La justice internationale, qui a condamné il y a six ans, deux responsables de la tristement célèbre Radio rwandaise « radio Télévision Mille Collines » pour incitation au génocide de 1994, devra‑t‑elle se pencher sérieusement sur le cas de la journaliste française Florence Beaugé du quotidien français Le Monde ? Dans un article scandaleux paru dans l'édition du 22 octobre de ce journal, Dame Beaugé, plus hystérique qu'à son habitude se permet de lancer des appels à peine voilés au meurtre, au coup d'Etat et à l'attentat en Tunisie. « Résignés, indifférents, mais par‑ dessus tout tenaillés par la peur, les Tunisiens attendant. Quoi ? Ils ne le savent pas très bien. Que « la mort », « un coup d'Etat », voire « un attentat », disent‑ils un peu gênés, presque honteux, viennent les délivrer de cette soumission à un régime qui leur pèse », écrit‑elle, transie de haine. Au nom de la liberté, a‑t‑on le droit de faire du journalisme « pousse au crime » et, ultime déchéance, de se cacher derrière l'anonymat de personnes présumées avoir été interrogées, mais en réalité sorties tout droit de sa propre imagination, pour éviter d'assumer ses propos jusqu'au bout ? Vu l'extrême gravité de ces propos défiant toute éthique professionnelle, l'on ne peut que s'étonner qu'ils aient eu droit de cité dans un quotidien comme « Le Monde » qui aime s'ériger en donneur de leçon de déontologie journalistique. Tout comme l'on reste perplexe devant le silence des instances chargées de veiller sur la liberté de presse, de déontologie et la morale publique, et le mutisme des organisations professionnelles. Le corporatisme doit‑il l'emporter, même face à l'abîme de l'indécence et aux appels au crime ? Les vrais reportages répètent‑t‑on aujourd'hui dans le monde de la presse occidentale en grande majorité liée aux milieux d'affaires et lobbies de toutes sortes, cela prend du temps, et mobilise des journalistes sur un assez long terme, alors qu'on a besoin d'eux en permanence, dans un contexte de resserrement des effectifs pour faire face à la crise. Soit. Mais , est‑ce une raison suffisante pour faire un petit tour dans un pays, y rencontrer deux ou trois personnes dont les opinions sont connues d'avance, et rédiger à la va‑vite un papier servi aux lecteurs comme étant un reportage ? Mme Beaugé n'a eu, manifestement, aucun scrupule à présenter comme reportage un article digne de la presse caniveau, qui s'attache à déformer les faits, à grossir les traits, à exagérer et à affabuler, dans l'unique but de « casser de la Tunisie » La haine que ressent l'auteure vis‑à‑vis de la Tunisie est telle qu'elle ne se soucie même plus du ridicule de ses écrits. Une de ses honteuses perles, qui fera certainement sourire dans la région, c'est cette allégation abracadabrante selon laquelle le Président Ben Ali dont elle reconnaît dans un rare éclair de lucidité les réalisations‑une « Tunisie propre et belle » où « tout fonctionne plutôt bien », serait mal aimé de sa population, et même le plus mal aimé des autres Chefs d'Etat de la région. C'est à ne plus rien y comprendre : un président dont les actions ont permis à 80% de la population d'accéder à la classe moyenne, à pratiquement l'ensemble des foyers d'être raccordés à l'eau et à l'électricité, à 80% des ménages d'êtres propriétaires de leur logement, et qui serait mal aimé par sa population ? Il faudrait, assurément‑ être animé de sentiments autres que professionnels et d'une overdose de démagogie pour émettre des jugements aussi irrationnels. Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Mme Beaugé s'est rendue en Tunisie, mais a décidé, pour des raisons n'ayant rien à voir avec le journalisme, de fermer les yeux pour ne pas voir cette société paisible où il fait mieux vivre que partout ailleurs dans le monde arabe, comme l'indique un classement internationalement reconnu. De fermer les oreilles face aux multiples manifestations de bien‑être et de reconnaissance de l'immense majorité des Tunisiens au bâtisseur de la Tunisie moderne, et de ne les ouvrir qu'en face de quelques extrémistes islamistes ou gauchistes, qui s'agitent à chaque fois que la Tunisie prépare un rendez‑vous important, en l'occurrence le double scrutin présidentiel et législatif, pour se faire remarquer de leurs bailleurs de fonds étrangers en instrumentalisant les Droit de l'Homme et continuer, par cet abject à manège bénéficier de leurs subsides. Qu'une journaliste du Monde s'associe à de tels procédés de manipulation de l'opinion, au point d'appeler au meurtre de ceux qui pensent différemment qu'elle, est un précédent dangereux. Face à ce comportement irresponsable et au ton colérique de ce pseudo reportage, se poser la question de savoir s'il convient ou non d'y rechercher une explication psychanalytique peut paraître aller de soi.