'elle soit pour autant le reflet de la vérité. C'est la raison pour laquelle, il importe, pour n'importe quelle information, d'en vérifier la source. Elle est parfois à l'origine d'une plaisanterie ou même d'un coup monté lorsque celui qui fait courir un bruit, le fait à mauvais escient. Elle peut servir certains, et nuire à d'autres, notamment lorsqu'elle ne s'avère que mensonge. Plusieurs philosophes écrivains et poètes ont parlé de la rumeur. " La rumeur des écluses couvre mes pas " a dit Rimbaud, tandis que Flaubert, met en évidence la rapidité avec laquelle un bruit peut circuler " Et cette rumeur bientôt s'étend et enfle. Quant à Georges Duhamel, il associe la rumeur aux fracas de la grande ville moderne. En effet, et contrairement à ce qu'on peut imaginer le bruit peut courir plus vite dans une grande ville, pour prendre une ampleur parfois d'une gravité considérable. Dans le cas d'espèce, cette dame, professeur d'université de son état, est accusée de diffusion de fausse rumeur. Nous avons relaté les faits la semaine dernière sur nos colonnes sous le titre : " Fausse rumeur sur Internet ". Elle a comparu hier devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre des faits qui lui sont reprochés. De quoi s'agit-il au juste ? Cette professeur universitaire a diffusé à travers le " Facebook " le texte suivant : " Enlèvement de 5 enfants dans un jardin d'enfants à la cité Olympique par des gens cagoulés dans une voiture noire et ces gens font partie d'une bande internationale spécialisée dans le trafic d'organes ". Ce texte a perturbé plusieurs familles tunisiennes, qui ont pris ce message au sérieux. Le bruit qui a fait tache d'huile a suscité l'inquiétude de beaucoup de parents, et a pris une ampleur telle qu'il amena le ministre de l'Intérieur à réagir afin de mettre fin à cette fausse rumeur, en les rassurant qu'aucun enlèvement d'enfant n'a jamais été enregistré et qu'il s'agit d'une intox pure et simple. Suite à quoi, le procureur de la République a ordonné l'ouverture d'une enquête laquelle a abouti à l'arrestation de la femme qui était à l'origine de cette rumeur. Interrogée, elle fut inculpée de diffusion de fausse rumeur à travers l'Internet portant de la sorte atteinte à l'ordre public. A l'audience hier, elle a comparu en état de liberté et déclara qu'elle avait reçu le message de la part d'une amie résidant en France. Elle l'a diffusé de bonne foi, déclara -t-elle sans aucune intention malveillante de sa part. Elle ajouta qu'elle était une enseignante qui s'était toujours employée à inculquer à ses élèves les bons principes et veillant à leur prodiguer la meilleure éducation possible. Tout en invoquant sa bonne foi, elle sollicita la clémence du tribunal. L'affaire a été reportée au 27 juin prochain suite à la demande des avocats afin de leur permettre de préparer les moyens de leur défense.