La victime dans le cas d'espèce est un patient qui après avoir subi une intervention chirurgicale, pour un problème ayant trait à l'urologie, commença à sentir des douleurs à l'endroit où il a été opéré. Il crut que son cas s'était aggravé et s'empressa d'aller voir son médecin traitant qui après auscultation lui prescrit d'effectuer une radiographie de l'endroit douloureux afin de connaître la cause précise du mal. Ce que fit le patient sans tarder et revint voir son médecin avec la radiographie. Que ne fut pas sa surprise en apprenant, que cette dernière laissait apparaître des ciseaux de chirurgie à l'endroit précis où le patient ressentait de fortes douleurs. Il ne restait plus qu'à opérer, une deuxième fois, pour extraire ces ciseaux et refermer la plaie, par de nouveaux points de suture. Ce n'était pas bien grave certes, et le patient s'estimait heureux, car cela valait mieux qu'une complication d'ordre physiologique. Cela dit, cela lui engendra des désagréments supplémentaires dont il n'avait pas besoin, et qui aurait pu être évités avec un peu plus d'attention de la part de celui qui avait la responsabilité d'ouvrir et de refermer la plaie. Il arrive en effet qu'on oublie un morceau de coton au cours d'une opération chirurgicale. Mais des ciseaux... Toujours est-il que l'erreur est humaine et ce phénomène n'est pas spécial à ce seul cas d'espèce. Cela peut arriver dans les plus grands hôpitaux du monde. Toutefois, le patient a tenu à porter plainte auprès du parquet qui ordonna l'ouverture d'une enquête laquelle aboutit à l'inculpation de deux médecins exerçant dans un hôpital public de la place. L'un d'eux déclara devant le tribunal qu'étant stagiaire dans le service où le patient a subi cette intervention, il n'avait pas à émettre d'avis et se contentait de faire acte de présence sans participer à quoi que ce soit. Quand au deuxième médecin, il était résident et faisait partie du Staff. Il pouvait faire des observations au cours de l'intervention chirurgicale. Cependant sa position par rapport à la table d'opération, ne lui permettait pas de tout voir. Il ne put, déclara-t-il, faire attention, aux ciseaux, sur lesquelles la plaie avait été suturée. Il y avait d'autres médecins qui étaient mieux placés, étant juste en face du patient et qui pouvaient par là même, voir beaucoup plus distinctement que ce médecin résident. L'avocat de la défense fit remarquer qu'il n'y a pas un rapport d'expertise, aux fins de déterminer les responsabilités avec précision. Par ailleurs, et les deux médecins, accusés de négligence ayant causé un énorme préjudice au patient, n'avaient pas de rôle important au cours de cette intervention chirurgicale, où ils se contentaient d'assister plutôt à titre d'observateurs. Leurs positions, assez éloignées de la table d'opération, ne leur permettaient pas de se rendre compte des menus détails, au cours de cette intervention. Il sollicita l'acquittement pour les deux accusés. Le tribunal suivra-t-il, la thèse de la défense ?