La chambre criminelle de la cour d'appel de Tunis a examiné dernièrement une affaire de drogue dans laquelle était impliqué un dealer qui a été condamné en première instance à une peine d'emprisonnement. Les faits remontent à l'année dernière lorsque des agents de police, effectuant une ronde routinière dans un des quartiers de la ville, aperçurent un jeune, à l'allure suspecte et à la marche titubante. A leur vue, il essaya de s'enfuir, mais fut appréhendé par les agents de police qui parvinrent à l'arrêter sans trop de difficultés, vu son état de quasi somnolence qui l'empêcha de s'enfuir. Il n'était pas ivre mais avait consommé une forte dose de drogue. Il était presque inconscient. D'ailleurs, fouillé, l'individu était en possession d'une quantité de " zatla ", qu'i prétendit être destinée à sa consommation personnelle. Conduit au poste, il avoua qu'il en prenait régulièrement pour oublier ses déboires dûs au chômage, ce qui a été confirmé par l'analyse biologique effectuée. Interrogé sur la provenance de la drogue trouvée sur lui, il indiqua aux enquêteurs le nom et l'adresse de son fournisseur qui s'est pratiquement volatilisé puisqu'un mandat de recherche a été lancé à son encontre. Le consommateur de " zatla " a été traduit devant la justice qui l'a condamné à deux ans tandis que le dealer n'a pas tardé à tomber dans les filets de la police. Ayant eu vent que le dealer avait élu domicile à la Marsa, munis d'une commission rogatoire, les agents des stups ont surpris le dealer chez lui alors qu'il était en train d'approvisionner un client. A défaut d'exercer un métier, il proposait de la drogue à tous ceux qui tiennent à faire de beaux rêves au septième ciel. Ils intervinrent rapidement pour saisir 70 pièces de " zatla ", pesant 84 grammes. C'était pour sa consommation personnelle, selon ses dires. Conduit au poste, les agents s'aperçurent qu'il faisait l'objet de plusieurs avis de recherche pour consommation et vente de drogue. Ecroué, il fit des aveux complets, ce qui permit aux enquêteurs de le traduire rapidement devant la justice, où il fut condamné en première instance. Interjetant appel, il comparut de nouveau pour faire volte-face, niant catégoriquement les faits qui lui étaient reprochés. Il a soutenu qu'il est un accro des stupéfiants en tous genres, mais qu'il n'a jamais écoulé de drogue. Il déclara que cette accusation est inventée de toutes pièces, car il avait plusieurs différends avec son accusateur. Une thèse soutenue par son avocat qui a ajouté que le dossier de son client stipule certes qu'il avait dans le passé commercialisé de la drogue, mais cette fois-ci il est totalement innocent de cette accusation. L'affaire a été mise en délibéré.