Les prix du pétrole ont un peu reculé avant-hier à New York mais le baril s'est maintenu au-dessus de 81 dollars, dans un marché qui a tenté de résister à la baisse après son bond de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre, nouveau contrat de référence, a terminé à 81,19 dollars, en recul de 18 cents par rapport à la clôture de mercredi. A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a également perdu 18 cents à 79,51 dollars. En baisse tout au long de la séance, le baril a quasiment comblé l'ensemble de ses pertes peu avant la clôture, alors que la Bourse de New York accroissait des gains au départ hésitants. "Il y a eu une forte volatilité pendant la journée", a souligné Jason Schenker, de Prestige Economics. Au plus bas, le baril est descendu en dessous des 80 dollars, et il s'est arrêté à 81,50 dollars au plus haut. Le marché n'a toutefois pas réussi à surmonter complètement la pression liée aux prises de bénéfices après le bond des prix de la veille. Portés par une monnaie américaine affaiblie, alors que l'euro est monté au-delà de 1,50 dollar, les cours du brut avaient fortement progressé mercredi. Le baril avait même touché un plus haut à 82 dollars, un niveau inédit depuis le 14 octobre 2008. Les données économiques ont également pesé dans la balance, a souligné Jason Schenker, avec un nombre de nouveaux chômeurs en hausse plus forte que ne l'avaient prévu les analystes. "L'évolution des prix n'a pas été très importante (jeudi). Cela indique que le marché est voué à une correction mais qu'il peut aussi aller plus haut", a estimé Jason Schenker, en particulier parce que le marché n'est pas dirigé par des éléments fondamentaux mais par le sentiment des investisseurs, selon lui. De plus, le dollar s'est raffermi pendant la quasi totalité de la séance, offrant de l'espace aux investisseurs pour qu'ils puissent prendre leurs bénéfices. Pour les analystes de Barclays Capital, les prix du pétrole "sont résolument sortis de leur tranche entre 65 et 75 dollars et sont en train d'effectuer une transition douce vers une fourchette de 70 à 80 dollars". Cela reflète le renversement graduel des chiffres de demande mondiale de pétrole, en augmentation, ainsi que la tendance à la diminution des stocks aux Etats-Unis. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Abdallah el-Badri, a indiqué jeudi à Londres que l'organisation "n'hésitera pas à augmenter sa production en décembre", si certaines conditions étaient réunies. "Si les prix continuent (à être élevés, ndlr), si nous voyons les stocks revenir au niveau normal, si nous voyons une véritable croissance de l'économie mondiale, alors je suis sûr que nos pays membres prendront la décision d'accroître la production" lors de la prochaine réunion du cartel prévue le 22 décembre à Luanda (Angola), a-t-il déclaré. "Ces critères seront impossibles à satisfaire", a toutefois commenté Adam Sieminski, de Deutsche Bank, soulignant notamment l'importance des réserves de brut.