Certains produits et autres services ne cessent de voir leur prix augmenter, alors que, logiquement ils devraient connaître une baisse... Or c'est une logique économique qui ne semble pas s'appliquer à quelques services. La loi de l'offre et de la demande semble toujours entraîner les prix vers des sommets vertigineux. Prenons le cas du téléphone portable : depuis des années, les opérateurs tunisiens ne cessent d'engranger des bénéfices gigantesques, au vu du nombre de Tunisiens qui utilisent leurs services. La minute sur un portable coûte, selon les opérateurs et les forfaits une moyenne de 220 Millimes. Et avec la tradition des Tunisiens à se dire mille « salamalecs », la carte prépayée fond comme neige au soleil. Il y a bien sûr quelques promotions lors de certaines fêtes, mais elles restent limitées dans le temps et peu efficaces, en tous les cas loin de la baisse permanente à laquelle le public s'attend depuis des années. Bien sûr il y a eu une réduction du prix des SMS, qui sont passés de 60 à 50 Millimes. Mais c'est vraiment négligeable par rapport au coût de ce petit texto, qui ne permet qu'une communication limitée, souvent rédigée par des onomatopées difficiles à déchiffrer, pour gagner de l'espace et dire le maximum de choses... Mais même les promotions, ne sont pas toujours intéressantes, d'après un jeune utilisateur : « je ne me vois pas en train d'envoyer 500 SMS à ma copine, quelle que soit la force des sentiments que je lui porte. Au bout de quelques messages, je n'ai plus rien à lui dire et je gâche ainsi une promotion à cause d'une offre mal adaptée. » Coût d'appel ou coup sans appel ? Quant aux autres promotions, elles comportent trop d'aléas. On n'a pas forcément besoin de parler à une même personne durant 30 minutes en n'en payant que trois, et on préfèrerait avoir trois fois dix minutes pour trois destinataires différents. Il y a aussi ces bonus distribués au hasard durant l'été dernier et qui ne respectent pas la fidélité d'un client, récompensant parfois quelqu'un qui n'utilise son téléphone que rarement. Sinon l'arrivée d'un troisième opérateur risque de coûter très cher aux deux actuels, d'autant plus qu'il sera autorisé à commercialiser des packs incluant tous les services de téléphonie : fixes, portables, internet... Pour en revenir à nos opérateurs, les investissements lourds effectués sont largement amortis depuis des années et ils ont engrangé de grands bénéfices. Il serait donc temps qu'ils se décident à baisser les prix de façon significative afin que les communications sur le portable ne se fassent plus dans l'urgence et qu'on n'ait plus recours aux appels en absence, cette invention des jeunes tunisiens soucieux de ne pas se ruiner en cartes téléphoniques... Factures salées Autre cas qui pose problème : de nombreux hôtels ont été construits il y a de longues années et l'investissement lourd que cela a constitué est largement amorti de nos jours. Or ils continuent à louer leurs chambres à des centaines de Dinars par jour, faisant fuir la majorité des Tunisiens, qui iront passer des soit disant vacances, alors que leur pays est parsemé d'hôtels et qui sont parfois à moitié vides ! Et que dire du prix des suites, facturées à plus de mille Dinars la nuit, soit l'équivalent du loyer d'une villa durant un mois ! Un touriste à qui l'on annonçait qu'une suite coûtait mille-cinq-cents Dinars, s'est interrogé à juste titre : « ils vont me la vendre ou me la louer » ? Bien sûr il y a les coûts d'entretien, du personnel, de la maintenance, les taxes... Mais cela ne justifie pas de telles sommes. Et que dire des prix pratiqués dans nos hôtels, où un soda ou une bouteille d'eau revient dix fois son prix d'achat... Une véritable surenchère qui fait fuir les touristes, qui ont appris à aller acheter leur bouteille d'eau minérale dans le supermarché du coin. Et les responsables de ces hôtels vous annoncent sans aucune gêne que « vous payez le cadre et le service. » Pas très convaincant comme argument... Dernier exemple : les parkings, de plus en plus nombreux, de plus en plus chers. Pourtant la majorité d'entre eux ne sont même pas gardés, ni couverts, ni sécurisés. Souvent ce sont juste d'anciens terrains vagues plus ou moins aménagés, que l'on a récupérés et que l'on exploite de façon abusive et à des prix prohibitifs. Une situation qui fait dire à un automobiliste qui travaille en centre ville : « cela me revient moins cher d'aller et venir en taxi que de garer ma voiture dans l'un de ces parkings. » Or le coût d'achat et d'aménagement de ces espaces dédiés aux voitures est amorti depuis longtemps et leurs propriétaires engrangent des bénéfices nets si importants qu'ils devraient faire un effort pour baisser les prix et non les augmenter de façon permanente. Les exemples de ce type sont nombreux et variés. Vous n'avez qu'à regarder autour de vous pour en trouver des dizaines. C'est pourquoi il conviendrait que les responsables concernés par ces questions mettent ces sujets sur la table de discussion et tentent de trouver des solutions médianes.