Le programme présenté par le Président Ben Ali dans le discours inaugural de sa campagne présidentielle est porteur d'espoir pour l'avenir et le devenir de la Tunisie face à une crise économique mondiale sans précédent pour notre génération. La réalisation des objectifs économiques et sociaux tracés dans ce programme pour le prochain mandat présidentiel placera la Tunisie dans l'orbite des pays développés. Au fait, ce programme constitue une continuation de la politique de l'ère du Changement qui s'est distinguée par son ouverture sur l'environnement international et qui a abouti à une maturité économique et un niveau de compétitivité internationale de l'économie tunisienne reconnus sur plusieurs fronts et à plusieurs niveaux. Cette politique à la fois prudentielle et audacieuse a permis au pays de réaliser durant les dernières décennies des performances économiques dont le pays peut être fier. Elle a réconforté les atouts dont jouit la Tunisie en termes de stabilité politique et sociale rare à trouver dans d'autres pays. Par ailleurs, la politique de modération et de bonnes relations avec l'ensemble des pays du monde ainsi que le niveau élevé de tolérance de sa population ont fait de notre pays un environnement unique pour attirer les investisseurs étrangers. Ce n'est pas un hasard que la Tunisie devient une destination privilégiée pour ces investisseurs. Toutefois, pour réaliser les objectifs du programme électoral du Président Ben Ali, il incombe à l'ensemble de l'élite tunisienne dont les universitaires de se mobiliser derrière ce programme pour en faire une réalité. En effet, avec l'émergence de l'économie du savoir. Le capital humain devient le déterminant principal de la compétitivité des entreprises et des pays. De ce fait, l'enseignement supérieur devient un secteur stratégique dans le processus de développement économique et social. Parmi les mutations enregistrées dans ce secteur, il y a lieu de citer sa transformation d'un produit monopole de l'Etat à un secteur de services pour la promotion du capital obéissant à la loi de la concurrence. Il en est résulté le mouvement de privatisation et de globalisation des institutions universitaires et de leurs programmes. Avec la rapidité des changements technologiques, sortir d'une grande école n'est plus une finalité, mais un moyen d'accès au marché de l'emploi. Il devient impératif à tous les diplômés de revenir périodiquement à l'université pour des mises à niveau de leurs connaissances. Pour répondre à ces nouveaux besoins en formation, les universités se sont trouvées astreintes à s'engager dans l'organisation de programmes de perfectionnement et de mise à niveau des cadres en exercice. Le développement et l'organisation de ces programmes nécessite la mobilisation d'importants investissements (matériels et humains), ce qui a favorisé le développement d'activités privatisées, même au sein des universités publiques. Ce fut le cas de la Sorbonne, de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées de Paris, de Paris Dauphine et bien d'autres... Nul ne doute du rôle stratégique de l'enseignement supérieur dans le processus de développement économique. Le Professeur Paul Krugman, Prix Nobel de l'Economie, écrit dans son article intitulé "L'Américain non éduqué" que "si vous aviez à expliquer par un seul mot le succès économique de l'Amérique, ce mot serait "l'Education" (New York Times 9 octobre 2009), il incombe à nous universitaires, en collaboration avec l'autorité de tutelle et les autres ministères concernés, de repenser la mission, l'organisation et le fonctionnement de l'enseignement supérieur, d'adapter nos programmes aux exigences du marché international de l'emploi pour doter les entreprises du pays de cadres aptes à relever les défis de la globalisation. C'est ainsi que nous pourrons contribuer efficacement à la réalisation des objectifs ambitieux proposés par le Président Ben Ali pour faire de la Tunisie un pays prospère et rayonnant à l'échelle internationale. Mahmoud Triki