La cour d'appel de Tunis a eu à juger a traité en appel une affaire de prostitution clandestine dans laquelle sont impliqués deux dames et deux hommes. Ils ont été condamnés lors du premier jugement à 9 mois de prison ferme chacun. Voici les faits Il s'agit d'un salon de relaxation géré par une esthéticienne de métier. La propriétaire du centre est une dame mariée. Suite à une information parvenue au commissariat de police de la cité, dénonçant une activité malsaine dans le dit centre qui sert en réalité de lieu de prostitution, une descente a été effectuée par une brigade spéciale qui a permis d'arrêter la gérante alors qu'elle venait de quitter la chambre réservée aux massages. La séance en appel a permis aux avocats de la défense de débattre du problème devenu répétitif des centres à caractère hospitalier et qui servent de lieux de relaxation et de massages .Est ce que ces centres sont homologués ? Ont-ils reçu les autorisations nécessaires pour pouvoir exercer librement ? Se sont-ils demandés La réponse est oui puisque le nombre de ces centres ne cesse de s'amplifier. La spécificité du métier de kinésie thérapeute stipule-t-il la mixité en matière d'acceptation des clients malades. Les soins sont-ils prodigués par un personnel masculin ? Féminin ou mixte ? avaient observé les avocats. La réponse à ces questions permettrait d'analyser tous ces problèmes avec lucidité Les deux avocats de la propriétaire du centre déclarent que cette dernière a obtenu l'agrément pour ouvrir ce centre grâce aux diplômes qu'elle détient. Aussi et concernant cette affaire, elle en est totalement étrangère puisque elle a cédé son local en location à la 2ème inculpée à savoir la gérante. Le contrat de location stipule que la gérante est la seule responsable du local et que conformément à cet accord elle a obligation de payer mensuellement à la propriétaire un montant convenu entre les 2 parties. C'est pour cette unique raison que la propriétaire se trouvait dans ce centre. Elle a été arrêtée alors qu'elle était en possession du contrat et du montant du loyer. L'avocat de la gérante, celle qui exerçait, a plaidé l'absence d'éléments prouvant qu'elle s'adonnait à la prostitution clandestine. Où est le flagrant délit, se demandait-il ? Comment peut-on affirmer avec exactitude qu'il y a eu acte de prostitution ? Aussi le législateur a autorisé ces centres à exercer des massages sur les malades. L'avocat de l'accusé observe que son client a lu une publicité parue sur un journal de la place indiquant l'adresse du centre de relaxation. Il a téléphoné pour un rendez vous qui lui fut accordé le jour même. Il s'est présenté et a reçu les soins prescrits sur l'ordonnance médicale. C'est au moment où il allait quitter la chambre de massage qu'il a été arrêté. L'avocat a également présenté le certificat médical délivré à son client par son médecin traitant , décrivant la spécificité du massage qui devait lui être effectué. Le 2ème inculpé qui attendait son tour, n'est pour rien dans cette histoire puisqu'il a déclaré avoir eu l'intention de se faire masser et que ce traitement ne lui a pas été administré. Les avocats ont été unanimes pour demander à la cour l'annulation du premier jugement et de déclarer leurs clients innocents des faits qui lui sont reprochés et de les relaxer. Le verdict serait prononcé dans les heures qui viennent.