* Syriens et Turcs montent en puissance. Devant cette boulimie de nouvelles productions destinées aux veillées ramadanesques, il faut effectuer une sélection. Mais sur quels critères? A quelles émissions ou séries télévisuelles donne-t-on la priorité? Et si l'on ne veut rater aucun des feuilletons, que doit-on faire? Nous avons posé ces questions à plusieurs citoyens, d'âge, de sexe et de niveau intellectuel différents et nous avons recueilli des réponses différentes. Quoique la plupart d'eux préfèrent en premier lieu regarder une série tunisienne, mais ils ne cachent pas leur désir de suivre les péripéties d'une série syrienne, en l'occurrence " Bab Al Hara " qui est à sa quatrième partie. Moncef, chef de famille, préfère passer ses veillées ramadanesques en famille devant la télé : " Nous regardons d'abord, les feuilletons tunisiens et tout de suite après, on zappe en quête d'une série arabe sur les autres chaînes. Ma femme et mes deux filles préfèrent voir les feuilletons syriens et turcs, quant à moi, j'ai une prédilection pour les séries historiques qui parlent de personnalités islamiques et des conquêtes arabes. S'il arrive que nos deux choix coïncident, je vais dans ma chambre pour suivre mon feuilleton préféré et je les laisse à leur aise. "
Séries turques et syriennes favorites En effet, chaque année, pendant ce mois saint, des dizaines de feuilletons à vocation sociale, de séries comiques ou de variétés et de programmes religieux sont proposés aux millions de spectateurs arabes avides de nouveautés. Parmi ces nouveautés, ce sont les productions dramatiques importées qui ont la part de lion sur toutes les chaînes. Cette année encore, les productions syriennes ont dépassé de trop celles de l'Egypte qui passait depuis longtemps pour la principale pourvoyeuse de séries télévisées dans tout le monde arabe. Une affluence vers les feuilletons syriens s'est faite sentir depuis quelques années à travers le monde arabe et également chez nous. Asma, femme au foyer, est mordue des œuvres dramatiques syriennes, elle nous a expliqué les raisons de son choix : " A part les thèmes traités dans ces feuilletons qui sont puisés dans la société, dans le vécu du citoyen arabe, il y a le grand professionnalisme des acteurs, des metteurs en scènes, des scénaristes. Bref, aucun détail n'est laissé au hasard dans le déroulement des événements : c'est plein de réalisme ! ". A la question comment elle pourrait voir tous ces feuilletons à la fois, elle nous répondit : " C'est vrai que deux ou trois feuilletons passent à la même heure ; dans ce cas, je dois me plier au choix de la famille. Mais en général, la plupart des feuilletons sont rediffusés le jour suivant à des heures différentes, donc je peux les voir sans problèmes ! ". La fiction turque, actuellement en vogue, sera également présente sur les chaînes arabes et qui est très appréciée par les Tunisiens, étant traduite par le beau dialecte syrien devenu facilement compréhensible par tous grâce aux feuilletons syriens suivis depuis quelques années en Tunisie. Rafia, jeune fille de 25 ans : " J'ai vu presque toutes les séries turques passées sur les chaînes arabes ou tunisiennes, non que je sois fascinée comme la majorité des femmes par la beauté et le romantisme de Mouhanned et des autres acteurs, mais parce que je vois qu'il y a une ressemblance entre la vie des Turcs telle qu'elle est relatée dans ces films et la vie des Tunisiens qui, à une époque donnée, ont été gouvernés par les Turcs (Ottomans). C'est pour cette raison que j'opte pour les séries turques pendant ce mois de ramadan, mais je suis également intéressée par les feuilletons tunisiens, surtout de genre comique, comme Choufli Hall, c'est juste pour rire ! "
Et les autres productions arabes ? A part la fiction syrienne et les séries turques qui traitent des drames sociaux en évoquant des problèmes actuels des sociétés arabes et qui gagnent de plus en plus d'audience chez les Tunisiens, ces derniers préfèrent aussi voir des productions égyptiennes, surtout celles qui relatent la vie des personnages historiques illustres qui ont fait la gloire de l'Islam et qui passent généralement avant la rupture du jeûne. Ces grandes productions attirent de plus en plus l'attention des téléspectateurs, du fait qu'elles mettent en scène des acteurs de tous les pays arabes et font appel aux grands réalisateurs arabes, tels que notre concitoyen Chawki Al Mejri. D'autre part, les Tunisiens sont tentés aussi par les séries biographiques qui relatent la vie des acteurs ou des artistes qui ont marqué leur époque : chaque ramadan, on nous propose la vie filmée d'un personnage célèbre ; l'année dernière, il s'agissait de la vie de la grande chanteuse Ismahen, cette année, les Tunisiens auront droit à deux feuilletons du même genre, qui seront diffusés sur des chaînes arabes durant le mois saint : le premier relate la vie du célèbre comédien égyptien Ismaïl Yacine et le second parle de la vie de la grande diva Leila Mourad. Malek est très passionné de ce genre de fiction : " Depuis le feuilleton sur la vie d'Oum Kalthoum diffusé il y a plusieurs années, je m'intéresse beaucoup à ce genre de feuilleton, car j'aime depuis mon enfance lire des biographies des grands personnages, autant les voir à la télé ! L'année dernière, j'ai suivi tous les épisodes sur Ismahene, auparavant, j'ai vu la vie de Abdelhalim et j'ai bien apprécié celle du grand poète Nizar Kabani. Cette année encore, je vais suivre les feuilletons biographiques concernant Ismaïl Yacine et Leila Mourad !". Pas mal de citoyens interrogés sur leurs préférences télévisuelles pour les veillées de ramadan ne semblent pas accorder un grand intérêt aux feuilletons, qu'ils soient tunisiens ou arabes, à part le feuilleton comique programmé au moment ou juste après la rupture du jeûne, mais les feuilletons diffusés à partir de 21h où à une heure tardive ne les tentent pas. Ils préfèrent les sorties nocturnes, surtout que nous sommes encore en saison estivale.