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Le salut de Djerba est à ce prix
Une structure intercommunale de coordination
Publié dans Le Temps le 03 - 06 - 2012

Même si elle continue à plaire et à conserver un certain charme, il n'est plus à démontrer que Djerba n'est plus ce qu'elle était. Dépossédée de certains de ses atouts qui avaient fait sa renommée, rageusement défigurée et métamorphosée, cette île, jadis enchanteresse et méritoirement attrayante, ne garde de son passé resplendissant que les qualificatifs flatteurs qui ne sont plus pour correspondre honnêtement et objectivement à l'image que reflète l'état des lieux prévalant.
Un rapide constat de l'état des lieux permet aisément, et sans équivoque, de dégager les nombreuses lacunes criardes regrettables qui rongent l'île en profondeur, et des anomalies toujours en manque de correction.

Etat des lieux : problèmes en masse

En effet, les nombreuses tentatives de pourvoir l'île d'un schéma directeur d‘aménagement ( SDA ) n'ont pas abouti et l'île, aujourd'hui encore, en demeure malheureusement dépourvue, ce qui n'est pas pour favoriser la planification globale du territoire insulaire et la cohésion territoriale à l'échelle de toute l'île. Puis, partagée en trois communes qui n'ont jamais appris à se concerter, qui n'ont jamais eu la sagesse de coordonner leurs actions et d'harmoniser leurs politiques de gestion de l'espace insulaire, l'île est le théâtre d'une confusion chaotique inégalée, et d'une incohésion préjudiciable généralisée : elle constitue aujourd'hui trois territoires municipaux qui coopèrent rarement, qui ne se concertent pratiquement pas sur les questions de développement et qui ne se préoccupent que de la gestion de leur territoire, non de celle de l'île. Par ailleurs, le paysage insulaire de la réputation qu'on lui connaît subit jour après jour des modifications de taille et se banalise progressivement en raison de certains dérapages. Face au recul, voire à l'abandon de l'activité agricole, l'espace rural est de plus en plus sollicité, faisant l'objet d'une convoitise dévorante et de spéculations sans scrupules, ce qui le détourne désormais de sa vocation originale au profit d'une bétonisation accrue, sans commune mesure avec ses spécificités. De surcroît, la côte ouest de l'île, demeurée longtemps à l'abri des convoitises, est à son tour prise d'assaut pour être réduite au même sort, et il en est de même pour les grands axes routiers Houmt-Souk-Adjim, Houmt-Souk-Midoun, Houmt-Souk- zone touristique et Houmt-Souk-el kantara, le long desquels s'est développé un tissu urbain tentaculaire s'étalant rapidement au point de faire la jonction entre les différentes agglomérations.

D'autre part, et en l'absence de coordination et de planification dans la gestion des déchets à l'échelle de toute l'île et le traitement des eaux usées, la situation environnementale laisse vraiment à désirer et n'est guère pour honorer ni les responsables locaux, ni ses habitants : l'improvisation tâtonnante prônée séparément par les uns et par les autres dans le traitement de ce dossier stratégique brûlant n'a eu pour conséquences que la prolifération des dépotoirs sauvages, la contamination tant de la mer que de la nappe phréatique par les eaux usées, et la propagation tous azimuts du plastique.

En outre, Djerba, à l'image des autres îles du monde, est particulièrement vulnérable face au changement climatique qui pèse de tout son poids sur l'écosystème et la biodiversité insulaires. Faite de terres basses, elle est confrontée à de multiples risques que les aménageurs et les opérateurs dans l'île ne semblent pas prendre en considération et dont ils ne mesurent pas la gravité : le niveau de la mer est en perpétuelle hausse, ce qui est à même d'accentuer l'érosion côtière, de favoriser les inondations des parties basses et de la frange littorale ainsi que la salinisation de la nappe par l'intrusion marine. De ce fait, l'activité touristique, pierre angulaire de l'économie insulaire, se trouverait sérieusement compromise.

Alors, continuer à gérer l'espace insulaire de la sorte est une aberration et équivaudrait à moyen terme à l'amorce d'un déclin irrémédiable annoncé ; persévérer dans l'erreur en s'entêtant à ne pas considérer l'île comme une entité géographique indivisible et indissociable à gérer harmonieusement, et devant faire l'objet d'une planification appropriée et globale, régie par des règles de gestion applicables sur la totalité de son territoire, serait synonyme d'extermination de son identité insulaire, de désastre écologique et économique, de fin d'un cycle de splendeur et de charme légendaires reconnus.

Le colloque de l'alternative

Voilà donc vingt sept ans, depuis le découpage de l'île en 1985, que son territoire est charcuté, en proie à un aménagement opéré selon des plans de planification et de gestion non adaptés aux spécificités de l'île et aux exigences du développement durable.

Le moment est donc venu pour adapter un cadre institutionnel à même d'assurer une plus grande maîtrise de l'occupation des sols, de prendre en considération les valeurs spécifiques de l'île et l'authenticité des éléments qui la composent, de valoriser ses potentialités naturelles, de protéger son patrimoine archéologique et historique la caractérisant, et de préserver ses écosystèmes fragiles et ses paysages spécifiques. Un tel objectif ne peut être atteint que par la création d'une autorité coordinatrice qui sera la principale instance de décision en matière de développement dans l'île, et qui aura à mettre en place le cadre de cohérence de gestion du territoire de l'île en tant qu'entité physique couvrant la totalité du l'île, à assurer le suivi du développement sur son territoire en se basant sur des indicateurs préalablement définis en concertation avec tous les acteurs. A cet effet, l'Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba ( Assidje ), consciente de la gravité de l'état des lieux et soucieuse du devenir de cette île, a organisé un colloque les 26 et 27 mai derniers, s'inscrivant dans la perspective de la mise en place de cette structure intercommunale de coordination unanimement réclamée, et dont les travaux ont abouti à la constitution d'une commission de réflexion devant statuer dans les plus brefs délais sur les formes d'intercommunalité et l'identité de la structure à créer ( agence, district, syndicat, ...)


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