L'équipe nationale tunisienne de volley-ball ne sera même pas deuxième derrière l'Egypte comme ce fut le cas lors des deux dernières éditions de la CAN en 2005 et 2007. Les protégés de Basic se sont fait étriller par les pharaons et l'Algérie, deux formations qui terminent respectivement aux deux premières places du groupe A. un classement qui leurs permet de se qualifier pour les demi-finales de cette CAN. Nous nous attendions à un tournoi difficile pour les nôtres, mais certainement pas à une débandade pareille ponctuée par une prestation calamiteuse face à l'Algérie. Trois sets à zéro, c'est le résultat de cette rencontre au cours de laquelle les Tunisiens n'avaient pas de droit à l'erreur. Ce qui nous interpelle après cette débâcle, c'est indéniablement le niveau affiché par cette « jeune » formation. Qu'on se le dise, le manque d'expérience n'explique pas tout. Il n'explique rien. La Tunisie actuelle aura des difficultés pour retrouver son aura sur le plan africain tout simplement parce qu'il lui manque la qualité et ce n'est pas peu... Ce championnat d'Afrique est en fin de compte une sonnette d'alarme pour le volley-ball tunisien qui ne sera pas sur le podium dimanche. C'est la première fois que ça arrive et à ce rythme là, ça ne sera pas la dernière!
Défaillances collectives et individuelles Face à l'Egypte et surtout face à l'Algérie, les défaillances furent tant individuelles que collectives. Nous ne sommes pas capables de citer un seul joueur qui se soit illustré au cours de cette CAN. Les éléments cadres furent incapables de porter à bras le corps leurs jeunes coéquipiers tant ils étaient en deçà de leur niveau habituel. Nous pensons surtout à Hosni Karamosli qui fut l'ombre de lui-même. Il multiplia les erreurs au service et se fit contrer plus d'une fois en attaque. Belaïd fut l'ombre de lui-même à la réception. Pour ce qui est des jeunes, on se contentera de donner les exemples de Garci et Lemjid. Le premier a tout simplement déçu en affichant des limites certaines alors que le deuxième a prouvé qu'il lui est impossible de jouer à un certain niveau, du moins pour le moment...Quant aux centraux, disons tout simplement que nous ne les avons pas remarqué... Pour ce qui est des défaillances collectives, nous mettrons l'accent sur la réception et le service. Les Tunisiens furent catastrophiques dans ces deux phases du jeu en multipliant les erreurs. Il n'en faut pas plus pour passer à côté du sujet et rater les demi-finales de la CAN 2009. Il ne faudrait pas minimiser la portée de ce camouflet car à l'issue de ce championnat d'Afrique, non seulement nous avons perdu toute chance d'être au moins sur le podium, mais nous avons surtout perdu des places au profit d'autres nations que nous avions l'habitude de battre les yeux fermés. De la deuxième place, nous nous retrouvons relégués à la cinquième position. C'est un saut en arrière qui devrait nous interpeller et nous pousser à nous poser des questions sur le sort de ce sport qui agonise. A ce rythme là et avec un championnat comme le nôtre, nous risquons fort de voir la Tunisie jouer les seconds rôles sur le plan continental.
Les prémices du déclin... Lors du tournoi qualificatif au championnat du monde qui aura lieu en Italie en 2010, le « six » national a frôlé la catastrophe lors de son premier match disputé face au Kenya. Ce jour là, les coéquipiers de Belaïd se retrouvèrent menés par deux sets à zéro et une réaction d'amour-propre a permis à nos joueurs d revenir à la hauteur des Kenyans avant de s'imposer au tie-break. Lors de ce match, nous avions compris que l'actuel groupe à la disposition de Basic aura des difficultés à revenir du Maroc au moins avec la deuxième place. Maintenant, il s'agit de réagir et il n'est plus question de leurrer qui que ce soit. La période de vache maigre risque de s'éterniser si on continue à tout miser sur cette équipe en négligeant les jeunes. L'équipe de Tunisie senior était jusqu'à un passé récent l'arbre qui cache la forêt. Maintenant, il ne lui est plus possible de cacher quoi que ce soit. Les lacunes du volley-ball tunisien sont connues de tous: une compétition d'une pauvreté affligeante, la formation délaissée, les grands clubs qui se contentent de recruter et des gradins vides chaque week-end même durant le play-off. Les Responsables de la FTVB savent ce qui les attend et il leur faudrait changer leur fusil d'épaule et ne plus miser seulement sur les seniors car il est clair que l'actuelle cuvée est loin de valoir sa devancière...
La qualité en moins Avant le départ de l'équipe de Tunisie pour le Maroc, nous avions discuté avec Khaled Belaïd sur les chances de consécration de ce groupe et nous lui avions demandé de dresser un parallèle et de comparer l'actuel groupe à celui des Hfaïedh et Guidara. Celui qui devait être le capitaine du « six » national au Maroc fut on ne peut plus clair en affirmant que sa génération est « de loin plus forte et à tous les niveaux ». En des termes beaucoup plus simples, il nous a affirmé qu'en valeur intrinsèque, les joueurs partis à la retraite ou qui ont choisi de ne plus jouer en équipe nationale sont plus complets que les jeunes formant l'ossature de l'équipe nationale. En fait, nous ne le savions que trop bien, sinon comment expliquer son retour en équipe nationale et la volonté des responsables de la FTVB de faire autant avec Marouène Fehri et Noureddine Hfaïedh. Cela nous amène encore une fois à parler de la formation et le travail au sein des clubs, le moins que l'on puisse dire insuffisants pour hisser le volley-ball tunisien à un rang qui sied à son histoire... Mourad AYARI
Résultats et classement de la 1ère phase
(Poule B)
- Dimanche 27 septembre Tunisie/Botswana 3/0 - 25/19-25/10-25/16