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La fiancée était-elle complice ?
Publié dans Le Temps le 03 - 11 - 2009

Née en 1981, Amel était fiancée à un jeune homme dur de caractère, autoritaire .
Elle craignait ses sautes d'humeur à tel point qu'elle lui devenait totalement soumise .
Le procès verbal de la police judiciaire de Hammam-Lif révèle ce qui suit :
Le 21 février 2008 aux environs de 17H, la jeune fille se dirigeait vers la gare de Mégrine par la route principale quand elle fut abordée par un automobiliste qui a insisté pour l'accompagner chez elle.
Elle monte dans la voiture, le conducteur tout content d'avoir trouvé une proie avec qui il comptait passer d'agréables moments, démarre sa voiture.
Ayant effectué à peine quelques centaines de mètres que la fille le prie d'arrêter la voiture.
Ne comprenant pas les raisons , il s'exécute. A peine il gare sa voiture que la portière de son côté s'ouvre, quelqu'un le tire de son siège , le roue de coups, le tabasse à tel point qu'il lui a causé des blessures graves. Il l'a laissé étendu sur le sol. C'était le fiancé de la jeune fille. Juste après alors qu'elle assistait à la scène en tant que spectatrice, il l'oblige à monter dans la voiture non sans l'avoir giflée et tabassée
Ayant pris possession de la voiture de sa victime il se dirigea vers le domicile de sa fiancée, la déposa et continua son chemin.
Il a garé la voiture dans un garage appartenant à une de ses connaissances , le lendemain alors qu'il entreprenait des démarches pour vendre la voiture il a été arrêté.
Les auxiliaires de la justice l'ont écroué. .La chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis l'a condamné à une lourde peine d'emprisonnement.
Revenons au cas de Amel.
Elle a été traduite devant la même chambre criminelle du tribunal de 1ère instance qui l'a condamné à 5 ans de prison pour complicité. L'acte d'accusation stipule qu'elle a planifié le vol de la voiture avec son fiancé et qu'elle a utilisé le racolage comme moyen pour attirer les conducteurs, son fiancé se chargeait du reste de l'opération.
Ayant fait opposition, elle a comparu à nouveau devant la même chambre en état de liberté provisoire. Elle a déclaré être innocente et qu'elle ignorait les intentions de son fiancé, qui se trouvait le même jour au lieu de l'incident lorsqu' elle a décidé de répondre à l'invitation du conducteur .
A la vue de son fiancé, elle a prié son compagnon d'arrêter la voiture pour qu'elle descende.
Répondant à la question du juge sur les raisons qui l'ont poussé à accompagner un inconnu, elle a répondu que l'automobiliste la harcelait et tenait à la raccompagner chez elle. C'était un moment de faiblesse, reconnaît elle.
Quand à son fiancé, elle a déclaré qu'elle ne l'avait plus revu depuis qu'il l'a déposée chez elle. Et qu'elle ignorait totalement qu'il comptait voler et vendre la voiture.
L'avocat a prié la cour de prononcer l'acquittement, car rien ne prouve que sa cliente était au courant des intentions de son fiancé qui était très agressif à son égard et ne ratait pas une occasion pour la tabasser.
L'affaire a été mise en délibéré.


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