Seul M. Costa était de trop... Et maintenant que dirons-nous à nos arbitres ? Osera-t-on leur demander pardon pour les campagnes de lynchage ignoble, pour la vindicte endurée au milieu d'un silence coupable ? Nous verrons bien ce que diront nos augustes analystes. Nous serions également curieux de lire dans l'esprit de ceux qui ne jugent que par les arbitres internationaux. Lisez les réactions des Espérantistes : ils ne le disent pas, mais ils sont au fond, soulagés que Bouazzi ait raté ce penalty ou que le gardien clubiste l'ait paré... Tout dépend de l'angle à partir duquel on perçoit les choses. Un moment, la caméra fixa Benzarti avant que son joueur ne tire le penalty : on le sentait pas très convaincu. Il n'aurait pas été satisfait d'une victoire offerte par l'arbitre alors que le Club Africain menait assaut après assaut et qu'il tenait le match en main. En football, aussi, il y a quelque part, une justice immanente. Et sans être intrinsèquement équitable, ce nul est juste. L'Espérance aura fait du tacticisme pur et simple en première mi-temps. On sentait, certes, la touche de Benzarti. Mais, en filigrane, on décelait une frilosité inattendue chez le futur entraîneur national : à l'évidence la perspective d'une double casaque lui tombe comme une tuile sur la tête. Il doit réussir avec l'Espérance et il doit faire une bonne CAN avec l'Equipe nationale : il est au summum de sa carrière, mais il ne peut le demeurer que s'il atteint le sommet de son art. Hier, ce ne fut pas le cas. Chez les Clubistes, le discours est autre. Des gentlemen, bon chic, bon genre, comme Kamel Idir et Zinelabidine Oueslati avaient eu quelques jours, auparavant, des écarts de langage inélégants à l'endroit des cousins de Bab Souika. C'était pour le moins épidermique, même si cela se comprend quand on pense à la pression qu'exercent les notables clubistes et l'empressement du public. Quelques jours après, Hamdi Meddeb apaisait les esprits et tendait même la main aux Clubistes dans une interview exclusive sur les colonnes de notre journal. Le reste, c'est le public qui s'en est chargé. Et ce fut là l'un des derbies les plus corrects, depuis des décennies. Il aura, peut-être, bien accouché d'une souris. Mais il s'est disputé en famille. Seul M. Paulo Gomes Costa était de trop dans l'arène de Radès. En dehors, il serait bien le bienvenu...